Ils viennent du Nord vaudois et d’ailleurs en Suisse romande et ils sont partis se battre avec les djihadistes sanguinaires de l’Etat islamique, en Syrie et en Irak. Assassinats de journaliste, décapitations et crucifixions, des Suisses sont-ils impliqués dans ces atrocités? Pour cette enquête exclusive, Temps Présent a remonté la piste des réseaux djihadistes helvétiques et les possibles crimes de guerre commis par des concitoyens.
Qui sont les combattants suisses de l’Etat islamique et quelle est leur implication dans des abominables crimes de guerre commis en Irak et en Syrie? Ce reportage est l’histoire de ces candidats au martyre, comme celui de cet ex-djihadiste vaudois, dont le témoignage est unique en Europe Il est rentré en mars et son récit a permis de remonter la filière de recrutement.
Sébastien (prénom d'emprunt) a passé 3 mois en Syrie, dont près de 54 jours de prison entre les mains de l’Etat islamique. Mais il a changé d’avis dès son arrivée en Syrie. Il a voulu quitter le groupe terroriste après seulement quelques jours dans les camps d’entraînement. Il a terminé à l’intérieur des prisons de l’Etat islamique, avant de pouvoir rentrer fin mars 2014.
D’autres jeunes suisses n’ont pas pu, ou voulu quitter le groupe d’ultrareligieux. Ces djihadistes helvétiques sont toujours au sein des troupes de l’Etat islamique. L’enquête de Temps Présent à la frontière turquo-syrienne révèle ainsi qu’un suisse et son unité se trouvaient à l’emplacement et à la date précise où ont eu lieu de spectaculaires et sanguinaires crucifixions. Ce Suisse est-il impliqué dans ces horreurs ? D’autres le sont-ils ? Ont-ils le choix ? Une question qui se pose pour la vingtaine de jeunes actuellement en Syrie, selon les chiffres des services de renseignement. Des jeunes pris dans l’engrenage macabre de l’Etat islamique. Ces candidats au martyre pensaient combattre contre Bachar, contre la dictature, pour le bien de la communauté musulmane. Ils se retrouvent dans un groupe ultra-radical qui utilise les crimes de guerre comme d’une arme de terreur. Et devront un jour rendre des comptes.
Rediffusion le vendredi 10 octobre 2014 à 1h05 et 10h30, le lundi 13 octobre 2014 à 16h10 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de François Ruchti et Marie-Laure Widmer Baggiolini