Du dumping salarial qui relève de l’usure, des fiches de salaire truquées, des faux frontaliers avec de vrais permis, des salariés qui sont rançonnés par leur propre patron et du trafic de main d’œuvre bon marché… Certains employeurs ne reculent devant rien, même pas devant des méthodes utilisées par la mafia. Face à cette spirale de l’exploitation, les mesures d’accompagnement semblent bien faibles.
Aujourd’hui en Suisse, des salariés doivent restituer une partie de leur salaire à leur patron ou à des intermédiaires. Autrement dit, ils sont rançonnés. C’est une pratique bien connue au Tessin, et qui porte un nom: le caporalato. Inspiré des méthodes mafieuses, le caporalato est apparu essentiellement dans la construction. Depuis 2010, la justice tessinoise a été saisie d’une dizaine d’affaires de ce genre. En Suisse romande, plusieurs cas viennent d’être signalés.
Une équipe de Temps Présent a voulu en savoir plus. Pour ce faire, elle a remonté le fil d’un scandale de dumping salarial qui avait défrayé la chronique romande durant l’été 2016. Nous avons retrouvé en Pologne les ouvriers qui en avaient été les victimes. Ils nous ont raconté comment ils devaient chaque mois prélever 660 francs sur leur salaire pour les remettre directement à l’individu qui les avait recrutés dans leur pays.
Pour organiser en toute illégalité ces méfaits, ces patrons sans foi ni loi n’hésitent pas à truquer les fiches de salaire, à utiliser de faux frontaliers avec de vrais permis et à pratiquer du dumping salarial qui s’apparente à de l’usure. Mais certains vont encore plus loin. Temps Présent a pu suivre à Genève la brigade judiciaire chargée de la lutte contre la traite des êtres humains. Un trafic qui livre une main-d’œuvre vulnérable et quasiment gratuite.
Rediffusion le vendredi 17 février 2017 à 10h30 et le lundi 20 février 2017 à 16h05 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Pietro Boschetti et Xavier Nicol
Image : Walter Hug Son : Mathilda Angullo Montage : Aline Weber