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Où sont mes petites pilules !?

Réflexions sur l’usage des médicaments dans nos vies : nécessité (se soigner), abus & dépendances (somnifères et tranquillisants), tendances (ritaline pas ou pour les TDAH), effet placebo, mode (pilules pour maigrir, booster sa concentration, vitamines), recherches et enjeux économiques.

Ce thème entraine une kyrielle de questions… Quel rôle jouent les nouveaux médicaments sur notre santé ? Participent-ils réellement à améliorer nos chances de guérison, voire de survie ? Pourquoi favoriser les antibiotiques dans certains traitements !? Subir ou arrêter un traitement quand les effets secondaires entrainent d’autres maux ? Consommons-nous trop de benzodiazépines en Suisse ? Le cannabis pour apaiser des douleurs ? L’homéopathie plus efficace que certains médicaments ? Que penser des génériques, se soigner à un moindre coût !?  Et vous… Êtes-vous pro ou anti-médicaments !? Êtes-vous un adepte de l’automédication ? Quelle place occupe les médicaments dans votre quotidien ? 

Lundi 26 février 

Microbes, antibiotiques et vaccins des alliés sûrs … avec Philippe Sansonetti

Philippe Sansonetti est professeur émérite à l’Institut Pasteur et au Collège de France, où il a été titulaire de la chaire « Microbiologie et maladies infectieuses ». Il est membre de l’Académie des sciences et a publié plusieurs ouvrages, dont Vaccins en 2017. Son dernier livre « Microbes sans frontières » vient de paraître chez Odile Jacob (février 2024). Ce livre recense notamment les connaissances actuelles sur les microbes et sur les moyens de nous en défendre. Il parle aussi de la nécessité de les préserver, car ils sont indispensables aux grands équilibres de la planète.

Virus, bactéries, champignons, parasites nous accompagnent depuis la nuit des temps, mais ce n’est que depuis un siècle et demi que la science et la médecine ont permis aux États de construire un modèle de santé publique qui a notamment permis de lutter contre certaines maladies infectieuses. Hygiène individuelle et collective, vaccins, antibiotiques, épidémiologie ont été les principaux outils de ce « miracle sanitaire ». N’en déplaisent à ces détracteurs.

Avec une résurgence des épidémies et de maladies infectieuses, est-ce raisonnable de dire non aux vaccins et aux antibiotiques !?

Peut-on vivre sans neuroleptiques … avec Alexandre Wullschleger

Alexandre Wullschleger est médecin adjoint au Service de psychiatrie adulte du Département de psychiatrie des Hôpitaux universitaires de Genève. Membre du bureau de Pro Mente Sana, il a participé à l’élaboration de la version française de la brochure « Diminuer et arrêter les antipsychotiques ». Brochure qui présente et reprend les informations rédigées par la commission des traitements psychopharmacologiques de la Société allemande de psychiatrie sociale (Deutsche Gesellschaft für Soziale Psychiatrie).

Cette brochure aborde sous différents angles la question de la diminution et l’arrêt des antipsychotiques.  Il n’existe à ce jour que très peu de résultats de recherches et d’expériences cliniques sur lesquels s’appuyer.

En règle générale, les personnes souffrant de psychose qui prennent des antipsychotiques se voient conseiller par les professionnels de poursuivre le traitement sur le long terme. Or nombre de patients atteints de psychose refusent de prendre des antipsychotiques au long cours, souhaitent n’en prendre qu’une faible dose ou ne plus en prendre du tout en raison des effets secondaires fréquents de ces traitements. La question de la diminution et de l’arrêt des traitements neuroleptiques suscite par ailleurs encore et toujours de vives réactions et des débats parfois houleux dans le champ de la psychiatrie. La difficulté reste de savoir comment concilier les connaissances médicales et le parcours singulier de chaque personne désireuse d’arrêter son traitement.

Certes peut-on vivre sans neuroleptiques quand on est atteint dans sa santé psychique ? Comment accompagner un patient à diminuer puis arrêter la prise d’antipsychotiques ? Quelle est la marge de manœuvre des spécialistes qui les accompagnent ? Et où s’arrête ou commence la liberté de choix des patients dans ce contexte !?

