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Être queer

La communauté LGBTQIA+ regroupe diverses identités sexuelles non binaire : lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer, intersexe et asexuelle. Affirmer sa queertitude au 21ème siècle reste encore délicat.

« QUEER », terme anglais plutôt péjoratif, qui à l’origine permettait de désigner les personnes dont l’identité de genre et les pratiques sexuelles s’éloignaient des normes hétérosexuelles. Fatigué.es de cette étiquette, des militant.es ont pris le parti de reprendre ce terme intégré aujourd’hui à l’acronyme LGBT devenue LGBTQIA ; une manière d’afficher ouvertement leur statut comme de revendiquer et défendre leurs droits. La communauté LGBTQIA+ regroupe diverses identités sexuelles non binaire : lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer, intersexe et asexuelle. Affirmer sa queertitude au 21ème siècle reste encore délicat.

Quels sont les mythes et clichés encore véhiculés aujourd’hui sur les personnes queer ? Dans quelle mesure faut-il encore sensibiliser et éduquer les jeunes et moins jeunes à ce sujet ? En quoi et comment l’éducation pourrait engendrer une meilleure compréhension de la pluralité des identités de genre et leur acceptation ? Juste ou faux de penser qu’une personne queer traverse des situations particulières au quotidien en raison de son identité de genre ? Quel est l’impact des regards au quotidien ?

Lundi 23 septembre

« Transitionner » entre orages et soleil / Genève : une ville qui défend la queertitude 

« Transitionner » entre orages et soleil ardent avec Paulo Higgins

Diplômé en sociologie, Paulo Higgins travaille dans le milieu de la santé communautaire et le domaine médicosocial. Trans, gay, féministe, il publie aux Éditions Hors d’atteinte en août 2024 son premier roman « Vous vouliez ma chaleur, vous aurez mon feu. Le récit d’une vie TRANS ».

Il y raconte la vie de Mario, qui a transitionné il y a huit ans : une vie difficile, traversée de violences, d'angoisses et d'humiliations ; mais aussi animée d’un immense appétit de vie et d’un grand désir, envers et contre tout. Il raconte qu'il fait partie de cette génération qui ne pensait pas pouvoir vivre, marquée par les overdoses, le sida et le suicide ; et qui finalement vit, mais ne dispose que de peu d’outils pour se projeter. Ce livre interroge la marge et la norme, le rapport à la violence, la masculinité – mais aussi la joie de vivre, la solidarité et le désir.

>> Le livre « Vous vouliez ma chaleur, vous aurez mon feu » sur le site des Éditions Hors d’atteinte

Genève : une ville qui défend la queertitude avec Guillaume Mandicourt

Guillaume Mandicourt est chargé de projet LGBTIQ+ à la Ville de Genève. Une rencontre pour souligner l'engagement des institutions publiques sur les questions LGBTIQ+ et d’autre part évoquer les enjeux soulevés lors de la journée du 17 mai 2024 « Journée internationale contre les LGBTIQ+phobies ».

Nombre de personnes s’inscrivant dans la queertitude sont confrontées à des discriminations. Chaque année depuis 2013, la Ville de Genève propose à cette occasion une campagne pour sensibiliser les Genevois et les Genevoises aux discriminations qui touchent les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes, queers ou appartenant à d'autres minorités sexuelles et de genre (LGBTIQ+).

La campagne 2024 de la Ville de Genève s’est intéressée aux personnes LGBTIQ+ impactées par les inégalités sociales et le changement climatique. Une analyse qui a permis d’explorer la capacité de ces populations à être force de propositions novatrices face aux défis collectifs de notre époque. Une importante histoire de lutte et de résilience pourrait expliquer cette dynamique !

>> Campagne contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie 2024 de la Ville de Genève sur le site de Genève.ch

>> Genève, ville durable pour touxtes! Sur le site de Genève.ch

>> Journée internationale et campagnes contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie sur le site de Genève.ch

>> Campagnes annuelles contre l’homophobie et la transphobie sur le site de Genève.ch

>> Le Refuge Genève – un service de Dialogai

Mardi 24 septembre

Avoir un enfant queer / L’accès aux soins des personnes LGBTIQ+

Avoir un enfant queer : Comment mieux se comprendre avec Alix Lieury Dufaud et Juliane Dougoud

Alix Lieury Dufaud est bénévole pour Vogay et s’occupe du groupe de Parents de Trans* et Juliane Dougoud est psychologue à Vogay également.

L’association Vogay, Association vaudoise pour la diversité sexuelle et de genre, a été fondée à Lausanne, le 1er juin 1996. Initialement centrée sur les questions liées à l’homosexualité et à la bisexualité, elle a , depuis quelques années, élargi son champ d’action à la diversité sexuelle et de genre.

