C'est devenu le quatrième plus grand marché illégal du monde. Selon Interpol, il se négocie chaque année pour quelques 18 milliards de dollars d'espèces animales ou végétales sur le marché noir. Dans la ligne de mire des trafiquants, les éléphants et rhinocéros figurent à nouveau parmi les cibles de choix.
C'est que ivoire et cornes, se vendent à prix fort en Asie où on les utilise le plus souvent pour confectionner des produits médicaux ou des objets décoratifs. Le braconnage est une activité très lucrative qui, depuis quelques années reprend de l'ampleur. En Afrique, les braconniers ont causé la disparition de dizaines de milliers d'éléphants en quelques années. Ils sont organisés, armés, violents et ils défient les gouvernements chargés d'appliquer les traités internationaux censés protéger les espèces menacées.
Comment s'organise le massacre des éléphants et des rhinocéros? Et qu'est-ce qui est entrepris pour enrayer le trafic d'espèces sauvages? Geopolitis décrypte cette réalité sanglante qui menace la survie de nombreuses espèces.
L'invité: Stéphane Ringuet, chargé de programme au WWF.
Quel est l'état de la menace qui pèse sur chacun de ces grands mammifères? Qu'est-ce qui est entrepris pour éviter leur extinction? Et quels sont les pays les plus concernés par le commerce de ces animaux Éléments de réponse avec ces infographies qui émanent du WWF international et sont en anglais.
Quelle place donner aux animaux sauvages dans la hiérarchie des espèces ? A la fois objet de curiosité, de commerce, mais aussi d’étude et d’une certaine fascination, ils évoquent par leur existence des liens profonds de l’homme avec la nature. Mais les archives des télévisions laissent entrevoir, avec des documents des années 1960, l’impression de la suprématie outrageante de l’homme.
En safari
Qui le sait? "Safari", ce mot si courant aujourd'hui signifie "voyage". Et c'est bien à un voyage au paradis, sur les traces des animaux sauvages, que se lance en 1962 l'équipe de Continents sans visa. Le réalisateur Gilbert Bovay prend le chemin des réserves masaï au pied du Kilimandjaro en Tanzanie, une terre qui appartient aux animaux et où l'homme n'est que toléré. Il ne s'agit pas de pratiquer une chasse tarifée mais uniquement d'admirer et découvrir "des histoires d'arbres, de bêtes, d'oiseaux, de lumière, de vie et de mort".
En 1956, un reportage tourné en Afrique présente le quotidien d’un camp de chasse mais le gibier se fait attendre. Pour se distraire, rencontre avec "la parisienne", surnom donné à la doyenne des femmes noires à plateaux qui participèrent à l'exposition coloniale de 1929. De retour au camp, les pisteurs ont repéré un troupeau d'éléphants. Au bout de 5 heures de marche dans la brousse sous une chaleur accablante, le troupeau est en vue. Un éléphant est abattu et les porteurs procèdent au dépeçage de l'animal. La viande sera partagée entre les habitants des villages avoisinants.
Tournées en 1962 au Kenya, ce reportage s’intéresse aux habitants des trappeurs du kambas, spécialisés dans la capture des rhinocéros. Une chasse délicate, tant l’animal peut être dangereux. Mais une chasse qui s’inscrit dans la protection de l’espèce, et lutte, de ce fait contre l’emprise du braconnage.