Liens:

Le livre Microbes sans frontières sur le site des Éditions Odile Jacob

La brochure Diminuer et arrêter les antipsychotiques sur le site de Pro Mente Sana

Mardi 27 février 

Accompagner les TDAH avec ou sans ritaline… avec Isabelle Brun

Pédiatre FMH, Isabelle Brun s’est passionnée et formée pour accompagner des enfants adoptés et des enfants en proie à des difficultés d’apprentissage et vivant avec un TDAH. Elle fonde en 2015 une association à l’origine du CimesS. Structure qui est devenue en 2019 un centre privé et novateur situé à Peseux (Neuchâtel) qui a pour but d’améliorer la prise en charge des jeunes qui rencontrent des difficultés à l’école. C’est face à l’absence d’homogénéité dans la détection et la prise en charge des enfants en échec scolaire ou en grande difficulté qu’est née cette entité. Le CimesS travaille avec une équipe multidisciplinaire comprenant une pédiatre, Isabelle Brun, des ergothérapeutes, des orthophonistes, des psychologues, des enseignantes spécialisées, des coaches scolaires et une art-thérapeute.

Isabelle Brun s’occupe notamment des enfants TDAH. Des médicaments comme la ritaline s’impose-t-il quand on souhaite accompagner un enfant TDAH ? Quelles questions engendrent la prise de ritaline ? Médicament miracle ou tranquillisant social ? Quels sont ses effets secondaires ? Quels sont les effets indésirables les plus risqués de ce médicament ? La Ritaline peut-elle constituer un danger à la longue ? Quelles alternatives à la ritaline ? Comment aider un enfant TDAH sans médicament ? Dans quelle mesure ce traitement peut entrainer une modification des caractères et la personnalité ?

Vivre avec une maladie neurologique sans médicaments, c’est possible … avec Eliza Juiijf

Eliza Juiijf est membre du Comité de l’association Tourette Romandie et gère le secrétariat et les finances après avoir occupée la fonction de présidente. Elle a accompagné durant 10 ans son fils atteint du syndrome de Gilles de la Tourette et s’insurge contre les traitements médicamenteux. Il reste difficile de trouver le bon dosage et des médicaments comme la ritaline ont souvent des effets secondaires à ne pas négliger. D’après notre invitée « Il n’existe pas de médicament qui peut guérir ni de médicament miracle qui soulage Tourette ». Et d’autres approches permettraient de faire sortir ses tics au lieu de les « faire taire ». Plusieurs thérapies permettent de gérer les tics et les maux générés par le syndrome de Gilles de la Tourette : les thérapies de type TCC (comportemental et cognitive), l’équithérapie, la psychomotricité, la psychothérapie ou encore la physiothérapie.

Liens:

Le site du CimesS

Site de l’association Tourette Romandie

Mercredi 28 février 

Somnifères et tranquillisants… avec Markus Meury

Markus Meury travaille pour le secteur Communication d’Addiction Suisse depuis 2014. Il a étudié la sociologie, les sciences politiques, la géographie et l’histoire aux universités de Bâle et de Genève. Porte-parole d’Addiction Suisse avec Monique Portner-Helfer, il est également responsable d’autres projets de communication. Il dirige en outre le groupe politique d’Addiction Suisse et participe à des campagnes politiques nationales.

Addiction Suisse propose des études et des articles en lien avec les addictions. Retour sur un article publié dans la rubrique FOCUS en 2018 « Somnifères et tranquillisants. Informations sur les effets et les risques des médicaments contenant des benzodiazépines ou des substances analogues ».

Le stress chronique, de même que les situations de crise aiguë, sont difficiles à supporter. En présence de symptômes tels que nervosité, agitation, insomnies ou angoisses, les médecins prescrivent souvent des benzodiazépines ou des substances analogues. Ces produits com­portent toutefois différents risques. Quels sont les effets des benzo­diazépines synthétisées par l’industrie chimique et des substances apparentées ? Quels dangers présentent-elles ? Comment prévenir un usage problématique ? Quelles indications faut-il observer lorsqu’on arrête le traitement ?

