Lucie, Marie, Adeline ….Trois meurtres qui ont bouleversé la Suisse, trois meurtres de trop ! Car à chaque fois les auteurs étaient des récidivistes. Au-delà de l’émotion ces drames ont profondément marqué le monde carcéral et judiciaire. Désormais la protection de la collectivité doit toujours primer sur le principe de réinsertion. Résultat : au nom de la sécurité certains se retrouvent condamnés à l’oubli, comme Antoine, Marcelo ou Olivier. Exemple : Bernard, condamné initialement à 8 mois de prison et qui y croupit depuis … 29 ans !
Temps présent vous emmène en prison pour vous faire découvrir la réalité des détenus psychiques. Les "détenus sous article" comme on les appelle. Ils sont toujours plus nombreux, 1000 dans toute la Suisse sur une population carcérale de 7000.
Il y a l’article 64, a priori réservé aux criminels considérés comme dangereux et incurables. Si il est légitime de vouloir protéger la société, certains peuvent aussi être soumis à cet article de manière abusive. C’est le cas de Bernard, un incendiaire privé de liberté depuis 29 ans alors que sa peine initiale n’était que de 8 mois !
Et puis il y a l’article 59, une nouveauté du code pénal de 2007, destiné aux détenus qui souffrent de graves troubles mentaux. Une mesure a priori plus légère, qui suspend la peine au profit d’un traitement thérapeutique. L’idée est louable mais le problème c’est que l’Etat n’a pas les moyens d'appliquer la loi. Manque de psychiatres dans les prisons, manque d’établissements adaptés… La majorité de ces détenus sous article 59 se retrouve mélangée aux autres prisonniers sans possibilité de progresser au niveau thérapeutique. Du coup ils font tous beaucoup plus que leur peine, 10 ans parfois même 15 ans alors que leur condamnation dépasse rarement les 2 ans. Vous découvrirez Antoine, Marcelo et Olivier, trois trentenaires qui ne savent toujours pas quand ils sortiront des établissements de la plaine de l’Orbe.
Rediffusion le vendredi 18 septembre 2015 à 0h55 et 10h30 puis le lundi 21 septembre 2015 à 16h30 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Laurence Gemperle et Alexandre Sterm
Image : Pierre-Alain Jaussi Son : Benoît Crettenand Montage : Maya Schmid