Au-delà des légendes et des drames, Derborence c'est surtout la vie, une vallée des merveilles de la nature. Quant au second reportage. Quoi de plus simple que des boutons... qui s'exposent même dans un musée du côté de la Glâne. Et côté jardin, nous vous emmenons visiter le Parc de la Grange, lieu chargé d'histoire, un des grands parcs qui participent à l'image de la Ville de Genève.
Derborence, choeur de pierres - La reine des boutons
Derborence, choeur de pierres
Derborence, un paradis qui doit sa singularité à une tragédie. Il y a 300 ans des millions de mètres cube de roches se sont effondrés sur cet alpage. Aujourd’hui, quelques-uns de ceux qui arpentent inlassablement ce territoire évoquent leur relation particulière à ce lieu où la vie, malgré toutes les épreuves, reprend toujours ses droits.
D’abord il y a la route, vertigineuse, taillée comme une sculpture dans la roche, impraticable 6 mois par an, à cause des chutes de pierres et de la neige. La vallée s’offre enfin comme un paradis préservé. Si préservé qu’une forêt vierge y prospère depuis des siècles.
Pourtant, ce paradis doit sa singularité à une tragédie. En 1714 et en 1749, la montagne est tombée sur Derborence. Des millions de mètres cube de roche se sont effondrés sur l’alpage et ont enseveli les gens et les bêtes qui s’y trouvaient. La légende raconte que c’est le diable qui a fait tomber les rochers en jouant aux quilles sur les Diablerets.
"Derborence, le mot chante doux; il vous chante doux et un peu triste dans la tête." a écrit C.-F. Ramuz dans son roman inspiré par l’histoire, peut-être vraie, d’un berger prisonnier de l’éboulement, qui réapparaît dans son village plusieurs semaines plus tard, pris pour un revenant.
Aujourd’hui, quelques-uns de ceux qui arpentent inlassablement ce territoire évoquent leur relation particulière à ce lieu où la vie, malgré toutes les épreuves, reprend toujours ses droits.
Norbert faisait partie des enfants qui restaient tout l’été à l’alpage avec leurs grands-parents pour garder le bétail et fabriquer le fromage. Josette a réalisé son rêve de petite fille: vivre et travailler dans cette vallée une bonne partie de l’année.
Pour François, les arbres de la forêt vierge sont autant de personnages qui racontent, chacun à leur façon, le cycle éternel de mort et de vie. Sabine et Charly ne cessent d’être émerveillés par la variété et la force de la nature qui s’épanouit malgré tous les obstacles. Derborence est un territoire dont on n’a jamais fini d’explorer la variété.
Un reportage de Nicole Weyer
La reine des boutons
Dans la Glane fribourgeoise, Nicola n’est pas un prénom très commun. Encore moins quand on est une femme et qu’on vit entourée de 300 000 boutons. Une bizarrerie que Nicola Beaupain cultive depuis sa jeunesse hollandaise, tout comme la faculté de voir le beau dans les choses simples. Un don qu’elle aime tant partager, qu’aux boutons, elle a donné un musée.
Nicola Beaupain est née en 1939 à Amsterdam. Fille unique, issue d’une famille aisée elle a vécu une enfance privilégiée et très glamour. Pourtant Nicola ne goûtait pas plus que ça cette vie facile. Avec le sentiment qu’on lui en demandait trop, son rêve était d’être pauvre et d’étudier l’Art. Ce qu’elle fera à Genève où l’Amour croisera son chemin…
Les péripéties de la vie la mèneront ensuite du côté de la Glane fribourgeoise ou l’attend une vieille ferme qu’elle rénove de fond en comble. Elle y organise des brocantes, des marchés de Noël avec le désir profond d’en faire un lieu d’exposition, de rencontre et de partage
Nait alors l’idée d’un musée du bouton. Car entre Nicola et les boutons, l’histoire est longue. Le succès est inattendu. Les visiteurs se succèdent, les boutons s’accumulent et Nicola constate qu’à travers ce musée, elle parvient à toucher les gens simples, émus de retrouver leur histoire, leur passé au travers d’un objet si banal en apparence.
Car pour Nicola, qui estime avoir reçu le don de "voir le beau", il est essentiel de pouvoir le partager avec les autres. C’est la raison et le sens de son musée: Réunir, relier, unir, tout comme le fait un bouton d’un vêtement.
Un reportage d’Antoine Plantevin
En plus...
Parc de la Grange
Situé sur la rive gauche de la rade de Genève, à deux pas du lac, ce lieu offre au public un espace de verdure de plus de 20 hectares. Lieu de plaisance autrefois réservé aux riches familles, c’est depuis 1918, date à laquelle William Favre le lègue à la Ville, un parc ouvert à tous, une respiration au coeur du tissu urbain.
Offrant une vue majestueuse sur la rade et les cimes du Jura, le promontoire qui abrite de nos jours le parc de la Grange est fréquenté depuis la préhistoire. Plusieurs campagnes de fouilles archéologiques ont en effet révélé des traces d'occupations humaines datant d'environ 4500 av. J.-C.
D’autres fouilles ont révélé d’autres présences au fil du temps, comme un bâtiment datant de l'âge du bronze et un palais gallo-romain, dont quelques vestiges sont encore visibles derrière la villa du XVIIIe siècle qui participe quant à elle à l’image prestigieuse de ce parc, tout comme sa grande pelouse, ses allées d’arbres centenaires et sa roseraie.
Mais le parc de la Grange, c’est aussi un lieu de culture et de spectacle à la belle saison avec ses deux théâtres d’été : l’Orangerie qui propose un programme théâtral varié et le théâtre de Verdure qui accueille les concerts gratuits du festival Musique en été.
Notre guide
Claire Méjean est une jeune femme de 27 ans, originaire de Haute-Savoie. Elle est architecte-paysagiste, formée à l’école d’ingénieurs de Lullier et historienne des jardins au Service des espaces verts de la Ville de Genève (SEVE) depuis deux ans. C’est en cette qualité qu’elle nous emmène à la découverte du Parc de la Grange qu’elle nous raconte à travers les différents aménagements qui ont dessiné ces lieux au fil du temps.
Infos pratiques
Le Parc est ouvert au public du lever au coucher du soleil. Cette disposition respecte les volontés de son dernier propriétaire. Plusieurs portes en permettent l’accès, la principale étant celle gardée par deux statues de lions, sur le quai Gustave Ador.
Bus 2 et 6, arrêt Parcs.