Paju entame cette nouvelle saison au son des cuivres et tambours du carnaval du Noirmont et de ses Sauvages qui continuent de faire exister des rituels remontant parfois à la nuit des temps. Ambiance plus tamisée pour le deuxième reportage, sur les traces de José Vila, dont les photographies, souvent mystérieuses, révèlent la beauté là où elle se trouve. A découvrir aussi l’Arboretum d’Aubonne.
Le Noirmont, sens d’sus d’sous ! - Pêcheur d’images
Le Noirmont, sens d’sus d’sous !
Relié à des rituels dont certains remontent à la nuit des temps, le Carnaval du Noirmont nous permet de découvrir dans ses marges une série de portraits d’individus et d’activités qui nourrissent et enrichissent cette communauté franc-montagnarde.
Tout commence à la pleine lune qui précède Carnaval. Revêtus de sapin, la face noircie, les Sauvages envahissent la Commune.
Quinze jours de liesse plus tard, les mêmes en costume de gala brûlent le Bonhomme Hiver. Entre ces deux cérémonies païennes, on inspecte les arbres, on scie les troncs, on turbine de l’eau du Doubs, on joue de l’orgue, on tourne des boîtes de montres, on peint des masques, on élève des chevaux et on savoure des pieds de chèvres… Cette chronique d’un village au temps du carnaval, réalisé en février 2013, est un savoureux reportage réalisé par Pascal Rebetez.
Pêcheur d’images
Dans la campagne genevoise, il n’y a pas un buisson, une haie ou un carré de vigne que José Vila ne connaisse comme sa poche. C’est dans ces biotopes, souvent coincés entre deux routes, qu’il passe le reste de ses journées, après son travail. Une manière d’être dehors, au cœur de la nature pour en photographier les merveilles. En sortent des images dont la beauté fragile et sensible rappellent ce que José ne sait que trop bien: ces biotopes sont menacés.
Longtemps, José a parcouru le monde avec une obsession: pêcher la truite rare. Amoureux du Doubs, il va cependant troquer la canne pour un appareil photo le jour où il se rend compte que sa rivière se meurt. Se lancer dans la photo devient une manière de "rester dehors", en contact étroit avec cette nature dont il a besoin depuis ses plus jeunes années.
Employé à plein temps, il ne lui reste de ses journées que l’aube et les fins d’après-midi pour faire de la photo. Il fait de ce handicap un atout et un style. Dans la campagne genevoise, entre deux routes, au détour d’une friche, José cherche une ouverture, saisit ses sujets au vol ou parfois détermine l’endroit où il souhaite que l’animal se pose, et attend. Parfois des semaines…
De cette patience, naissent des compositions uniques, qui donnent de la nature et du sujet qui s’y trouve une touche émouvante et fragile, souvent plus proche de l’aquarelle ou de la peinture japonaises que de la photo descriptive. Des images souvent mystérieuses qui apprennent à voir la beauté là où elle se trouve, où qu’elle se trouve.
Pourtant, après avoir posé la canne, ce roi de la pêche à la mouche et amoureux du flamenco pense relâcher un peu sa prise sur la caméra, pour se rapprocher encore un peu plus de mère nature. Avec sa tente de camping, il part écouter le " non bruit de la nuit" là où la nature reprend sa place, le temps que les hommes dorment et que la nuit soit.
Un reportage d'Antoine Plantevin et Raphaël Engel
L’Arboretum d’Aubonne
Depuis 1968, date de sa création, l’Arboretum a trouvé sa place au cœur de 200 hectares de forêts et de prairies qui composent le décor du vallon de l’Aubonne. 4000 plantes ligneuses y sont présentées et préservées, car le but premier d’un site comme celui-ci est de permettre d’apprendre à mieux connaître les arbres.