Ils s’appellent Pierre-Alain, Eric, Gianna. Ils ont été ou ils sont encore ouvriers d’usine. Régleurs, métallos ou bouchers, ils racontent la condition ouvrière d’aujourd’hui, la dureté du travail, la fierté de leurs savoir-faire et leurs angoisses face aux menaces de désindustrialisation qui guettent la Suisse après d’autres pays d’Europe. Voici ce que veut dire une vie en usine, en Suisse romande.
Y a-t-il menace sur l’industrie en Suisse ? Oui, si l’on s’en tient à ces chiffres : en 1960, une personne sur deux travaillait dans une usine, aujourd’hui c’est à peine une sur 4. Oui encore, si l’on songe aux spectaculaires fermetures des usines Merck Serono à Genève (1'200 emplois partis en fumée) il y a deux ans et les graves difficultés d’Illford à Fribourg cet été (220 emplois menacés). Non, si l’on pense à l’éclatante santé de l’horlogerie et à un taux de chômage qui reste le plus bas d’Europe.
Si la Suisse échappe en partie à la désindustrialisation - qui fait de sombres ravages dans d’autres pays d’Europe -, son secteur secondaire reste fragile, qui attend dans l’angoisse la prochaine crise après s’être tout juste remis de la précédente. Alors comment les patrons de ces entreprises voient-ils leur avenir, entre tentation de délocaliser et volonté de maintenir ici de précieux savoir-faire ? Surtout comment les salariés vivent-ils cette sourde menace? Quelles sont les conditions de travail dans des usines aux méthodes de production toujours plus contraignantes ? A l’époque du "tout au tertiaire", est-on encore fier de se dire "ouvrier d’usine" ?
On verra dans ce reportage qui donne la parole aux industriels comme aux salariés que l’usine n’est plus tout à fait l’enfer décrit jadis par Zola et qu’on peut même aimer d’amour son usine autant que le dur labeur qu’on y fait.
Rediffusion le vendredi 6 septembre 2013 à 0h25 et le lundi 9 septembre 2013 à 16h05 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Cédric Louis et Michel Zendali
Image : Olivier Kunz Son : Otto Cavadini Montage : Aline Brechbühl