Boko Haram: pourquoi un tel fanatisme?

Carte boko haram nigeria

Avec l’enlèvement de près de 300 écolières dans le nord-est du pays le 14 avril 2014, Boko Haram s’est fait connaître, et haïr, par le monde entier. Sur le web, des millions d’internautes, dont beaucoup de personnalités, se sont réunies sous le mot-dièse #BringBackOurGirls -#RendezNousNosFilles en français- pour afficher leur indignation. Si la mobilisation s'est un peu essoufflée après quelques semaines, elle reste toujours d'actualité près de deux mois après l'enlèvement des jeunes filles.

Michelle Obama en première ligne

La femme du président américain s’est personnellement impliquée pour exiger la libération des écolières nigérianes. Comme beaucoup d’autres personnalités, elle a publié un selfie avec l’affiche #BringBackOurGirls. Elle s’est même substituée à son mari en s’exprimant dans le "Weekly Adress" du 10 mai 2014. C’était à l’occasion de la fête des mères, la Première Dame américaine a tenu à témoigner son engagement, ainsi que celui de son mari pour exiger la libération des écolières. Elle rappelle également que dans d'autres régions du globe, l'éducation des filles n'est pas nécessairement acquise. (sous-titres en français disponibles) (5 min 24 sec)

Toutes à l’école

C’est le nom d'une organisation de soutien à la scolarisation des filles au Cambodge fondée par la journaliste française Tina Kieffer (toutes-a-l-ecole.org). Cette vidéo, réalisée dans une école au Cambodge, vient s’ajouter à tous les messages de soutien aux écolières nigérianes. (2 min 24 sec)

Campagne de l’ONU

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s’est aussi engagé dans la campagne pour la libération des écolières. L'agence onusienne a réalisé cette vidéo de campagne qui évoque à la fois l’ampleur de la mobilisation et le rôle crucial de l’éducation. (sous-titres en français disponibles) (1 min 07 sec)

Speak up for the kidnapped girls of Nigeria

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Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou est docteur en sciences politiques de l’université de New York. Il est directeur adjoint et doyen académique du Centre de Politique de Sécurité de Genève et professeur invité à l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement, où il enseigne, notamment, l’histoire de la violence politique et du terrorisme, la formation de l'État ainsi que la politique contemporaine du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Il a précédemment été le directeur associé du Programme de Politiques Humanitaires et de Recherches sur les Conflits de l’Université Harvard à Cambridge, Massachusetts, où il a fondé le Projet sur les Groupes Armés Non-Étatiques Transnationaux. Il a également été ministre des affaires étrangères de Mauritanie et directeur de recherches du Conseil International pour l’Étude des Droits de l’Homme à Genève et directeur de recherches à l’Institut Ralph Bunche sur les Nations-Unies à New York.

Il est l’auteur de Understanding Al Qaeda – Changing War and Global Politics (Pluto Press & Macmillan, 2011), Contre-Croisade – Le 11 Septembre et le Retournement du Monde (l’Harmattan, 2011), Iraq and the Second Gulf War – State-Building and Regime Security (Austin and Winfeld, 2002), Societal Transition to Democracy (Dar al Ameen Publishing, 1996).

Il est également l’auteur de chapitres dans les ouvrages An International History of Terrorism (Routledge, 2013), The Role of the Arab-Islamic World in the Rise of the West (Praeger, 2012), Violent Non-State Actors in Contemporary World Politics (Columbia University Press, 2010), Rethinking the Foreign Policies of the Global South — Seeking Conceptual Frameworks (Lynne Reinner, 2003) et Governance, and Democratization in the Middle East (Avebury Press, 1998).

Il a publié de nombreux articles dans, notamment, le New York Times, le Boston Globe, l’International Herald Tribune, Le Monde, Le Monde Diplomatique, Libération, Le Figaro, Harvard Human Rights Journal, Esprit, The Washington Note et la Revue International et Stratégique.

Le site de l'Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (IHEID)

Le site du Centre de Politique de Sécurité, Genève (GCSP)

Le 30 mai 1967, le Biafra déclare son indépendance. Cette sécession du Nigeria entraîne une guerre de trois ans, marquée par la famine des populations civiles. Les opinions occidentales vont prendre lentement conscience du drame humanitaire qui se joue en Afrique. La télévision joue un rôle essentiel dans ce basculement de l’opinion publique. Le Biafra marque, avec la guerre du Vietnam, un moment clé dans la place de l’image dans l’information.

La dureté des images

La vision de ces enfants affamés et de ces adultes désemparés au Biafra marquera fortement les esprits et sera à l'origine d'un vaste mouvement de solidarité. La guerre du Biafra, par son caractère génocidaire -le blocus maritime et terrestre imposé au pays ne pouvait qu'entraîner la famine- fera plus d'un million de morts.

Le blocus du Biafra provoque la famine des populations locales (RTS 27 min 26 sec)

Informer le public

"Qui ne connaît pas le Biafra?", demande le commentateur de Carrefour en ouverture de ce reportage. Une année après le début du conflit, les opinions publiques sont largement informées de la situation de la guerre. La réalité de la famine montrée par les images de la télévision ou relatée par la radio -ici grâce au travail du journaliste Jean Martel- pèsera lourd dans les consciences.

La télévision et la radio alertent les opinions publiques. (RTS 10 min 01 sec)

Exterminer par la faim

Dans cette interview de Carrefour, et après son retour de voyage au Biafra, Edmond Kaiser n'hésite pas à parler de «camp d'extermination par la faim» où sont réunis «de semi-cadavres». Une dénonciation sans nuance de la réalité humanitaire sur le terrain. Les accusations de génocide formulées plus tard contre le Nigeria seront pourtant abandonnées.

Edmond Kaiser évoque une politique d’extermination par la faim. (RTS 2 min 06 sec)

Buerhle impliqué

Scandale en Suisse au début des années 70, comme le rappelle cet extrait d'archives utilisées par Tell Quel dans son reportage sur la famille Buehrle diffusé le 1er novembre 1991. Des canons anti aériens fabriqués à Oerlikon ont été vendus et ont servi au Biafra. La Suisse se retrouve salie par cette affaire, tandis que le CICR essaie tant bien que mal d'apporter une aide aux victimes.

Des armes suisses ont été utilisées au Biafra. (RTS 1 min 24 sec)