Le séparatisme en Europe semble une doctrine à succès. Plusieurs pays font effectivement face à des velléités d'indépendance d'une partie de leur territoire. L'Écosse pourrait quitter la Grande-Bretagne par référendum en 2014, la Catalogne a vu le parti indépendantiste remporter les dernières élections, Flandre et Wallonie semblent toujours désireuses de consommer leur divorce sans oublier le pays basque ou encore le Nord de l'Italie qui s'est déjà trouvé un nom: la Padanie. Sans lien apparent, ces quelques exemples paraissent sous-tendre des mécanismes plus profonds et d'aucuns n'hésitent pas à invoquer la crise en guise de responsable.
Comment expliquer cette recrudescence de volontés à l'autodétermination? Quelles conséquences pourraient avoir la séparation effective de plusieurs régions au sein de l'Union européenne? Geopolitis décrypte toutes ces mouvances séparatistes au coeur de l'Europe en crise.
L'invité: Etienne Grisel, professeur honoraire à l'Université de Lausanne.
Pays basque, Flandre, Ecosse, de nombreuses régions européennes évoquent leur indépendance par l'intermédiaire de décisions politiques fortes. L'Europe pourrait-elle se morceler? Décryptage des principaux mouvements séparatistes du continent sur cette carte interactive.
En plus...
Le reportage
Sur internet la bataille pour ou contre l'indépendance de l'Écosse a commencé
En 2014, les Écossais seront appelés à se prononcer pour ou contre l'indépendance de leur région. Plusieurs mouvements se sont déjà lancés dans la campagne à l'image de "Better Together" qui milite pour le "non" à l'indépendance ou "Yes Scotland" qui, au contraire, appelle à voter "oui". Sur internet, ces mouvements publient déjà des vidéos qui rivalisent d'arguments pour faire pencher la balance électorale de leur côté. Voici un montage de quatre de ces vidéos qui se donnent la réplique.
En 2014, les Écossais se prononceront pour ou contre l'indépendance de leur région. Sur internet, les camps du oui et du non se donnent la réplique.
L'invité
L'éditorial
Historiquement inscrits dans une opposition au pouvoir central, les mouvements indépendantistes mènent une lutte difficile dans le contexte des États centralisateurs. La marge est étroite entre une plus grande indépendance et les risques d’éclatement, à l’instar de l’ex-Yougoslavie confrontée à la guerre civile après la fin du régime de Tito. Et quel moyen utiliser pour faire entendre ses revendications ? Tous n’obtiennent pas le soutien d’une figure comme le général de Gaulle, appelant au Québec libre…
Les opposants basques
En mars 1977, l'émission Un jour une heure donne la parole à deux opposants basques au régime de Madrid. Selon eux, rien n'a changé depuis la fin du franquisme pour les Basques. La répression est assurée par d'anciens subalternes du franquisme. Quant à la question basque, elle est plus profonde que le changement de régime. C'est la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes qui est en jeu.
Reportage en 1967 en Yougoslavie, cette mosaïque de langues, de religions, de cultures placée sous l'arbitrage du régime du maréchal Tito instauré après-guerre. L'équipe de Continents sans visa se rend en Serbie, en Slovénie, en Bosnie-Herzégovine et en Croatie. A travers les rencontres d'ouvriers et d'intellectuels, c'est le panorama d'un pays marqué de la brutalité de son histoire et de sa confrontation aux exigences du monde moderne qui est fait. C’est aussi un inventaire des forces nationalistes en présence qui pousseront à la partition du pays, après la fin du régime de Tito.
1991, la bataille de Vukovar s'achevait sur des images inoubliables de milliers de civils croates contraints à l'exil. Vukovar, bombardé pendant trois mois par l'armée yougoslave, est alors une ville détruite. Trois ans après, une équipe de Temps Présent est retournée en Croatie, à la rencontre d'une population meurtrie par la guerre.
En juillet 1967, le général de Gaulle effectue un voyage au Canada et, en digne représentant de la "mère-patrie", est reçu de façon triomphale au Québec. Ce triomphe se transformera en quasi-hystérie puis en quasi-incident diplomatique après son fameux discours du 24 juillet au balcon de l'Hôtel de Ville de Montréal et sa célèbrissime "petite phrase" : "Vive le Québec libre !"