Soutenue par la Direction générale de la Santé du canton de Vaud depuis 2012, Vogay propose de l’information, du soutien et des activités aux personnes LGBTIQ+ ou en questionnement ainsi qu’à leur entourage. C’est dans ce cadre que sont nés 2 groupes destinés aux parents : Le groupe de parents de jeunes trans* et/ou non-binaires de 18 ans et plus ; et le groupe de parents d’enfants homosexuel·le·s et bisexuel·le·s.

Ces groupes « Parents » de Vogay réunissent les parents désireux de parler de leurs enfants qu’ils savent ou supposent être homosexuel·le·s, bisexuel·le·s, trans et/ou non-binaires. Vogay entend offrir un espace d’échange afin d’aborder constructivement questions, doutes, angoisses que des « parents » peuvent ressentir ou avoir face à ce nouvel univers qu’ils et elles découvrent.

>> Le site de l’Association Vogay

>> Parents d’enfant LGBTIQ+. Groupes d’entraide et de paroles sur le site de Vogay

L’accès aux soins des personnes LGBTIQ+ avec Romy Siegrist

Romy Siegrist est psychologue diplômée (FSP/AVP) et sexologue (membre de la Société Suisse de Sexologie) ; passionnée elle a choisi ces dix dernières années de se spécialiser dans la clinique des sexualités et des relations intimes.

La formation de professionnel·le·x·s dans le domaine de la sexualité et des identités de genre reste un enjeu majeur notamment quand on parle de personnes LGBTIQ+ d’après cet article « La formation, un réel enjeu d’équité en santé » de Nath Weber publié sur le site de Reiso, la Revue d’information sociale. L’auteure, psychologue, psychothérapeute en pratique indépendante avec des adultes LGBTIQ+, souligne que même dans le champ de la santé des préjugés persistent à l’endroit des personnes qui se revendiquent de la communauté LGBTIQ+. Par crainte de ne pas être entendu, jugé, voir pathologisé, ces personnes évitent de consulter. La clé d’une meilleure équité reposerait sur la formation des professionnel·le·x·s.

Nous vivons dans une société qui, de manière générale, peine avec l’idée de diversité. L’hétérosexualité est une construction sociétale qui érige en norme la binarité. Ce mode de pensée conduit à une hiérarchisation des sexualités et des discriminations même dans l’accès aux soins de santé. Il paraît important de changer les mentalités des cisgenres pour tendre vers plus qu’équité dans le domaine de la santé mais pas que…les questions de logement et travail ne sont pas en reste.

>> La formation, un réel enjeu d’équité en santé sur le site de Reiso

>> Le site de Romy Siegrist

Mercredi 25 septembre

La ligne du queer

Soirée spéciale en studio de 21h00 à 00h00

La ligne de cœur", en partenariat avec le podcast de la RTS Gouinistan & Co., vous invite à découvrir les réalités LGBTQIA+ en Suisse romande. Dans une société qui se veut inclusive, la pluralité des genres et de leurs expressions est un marqueur de la diversité humaine à prendre en compte.

Accompagné pour cette soirée par les deux productrices Christine Gonzalez et Aurélie Cuttat du podcast RTS Gouinistan & Co., Jean-Marc Richard reçoit en studio :

Aymeric Dallinge, spécialiste OSAIEGCS /LGBTIQ. OSAIEGCS est l’abréviation pour orientation sexuelle (OS), identité et expression de genre (IEG) et caractéristiques sexuelles (CS). Et LGBTIQ est l’abréviation pour personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes.

Marius Diserens. Président de la Fondation Agnodice laquelle défend le mieux-être des personnes trans, non-binaires ou en questionnement de genre et prône l’inclusion

Jean Ranobrac. Artiste photographe-portraitiste. Il commence en tant qu’arpenteur du monde de la nuit à travers de nombreux voyages. Connu pour ses liens étroits avec le milieu du drag, il affirme ses partis pris esthétiques et s’inscrit au sein de la communauté grâce au pouvoir de l’image. Il publie chez Gallimard en mai 2024 (Collection Photographie / Cinéma – Hoëbeke) Icônes drag, préfacé par Daphné Bürki. Chaque portrait est une célébration de la beauté du drag moderne.

Aux amoureux des images esthétiques, n’hésiter pas commander le calendrier 2025 de Jean Ranobrac: une série de portraits de drag queens connues et reconnues. Ce calendrier soutient l’ARDHIS, l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transgenres non reconnues dans leur pays d'origine.

Trois artistes Sandor, Billie Bird et Alma Catin qui se produiront en direct.

Sandor. Auteure, compositrice et interprète suisse, elle se démarque par un univers très personnel inspiré de la pop synthétique des années 80.

Billie Bird. Chanteuse, Billie Bird vit à Lausanne et elle est autrice-compositrice de musique folk et pop suisse aux origines françaises et espagnoles.

Alma Catin. Lausannois, il a étudié le théâtre au conservatoire de Genève pour se tourner finalement vers la musique. Ses textes parlent d’amour, encore et toujours.