Liens:

L’article Somnifères et tranquillisants (Focus 2018) sur le site d’Addiction Suisse

Jeudi 29 février 

Regards croisés sur l’homéopathie … avec Emmanuella Di Scala 

Emmanuella Di Scala, Maître de Conférences et chercheuse pour l’Université de Bourgogne-Franche-Comté, est responsable du projet HOMEOCSS portant sur la controverse au sujet de l'homéopathie. Elle publie chez l’Harmattan en mars 2023 L’homéopathie en débat, un livre porté par plusieurs contributeurs marquant l’effervescence autour de ce sujet.

Cet ouvrage questionne l'homéopathie qui est en débat dans la société actuellement. Il s'intéresse au positionnement du public (scolaire et grand public), du monde médical (médecins et pharmaciens), et à celui de l'interface médiatique (médias de presse et numérique). L'enjeu est de comprendre, au travers de l'analyse des représentations sociales et de l'analyse des médias de presse et numérique, si des écarts de positionnements, face à l'homéopathie, sont identifiés entre chacun de ces acteurs. L'étude permet également de mieux cerner comment chacun alimente et participe à la controverse au sujet de l'homéopathie, dans la sphère sociétale. Cette analyse nous montre, in fine, que le monde médical, tout comme la sphère médiatique, ou encore le grand public, ont un positionnement sur l'homéopathie orienté par leurs représentations sociales.

L’homéopathie reste un objet de débat socio-scientifique liée à son au mode de fabrication et à la difficulté de prouver son efficacité scientifique. Controverse que viennent également alimenter les différentes représentations sociales autour de cette question.

Déjouer la douleur sans médicaments … avec Manon Desrosiers

Spécialisée en douleur chronique, Manon Desrosiers est thérapeute en relation d’aide, animatrice et conférencière. Elle a été invitée à préfacer le livre « Déjouer la douleur chronique » de Alan Gordon et Alon Ziv publié par l’Harmattan en septembre 2023. Les auteurs étant anglophones, c’est Manon Desrosiers qui, depuis le Québec, nous parle de cette méthode révolutionnaire.

Maux de dos, migraines, fibromyalgie et élancements musculosquelettiques sont de plus en plus répandus en Occident. Ce n’est qu’en 20219 que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu la douleur chronique comme une maladie à part entière. L’ensemble de ces affections représente aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique.

Les traitements médicaux de ces troubles divers ont cependant une efficacité limitée, et les personnes qui en sont atteintes se font souvent dire qu'aucun remède ne peut véritablement les soigner. Mais le vent tourne?!

Les dernières recherches en neurosciences ont révélé que la douleur chronique, bien qu'elle soit réelle et ressentie physiquement, est la majorité́ du temps générée par des courts-circuits neuronaux dans le cerveau. À la lumière de ces nouvelles connaissances, le psychothérapeute Alan Gordon a mis au point une thérapie de reconditionnement du cerveau faisant appel à des techniques utilisées en psychologie afin de briser le cycle des maux physiques.

Avec humour et rigueur, cet ouvrage explique étape par étape comment dompter la maladie et offre enfin aux personnes souffrantes et démunies ce dont elles ont tant besoin: de l'espoir!

Les auteurs :

Alan Gordon, psychothérapeute praticien, est le fondateur et directeur du Pain Psychology Center à LosAngeles, un établissement de traitement de premier plan pour les personnes souffrant de douleur chronique. Il est professeur adjoint à l'Université de Californie du Sud et collabore réguliè rement à des publications et à des conférences portant sur le traitement de cette maladie.

Alon Ziv est diplômé́ en neurosciences; il a reçu le Certificat de distinction en enseignement de la biologie de l'Université́ de Californie à Los Angeles.

Liens:

Le livre L’homéopathie en débat sur le site des Éditions l’Harmattan

Le livre Déjouer la douleur chronique sur le site Les Éditions de l’Homme