Révolutions et révoltes: une place pour l'histoire?
L'émission du 23 mars 2014
Maïdan, Tahrir, Taksim ou Tienanmen, ces noms de places évoquent à nos esprits les images et les voix des peuples qui s'y sont rassemblés pour exiger le changement, la liberté ou le pouvoir.
Ces places, comme bien d'autres autour du globe, sont entrées dans l'histoire en tant que lieux où celle-ci s’est précisément jouée. Les révolutions obéissent à une mécanique qui veut que la place, lieu public par essence, agisse comme un aimant pour le peuple qui peut s'y organiser, y ériger ses symboles et accéder facilement à l'espace médiatique.
Comment expliquer le rôle que jouent ces places dans les révoltes populaires? Geopolitis décrypte tous ces lieux où aujourd'hui comme hier une révolution a pris place.
L'invité: Sébastien Faure, journaliste et producteur au magazine "Mise au point".
Bonus de l'émission
Le contexte
En plus...
Le reportage
Maïdan, Tahrir, Taksim et Puerta del Sol. Quatre places qui ont habité des révoltes ou révolutions. Découvrez ces places vues en "temps normal" et au moment ou après les événements.
Sébastien Faure est né le 27 mai 1972. De nationalités suisse et française, il est diplômé de l'école de journalisme de Bordeaux.
Sébastien Faure travaille dès 1993 comme journaliste. D'abord pour Euronews, puis pour France 2 et France 3. Il entre à la TSR en 1999, où il intègre la rubrique internationale du "Téléjournal". En tant qu'envoyé spécial, il couvre notamment les attentat du 11 septembre à New York, la chute des Talibans en Afghanistan et la guerre au Kosovo.
En 2001, Sébastien Faure est nommé correspondant de la TSR à Berlin/Reporter volant. Il couvre l'Allemagne mais aussi les grands événements à travers le monde tels que la guerre en Irak, le tsunami en Indonésie et la mort du pape Jean Paul II.
En 2006, il est nommé correspondant de la TSR à Washington, où il suit en particulier la campagne présidentielle qui porte Barack Obama au pouvoir. De retour à Genève en 2009, il devient chef de la rubrique internationale de l'actualité et couvre, entre autres, la chute d’Hosni Moubarak en Egypte, le séisme en Haïti et la mort de Mouammar Kadhafi en Libye.
Depuis l’automne 2011, Sébastien Faure est l’un des producteurs de l’émission Mise Au Point (le magazine de la rédaction de la RTS également diffusé sur TV5), émission pour laquelle il se rend en Syrie pour raconter le quotidien des habitants d’Alep.
Ci-dessous deux reportages de Sébastien Faure. Le premier à Kiev en Ukraine en 2004 et le second au Caire, en Egypte, en 2011.
L’espace public représente un enjeu fondamental pour tout pouvoir politique. Il est à la fois le lieu de contrôle de l’autorité mais aussi, parfois, le foyer de la contestation. C’est là en effet, dans l’espace public, que se rassemblent les foules et que tout peut basculer. Il suffit parfois de quelques heures. Retour en archives sur quatre temps forts de l’occupation de la rue, entre émeute et révolution.
Les rues d’Athènes aux militaires
Le 21 avril 1967, l'armée prend le pouvoir en Grèce. Il occupe les bâtiments administratifs et les principales places d’Athènes. Le pays sera soumis durant sept ans à une dictature militaire, au nom de la lutte contre le communisme et pour le rétablissement de l'ordre social. Une partie de la classe moyenne espérait un tel redressement. Pour les opposants de gauche, les étudiants et les intellectuels s'ouvre alors une période de déportation et d'emprisonnement. La torture devient une arme du régime.
Pour Continents sans visa, Alain Tanner et Jean-Pierre Goretta ont suivi à Paris les événements de Mai 68. Le 24 mai, le général de Gaulle reprend l'initiative par un discours très attendu mais conspué par les manifestants qui se sont rassemblés devant la gare de Lyon. Plus tard dans la nuit, les CRS et les étudiants s'affrontent au quartier latin avec une violence encore jamais atteinte depuis le début du mois.
Été 1969. Un an après l'intervention des troupes soviétiques à Prague, les Tchèques essaient toujours de résister. Mais le processus de normalisation voulu par Moscou est en place. Temps présent est allé à la rencontre de ces Tchèques qui croient qu'une autre vie est possible derrière le Rideau de fer. Ce document présente plusieurs scènes de rue, au moment des manifestations de du printemps de Prague.
Quelques semaines après le retour de l'ayatollah Khomeyni, les différentes tendances de la révolution iranienne commencent à s'opposer. Les tensions se manifestent très vite entre les partis progressistes, nationalistes et le clergé chiite. Si la chute du régime du shah était l'objectif commun, les conditions de base de la nouvelle société ne sont pas les mêmes pour tous: rôle de la femme, représentation populaire, régime politique. Ce reportage de Gérald Mury éclaire quelques-uns de ces aspects, assez peu relevés par les médias occidentaux.