Fini la "brigade des cocus", les conjoints infidèles ne sont plus les principaux clients des détectives. Depuis l’an 2000, plus besoin de prouver l’adultère pour obtenir le divorce. La loi a changé, les mandats des détectives aussi. Aujourd’hui, assurances, régies, employeurs, avocats, multinationales et organisations internationales font appel à des enquêteurs privés.
Les méthodes d'investigation ont également évolué. L’informatique et internet se rajoutent aux planques et filatures. L’information numérique vaut aujourd’hui de l'or, et au cœur d’une clientèle internationale et fortunée, un autre type d’enquête se développe dans des villes comme Genève: le renseignement économique. Objectif de ces détectives en costume cravate: dénicher des informations stratégiques pour des grandes entreprises et cabinets d’avocat.
Le métier est légal en Suisse. Selon la loi sur les agents intermédiaires genevois (LAInt), « Le détective privé est celui qui fait profession de donner des renseignements sur un tiers ». Un détective n’a toutefois pas plus de privilèges qu’un simple citoyen. Il doit respecter la sphère privée et obtenir les renseignements recherchés sans enfreindre les lois. Mais il n'existe aucun cadre légal national régissant la profession, et la formation des jeunes est souvent douteuse. Surveillance abusive, rapports subjectifs, corruption ou piratage informatique, le risque de dérapage est important.
Rediffusion le vendredi 6 mars 2015 à 1h05 et 10h35 puis le lundi 9 mars 2015 à 15h45 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Nicolas Pallay et Christophe Ungar
Image : Yves Dubois Son : Lancelot Champendal Montage : Corinne Dubuis