En Suisse, un jeune sur cinq est obligé de travailler pour financer ses études ou sa formation professionnelle. Certaines étudiantes vont même jusqu’à la prostitution. Sans aides de l’Etat, ni de leurs parents, ces étudiants et apprentis doivent conjuguer entre la précarité économique et leur formation parfois compromise par le manque d’argent. Des situations qui révèlent les failles d’un système d’aide publique menaçant certains d’exclusion.
En Suisse, le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter alors que les montants globaux d’aide à la formation stagnent au même niveau. Conséquence, les bourses d’études sont insuffisantes et réservées aux familles dont le niveau de vie approche le minimum vital. Les offices cantonaux des bourses mènent des enquêtes minutieuses visant à établir la situation financière des jeunes demandeurs, qu’ils soient étudiants ou apprentis. Les moindres revenus ou fortunes de la famille sont pris en compte et il suffit de pas grand-chose pour se retrouver exclu d’aide publique à la formation. Non éligibles pour recevoir une bourse, les jeunes concernés dépendent, comme tous les autres, de leurs parents.
Or il arrive que pour des raisons diverses, manque de moyens suffisants, dettes, familles recomposées, les parents n’arrivent pas à financer les études de leurs enfants ou alors, refusent sciemment de les soutenir. En situation économique précaire, les jeunes s’endettent ou se retrouvent obligés de travailler, à parfois plus de 60%, en parallèle à leur formation pour s’en sortir, au risque de le payer cher au niveau de leur santé. Aujourd’hui, la précarité économique est considérée comme une des premières causes d’échec aux études. Un phénomène générateur d’inégalité et assez dérangeant dans un pays riche comme la Suisse.
Rediffusion le vendredi 6 octobre 2017 à 10h25 et le lundi 9 octobre 2017 à 16h10 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust
Image : Alexandre Gross Son : Lancelot Champendal Montage : Catherine Kala