Parti d'un mouvement de contestation dans le sillon des printemps arabes, le conflit en Syrie s'est mué en une guerre dans laquelle de nombreux pays sont impliqués sur le devant comme à l'arrière de la scène. Si les combats restent conscrits au territoire syrien, les acteurs de ce conflit se situent bien au-delà.
La Russie, l'Iran et le Hezbollah du Liban soutiennent indéfectiblement le régime de Bachar el-Assad, tandis que l'Arabie et le Qatar viennent en aide à ses adversaires djihadistes. Les puissances occidentales se sont rangées du côté de l'opposition au régime de Damas mais craignent l'islamisation du conflit et la Chine reste campée dans sa doctrine non-interventionniste.
Quelles sont les forces à l'oeuvre dans théâtre de guerre syrien? Qui les déploie et pour quels objectifs? Geopolitis démasque les acteurs d'une guerre qui rappelle de plus en plus le conflit libanais.
L'invité: Gabriel Galice, vice-président de l'Institut International de recherches pour la paix à Genève (GIPRI).
Bonus de l'émission
Le contexte
Plus de deux millions de personnes ont quitté la Syrie depuis le début du conflit en mars 2011. Ils se dirigent principalement vers les pays limitrophes comme le montre cette carte réalisée début octobre 2013. Voir la carte
En plus...
Le reportage
De nombreuses organisations internationales et non-gouvernementales sont présentes en Syrie et dans les pays limitrophes pour secourir le peuple syrien. Chacune offre un regard sur la réalité syrienne selon sa spécialisation. Des témoignages souvent filmés et publiés pour sensibiliser et informer le monde du drame qui se noue chaque jourau cœur du Proche-Orient. Voici une sélection de vidéos de différentes organisations humanitaires avec des liens pour en savoir plus.
ONU - Appel des dirigeants
En avril 2013, les quatre dirigeants des principaux organismes humanitaires de l’ONU ont lancé cet appel à destination des dirigeants politiques concernés par le conflit syrien. Dressant le constat des deux ans de guerre écoulés, ils invitent les politiques à prendre leurs responsabilités au rythme d’une expression simple et claire : "Assez.". (2 min 11 sec)
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CICR – Rendre l’aide possible pour tout le pays
Le Comité international de la Croix-Rouge a une délégation à Damas mais tente d’intervenir sur l’ensemble du territoire syrien. Un objectif semé d’obstacles tant le terrain de guerre rend difficile l’accès des secours aux victimes. C’est ce dont témoigne ici Barth Magne, le chef de la délégation du CICR à Damas. (en anglais sous-titré français) (3 min 43 sec).
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A la fin de l’été 2013, le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR), annonçait avec inquiétude que la barre des deux millions de réfugiés syriens avait été franchie. Dans cette vidéo, l’agence onusienne témoigne de son action au Liban, principal pays de destination des réfugiés syriens. (en anglais) (3 min 17 sec).
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Handicap International – Des séquelles sont irréversibles
L’ONG est également présente sur le terrain syrien et dans les pays voisins. Découvrez dans cette vidéo comment travaillent les kinésithérapeutes d’Handicap International. (3 min 33 sec)
Lors d'une mission de recherche menée en avril 2013 à Raqa, dans le nord de la Syrie, Human Rights Watch a recueilli de nombreuses preuves indiquant que des détenus ont été torturés dans les locaux des services de sécurité. Récit en image. (en anglais sous-titré français) (2 min 35 sec)
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La tentative de former la République arabe unie, entre la Syrie, le Liban et l’Egypte, aura duré trois ans, de 1958 à 1961. Deux ans après cet échec politique, le parti Baas prend le pouvoir à Damas et impose un régime autoritaire, à parti unique. Depuis Hafez el-Assad, arrivé aux commandes du pays en 1966, le parti deviendra hégémonique. Ces années du début de la décennie 1960 sont donc cruciales pour l’avenir de la Syrie et du Proche-Orient. Retour en archives sur les origines de la situation de la Syrie actuelle.
Histoire d’un traité
En 1961, la tentative de créer une République arabe unifiée, regroupant l'Egypte de Nasser, la Syrie et le Liban, échoua. A Damas, les conservateurs reprirent le pouvoir jusqu'au coup d'état de 1963 qui vit le parti Baas syrien assurer le gouvernement du pays. L'équipe de Continents sans visa a voulu faire le point après l'échec d'une union arabe. Elle dessine un panorama contrasté de la Syrie, dont l'influence ne cessera de grandir au Proche-Orient et au Liban.
En avril 1963, vingt jours après le coup d'État militaire en Syrie, la situation est tendue et le couvre-feu est instauré à Damas. Continents sans visa offre alors un reportage dans la capitale syrienne et propose un entretien exclusif avec les fondateurs historiques du parti Baas, Michel Aflak et le président syrien Salah Bitar. Les aspirations du parti Baas -le parti de la Renaissance- poussé par "un esprit scientifique, internationaliste et progressiste", les modalités de l'union arabe avec l'Egypte de Nasser et le rôle du parti syrien: Michel Aflak et Salah Bitar expriment les principes originels de leur mouvement politique, eux qui s'exileront de Damas en 1966 après un nouveau coup d'état.
Une année après les bombardements israéliens, la Syrie se reconstruit grâce à l'aide communiste et le parti Baas au pouvoir engage un développement économique grâce à la construction du barrage sur l'Euphrate. Cependant la Syrie doit également assurer sa puissance militaire pour reconquérir les terres perdues au profit d'Israël. Le pays poursuit ainsi une autre lutte contre l'ennemi: en accueillant les réfugiés palestiniens victimes d'Israël et en autorisant sur son territoire l'entraînement militaire des fedayins du mouvement de résistance palestinien la Saïka.
Le 30 octobre 1978, l’émission Carte sur table diffuse cette interview exclusive d'Hafez el-Assad, Président de la République Arabe Syrienne, dans son palais de Damas. La Syrie est alors confrontée à un nouvel environnement stratégique, lancé notamment par les entretiens israélo-egyptiens voulus par Begin et Sadate.