Avec les troisièmes réserves africaines en hydrocarbures, des réserves de change à quelques 190 milliards de dollars et une croissance du produit intérieur brut au-dessus de 3%, l'Algérie pourrait afficher le sourire.
Et pourtant, on estime qu'un algérien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Le chômage des jeunes affiche des taux toujours aussi inquiétants. Le pays n'est classé qu'au nonante-troisième rang selon l'indice de développement humain (IDH), et, à la veille des élections présidentielles, prévues le 17 avril, il apparaît de plus en plus probable que l'actuel président Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans, sera réélu pour un quatrième mandat.
Comment expliquer que l'Algérie soit à la fois si riche et si pauvre? A quelques jours des élections présidentielles Geopolitis décrypte cette situation paradoxale dans laquelle se trouve le plus grand pays d'Afrique.
La campagne présidentielle algérienne 2014 n'a pas échappé au phénomène qui touche désormais la grande majorité des événements politiques: l'utilisation des technologies de l'information et des réseaux sociaux.
De nombreux mouvements d'opposition ont ainsi pu trouver une tribune et des outils de communication. Le mouvement Barakat ("ça suffit!") qui est né suite à l'annonce de la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika le 22 février s'inscrit dans cette mouvance. En quelques jours, le il totalisait plusieurs dizaines de milliers de fans sur sa page Facebook. Le mouvement s'est également doté d'un canal Youtube sur lequel il publie chaque semaine des vidéos relayant certaines manifestations qui ont lieu dans le pays comme on le voit ci-dessous. C'était à l'occasion d'un sit in à Alger le 15 mars 2014.
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Le pouvoir en place n'est pas en reste. Site officiel, page Facebook, chaîne Youtube, etc. font partie de l'arsenal du candidat Bouteflika. En raison de son état de santé, le président-candidat apparaît très peu dans la campagne. Les réseaux sociaux et des moyens de production de vidéos viennent combler partiellement ce mutisme. Plusieurs clips de campagne ont ainsi été produits.
En voici un exemple. (54 sec)
Les autres candidats à l'élection présidentielle utilisent également ces ressources pour gagner des voix. C'est bien sûr le cas du principal adversaire du président sortant Ali Benflis (Site officiel, page Facebook et chaîne Youtube). Ses équipes produisent également des vidéos qui circulent, avec plus ou moins de succès, sur la toile.
Mais parmi les clips de cette campagne qui ont été les plus vus sur le web, il faut mentionner la pléthore de caricatures et autres vidéos satires généralement orientées contre le pouvoir en place et la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. Nos confrères de TV5Monde en ont listé et décrypté plusieurs exemples dans
cet article.
Ci-dessous quelques liens supplémentaires pour plus d'informations sur les élections présidentielles:
Journaliste et essayiste, Akram Belkaïd est rédacteur en chef du magazine Afrique Méditerranée Business (AMB). Il écrit également dans Afrique Magazine et publie deux chroniques hebdomadaires dans Le Quotidien d'Oran: La chronique du blédard et la chronique de l'économie. Son dernier livre : Retours en Algérie (carnetsnord, 2013) (Voir la couverture du livre)
Pour plus d'informations sur Akram Belkaïd, consultez son blog: Lignes quotidiennes.
En plus...
L'éditorial
Entre une indépendance arrachée à la France par la guerre, en 1962, et la menace des mouvements islamistes au début des années 90, l’Algérie apparaît comme une nation confrontée à un cycle de violence radicale. Retour en archives sur les difficultés de la construction d’une nation.
Les négociations
Auto-détermination, intégration, Algérie française... Autant de termes qui auront submergé le paysage politique et médiatique français au début des années 60. En cette année 1961, le FLN et son gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont gagné une certaine reconnaissance politique. C'est ainsi que l'on entend dans ce reportage le président du GPRA Benyoucef Ben Khedda et Mohammed Yazid, ministre de l'information de même que maître Boumendjel.
Après s'être allié avec les militaires de l'Armée de libération nationale (ALN) contre les politiques du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ahmed Ben Bella prend les rênes de la toute jeune Algérie indépendante. Partisan d'un socialisme teinté de référence à l'islam, Ben Bella suscitera l'intérêt de nombreux militants gauchistes français qui viendront en Algérie comme coopérants avant de fuir le pays au moment du renversement de Ben Bella par l'armée et Boumédienne, le 19 juin 1965.
A quelques mois des émeutes d'octobre 1988 qui marquèrent le début du conflit entre l'Etat, les mouvements islamistes et la population algérienne, ce reportage de Temps présent donne la parole à la jeunesse d'Algérie. Les nouvelles générations sont partagées entre le respect de la tradition et l'attrait de la modernité. Mais comment vivre dans un pays où l'avenir est très incertain?
1997 constitue une des années les plus sombres dans la décennie de la guerre civile algérienne. Des éléments islamistes comme le Groupe islamiste armée (GIA) entretiennent une atmosphère de terreur en s'attaquant aussi bien à la police d'Etat qu'aux civils, intellectuels, femmes non voilées et toutes personnes ne rentrant pas dans leurs vues morales et politiques. C'est dans ce contexte que Richard Labévière et une équipe de "Mise au Point" réalisent ce reportage dans le village de Sidi-el-Kebir où s'est constituée une milice d'auto-défense armée.