La Neutralité, c’est un grand principe de la Nation suisse, c’est un totem aussi. On en reparle régulièrement depuis son invention, on en discute surtout les paramètres, les frontières, les droits et les devoirs qu’elle implique. Des lignes mouvantes et des tendances construites à travers l’histoire.
Quand les grandes puissances décident
La Suisse n’a pas inventé la neutralité, on la trouve dès l’Antiquité. Mais c’est elle qui se l’est appropriée à tel point que c’est un marqueur de son identité et un rouage essentiel de son histoire. Alors pour comprendre, on commence au XIXe siècle avec un monument chronologique : 1815. La Suisse était déjà neutre mais récemment tout le monde s’était assis sur ce principe. L’historien Cédric Humair nous raconte ce Congrès de Vienne qui rénove la neutralité suisse dans une Europe tout juste sortie des ravageuses guerres napoléoniennes.
L’épreuve de la Première Guerre mondiale
Ses grands voisins ont imposé la neutralité à la Suisse, en le regrettant parfois. Une décision extérieure dont on apprend à apprécier les avantages. La neutralité est souvent menacée, une excellente raison pour s’y accrocher et la défendre comme une arme implacable d’indépendance pour la petite Suisse coincée au cœur d’une Europe qui ne reste jamais longtemps sur le chemin de la paix. Rencontre avec l’historien Cédric Humair et cette fois nous sommes en 1914, la Première guerre mondiale a commencé.
Les réfugiés politiques antinazis
La neutralité permet à la Suisse de ne plus faire la guerre, de n’être l’ennemi de personne ou à peu près. Mais la Suisse a malgré tout un rôle à jouer dans l’aide humanitaire en temps de guerre et son territoire est un espace de refuge très bien identifié depuis les Guerres de religion. Au cours de la Deuxième guerre mondiale, ce refuge devient plus difficile d’accès. La Suisse est cernée, la neutralité se défend au cœur de l’Europe, son gouvernement compose avec celles et ceux qui demandent asile. On se méfie de certains bien plus que d’autres.
Sortir de la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. La petite enclave Suisse malgré sa neutralité n’est-elle pas susceptible de finir engloutie dans cette guerre qui se rapproche de ses frontières une fois encore ? Cette offensive militaire qui l’entoure s’accompagne d’une guerre économique, une dimension du conflit qui pourrait peser sur sa place dans l’ordre international à venir. Ses associations avec l’économie de guerre allemande ne sont pas passées inaperçues.
La Suisse et la Guerre froide
En 1945, on sort d’une guerre qui a transformé le monde. La Suisse poursuit son histoire d’Etat neutre à travers un conflit d’un nouveau genre : la Guerre froide qui se déclare en 1947.