En Suisse et en Europe, les normes de qualité des carburants sont ultra-strictes pour préserver la qualité de l’air et notre santé. Une évidence depuis des années. Cette enquête de Temps Présent révèle que de puissantes compagnies de trading suisse fabriquent sciemment des carburants sales, qui seraient interdits chez nous, pour les transporter, puis les vendre en Afrique de l’Ouest. La stratégie commerciale rapporte, c’est légal, mais c’est choquant.
Un taux de particules fines hors normes et immédiatement des mesures d’urgence sont prises par les autorités suisses. Le soufre? Depuis plus de 20 ans et le scandale des pluies acides, on n’en parle même plus, le taux est désormais infime grâce aux limites imposées sur les carburants et les combustibles.
Il y a donc notre carburant, qui est propre. Et il y a un autre carburant, sale, dont la qualité est dite "africaine", et qui peut avoir un taux de soufre 300 fois plus élevé dans le diesel que chez nous. L’organisation non gouvernementale "Public Eye", anciennement Déclaration de Berne, dénonce la stratégie de grandes compagnies suisses de trading comme Trafigura ou Vitol qui mélangent des produits pétroliers afin d’obtenir un maximum de volume basse qualité aux limites peu contraignantes en vigueur en Afrique. Un business qui finalement atteint la santé de millions de personnes.
Rediffusion le vendredi 23 septembre à 10h30 et le lundi 26 septembre 2016 à 15h sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Isabelle Ducret et Marie-Laure Widmer Baggiolini
Image : Erwan Jagut Son : Otto Cavadini Montage : Raphaëlle Jeanmonod