De plus en plus de caisses de pension ont des problèmes de financement. Conséquences : réduction des coûts, baisse des rentes, hausse des cotisations. Et les assurés passent à la caisse. Mais pendant qu’ils se serrent la ceinture, d’autres se régalent. Car le 2ème pilier est un sacré gâteau, riche de 750 milliards de francs de fortune. Et malgré la crise, de nombreux intermédiaires, banques, assureurs privés et sociétés de placement prélèvent au passage de confortables revenus.
De plus en plus de caisses de pension ont des problèmes de financement. Il manque 600 millions de francs par année pour que le 2ème pilier puisse remplir sa tâche. Conséquences: réduction des coûts, baisse des rentes, hausses des cotisations. Et les assurés passent à la caisse.
Pourtant, le 2ème pilier est une institution qui possède une fortune de 750 milliards de francs. C’est considérable. Cela équivaut à une fois et demie la valeur de ce que l’économie suisse produit en une année (PIB). Cet argent est l’argent des assurés. Que devient-il ? Comment est-il géré et par qui ? Une équipe de "Temps présent" s’est posé ces questions. Elle en est revenue avec un reportage qui suit au plus près le cheminement de cette fortune, censée nous permettre de passer une retraite à l’abri du besoin.
Dans cette enquête, on découvre le business du 2ème pilier. Les banques, les assureurs privés, les sociétés de placement, les conseillers en investissements et autres consultants : autant d’intervenants qui font des affaires grâce à l’argent des caisses de pension. Bénéfices et revenus garantis, année après année, mais pas toujours dans la transparence souhaitable. Ce n’est que depuis peu que l’on connaît le véritable coût de la gestion de fortune du 2ème pilier. Il est quatre fois plus élevé que ce qui est inscrit dans la comptabilité des caisses de pension.
Pour lever ce voile d'opacité, la Commission de la Haute surveillance de la prévoyance professionnelle, chargée de veiller à la sécurité financière du 2e pilier et compétente pour édicter des directives à l’intention des caisses de pension, a sorti fin avril 2013 une directive qui obligera dès la fin 2013 les caisses à publier dans leurs comptes la totalité des frais de gestion de fortune.
En juin 2013, Alain Berset, le chef du Département fédéral de l'intérieur, devrait présenter au Conseil fédéral ses propositions concrètes concernant la révision de l’ensemble de la prévoyance vieillesse (1er pilier et 2ème pilier) intitulées "prévoyance vieillesse 2020". Ce projet ambitieux représente d’ores et déjà l’enjeu majeur de la politique sociale pour les cinq à dix prochaines années.
Rediffusion le vendredi 24 mai 2013 à 0h35 et le lundi 27 mai 2013 à 16h sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Yann-Olivier WICHT et Pietro BOSCHETTI
Idée de lecture
"Le 2e pilier"
de Pittet Associés et Mix et Remix
Éditions Loisir et Pédagogie, 2010