Pour certains, la vie est une quête, comme pour ces peintres de Poya qui ne se lassent pas de peindre toujours le même sujet ou alors chez ces brocanteurs jurassiens qui continuent sans relâche de chasser la pièce qu’ils n’ont pas encore ajoutée à leur collection… Pour William Aviolat, le jardinier du Jardin botanique de Saint-Triphon, cette quête semble sans limites. En témoigne l’oeuvre accomplie depuis plus de 40 ans pour faire d’anciens pâturages un écrin de verdure précieux. C’est lui qui accueille les premières présentations de PAJU dans l’univers poétique des parcs et jardins.
La Poya en patois, cela signifie la montée. Cette montée à l’alpage, événement annuel dans le monde paysan de la Gruyère, est représentée dans la peinture depuis la fin du 19ème siècle.
Et bien que la réalité agricole a passablement changé et que les troupeaux se font à l’heure actuelle souvent "alper" en camion, la peinture de la Poya reste la même. Les peintres d’aujourd’hui la montrent comme elle se faisait à l’époque et y mettent bien plus qu’une simple nostalgie folklorique. Certains parlent de paradis perdu, d’autres y voient l’illustration du célèbre « ranz des vaches » ou une symbolique qui les amène "vers le haut", comme le "vieux chalet" de l’abbé Bovet.
Un Reportage de Béatrice Mohr
On ne peut pas entrer chez Gaby et Solange Caillet, dans le village d’Alle en Ajoie, sans être saisi par l’invraisemblable quantité d’objets accumulés depuis des décennies.
Un monde peuplé essentiellement de jouets que ceux qui ont moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Solange affiche un goût vestimentaire exubérant. Gaby aime tout ce qui roule: sa moto des années 50, les Solex, le monde ferroviaire et inclut dans cette passion tous les jouets mécaniques. Ce n’est pas la nostalgie mais une curiosité insatiable qui les conduit régulièrement sur les marchés aux puces de Belfort ou de Genève.
Un reportage de Nicole Weyer