>> Le site de la Fondation Agnodice

>> Le site de Sandor

>>  Le site de Billie Bird

>> La page facebook de Alma Catin

>> Le site de Jean Ranobrac

>> Le livre Icônes drag sur le site des Éditions Gallimard

Jeudi 26 septembre

Non aux discriminations des personnes migrantes LGBTQIA+ a / Focus sur le discours émancipatoire des personnes queer racisées

Non aux discriminations multiples des personnes migrantes LGBTQIA+ avec Sab Masson

Juriste et sociologue, Sab Masson est membre de l’équipe de coordination de l’Association Rainbow Spot (Lausanne). Iel publie « Agir face aux discriminations multiples » en avril 2024 sur Reiso, la Revue d’information sociale.

Suite à la mise en commun de parcours personnels, d’engagement et d’expertises dans les domaines de la migration, du genre et des questions LGBTQIA+, l’Association Rainbow Spot a vu le jour en 2019 pour répondre spécifiquement aux besoins des personnes migrantes LGBTQIA+. A l’intersection de plusieurs discriminations (genre/sexualité, statut de séjour, origine culturelle), ces personnes demeurent plus exposées aux violences, aux risques pesant sur la santé, ainsi qu’à la marginalisation sociale. Ce cumul de vulnérabilités entraine un phénomène d’invisibilité des migrant.e.x.s et réfugié.e.x.s LGBTQIA+.

L’Association Rainbow Spot propose un espace d’information et de soutien aux personnes migrantes LGBTQIA+ dans le canton de Vaud. Elle informe et accompagne, entre autres, les personnes au plan social, juridique et administratif (permis de séjour, procédure d’asile, accès à la santé, assurance-maladie, droit civil et droit de la famille, situations de discriminations et de violences). Une permanence répond aux besoins des personnes concernées (se cf. au site de l’Association).

>> Le site de Rainbow Spot

>> L’article « Agir face aux discriminations multiples » sur le site de REISO, Revue d’information sociale

Focus sur le discours émancipatoire des personnes queer racisées avec Chaos Clay

Née à Paris en 1992 et installée à Genève, Clay Chénière (aka Chaos Clay) est unx artiste, chercheureusex et curateuricex. Iel adopte la recherche théorique, la musique, la performance ou encore la vidéo pour créer des expériences hybrides ; et iel s’intéresse notamment aux productions culturelles de personnes queer racisées, mixant savoirs théoriques et populaires pour créer un discours émancipatoire.

DJ afrofuturiste, Chaos clay (Archipelagogo Club) est unx membre fondateurx de la House of ButchXtra. A travers la musique, iel voyage dans le temps et partage, au grand jour, des récits longtemps passés sous silence, afin de créer sur le dancefloor, un espace d’expression et de rassemblement pour une multiplicité de corps et d’identités.

Titulaire d’un Master en Arts visuels, CCC – Études critiques curatoriales cybermédias de la HEAD – Haute École d’Art et de Design de Genève et d’un Bachelor en Arts visuels de l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles, son travail a été présenté entre autres au Centre d’Art Contemporain Genève, à Un lieu pour respirer, Paris ; à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin ; au Festival Les Urbaines, Lausanne, au Théâtre de L’Usine, et au Cinéma Spoutnik, Genève ; à Mains d’Œuvres Paris ou encore aux Ateliers Claus, Bruxelles.

Vendredi 27 septembre

Les parentalités queers / La photo pour immortaliser la beauté des drag queens

Les parentalités queers avec Gabrielle Richard

Gabrielle Richard est sociologue et chercheuse, spécialiste des questions de genre et de sexualité. Québécoise, elle est queer et parent de deux enfants qu’elle élève à Paris, avec sa partenaire non binaire. Elle est notamment l’autrice d’Hétéro, l’école ? Plaidoyer pour une éducation anti-oppressive à la sexualité (Éditions du remue-ménage, 2019) et publie chez Binge Audio en novembre 2022 Faire famille autrement.

La parentalité est certainement le bastion le mieux gardé de l’hétérosexualité. Pour concevoir et élever un enfant, une seule configu- ration semble possible dans nos sociétés occidentales : un homme et une femme, en couple, monogames. Tous les écarts à cette norme sont proscrits, comme le rappellent les critiques incessantes adressées aux familles lesboparentales ou homoparentales, ou les commentaires scandalisés qui s’élèvent dès qu’on évoque les parentalités trans.

Pourtant, ces parentalités existent. Les familles queers existent : ce ne sont pas des utopies, mais des réalités. Et ce qu’elles nous montrent, c’est que la répartition genrée des rôles dans la parentalité n’a rien de “naturel” : on peut participer ou pas à la conception de ses enfants ; on peut les porter, ou pas ; on peut les allaiter même si on ne les a pas portés ; on peut les élever seul·e, à deux, à plus, en étant en couple, ou pas...

En donnant à voir ces réalités à travers le témoignage de parents queers, Gabrielle Richard nous permet de réfléchir à d’autres manières de faire famille, loin des normes de genre et des inégalités qu’elles induisent.

>> Le livre Faire famille autrement sur le site de Binge Audio