Bannie des lieux publics, la cigarette est de plus en plus contestée. Les ventes baissent en Europe, mais, curieusement, les multinationales du tabac se portent bien. Elles gagnent sans cesse de nouveaux clients en Asie et en Afrique. Et se donnent un visage humanitaire pour séduire les investisseurs et les politiciens. « Temps présent » a enquêté en Suisse où sont réfugiés les géants de la cigarette et au Bénin où ils ont trouvé de nouvelles proies.
De plus en plus bannie en Europe, la cigarette tente de trouver refuge en Afrique. Pourtant, là-bas aussi, la résistance s'organise.
Jeudi 21 février 2008 à 20:10
Après l'Italie, l'Angleterre et la France, la Suisse se pose, elle aussi, la question de bannir la fumée de tous les lieux publics. Des votations populaires auront lieu dans plusieurs cantons cette année. La clope n'a plus la cote : dans toute l'Europe les ventes de cigarettes diminuent et les multinationales du tabac ont mauvaise réputation.
Pourtant, leurs affaires restent florissantes. Parce que les fabricants de cigarettes gagnent sans cesse de nouveaux clients dans les pays pauvres où fumer est encore synonyme d'évasion. Mais aussi parce qu'ils se sont refait une beauté en se lançant dans l'action humanitaire, ce qui séduit autant les investisseurs que les hommes politiques.
A Lausanne, devenue « Marlboro city » depuis qu'elle abrite le siège mondial de Philip Morris, les autorités écolo-socialistes sont sous le charme du géant du tabac. Lequel est également la coqueluche de la gauche au pouvoir à Neuchâtel où les revenus fiscaux dégagent une forte odeur de fumée.
Le magot des mégots pèse donc aussi lourd en Suisse qu'en Afrique. « Temps présent » a enquêté à Berne et dans les cantons romands refuges des cigarettiers mais aussi au Bénin, un de ces nouveaux marchés où l'industrie du tabac renouvelle sa clientèle de fumeurs.
Rediffusion le vendredi 22 février 2008 à 1h30 et le lundi 25 février 2008 à 10h30 et 15h00 sur TSR2.
Générique
Reportage de Eric BURNAND et Christian FARGUES
Image: Pierre GAFNER
Son: Charles WICKI
Montage: Valérie WACKER