C’est bien connu, le Suisse aime sa voiture. Il la bichonne et les services techniques cantonaux le forcent à l’entretenir au point que lorsqu’il souhaite s’en débarrasser, sa "vieille" bagnole reste très prisée sur les marchés d’exportation. Mais à ce jeu, tout le monde est-il gagnant? Où et comment nos véhicules d’occasion entament-ils leur deuxième vie ? Nous avons remonté la filière de nos vieilles voitures.
Le parc automobile suisse est un des plus jeunes d’Europe, environ 8 ans. La pression sur les prix des véhicules neufs conjuguée aux coûts de la main d’œuvre et des pièces de rechange pousse les propriétaires au remplacement régulier de leurs voitures, pour le plus grand bonheur d’une industrie au marketing agressif.
En victime consentante, le Suisse, avec ses moyens financiers, son territoire exigu et ses contrôles techniques exigeants, fournit en continu le marché d’occasions jouissant d’une cote sans pareille sur les marchés d’exportation. Elles sont bien entretenues, ont peu de kilomètres et se vendent très bien.
Grands ordonnateurs du transport et de la commercialisation des voitures en Afrique de l’Ouest, les Libanais sont devenus des acteurs majeurs de ce commerce dont les routes européennes convergent vers le port d’Anvers avant de desservir les ports africains. Depuis 2016, le Togo est devenu la principale porte d’entrée pour les véhicules suisses d’occasion. Dans ce pays de 7 millions et demi d’habitants, une économie entière s’est organisée autour des "venues d’Europe".
Mais à ce jeu, tout le monde est-il gagnant ? Aujourd’hui, de nombreuses critiques pointent l’impact environnemental négatif de ces véhicules en fin de vie alors qu’en amont, la Suisse s’enorgueillit de rouler toujours plus propre.
Rediffusion le vendredi 16 mars 2018 à 11h20 et le lundi 19 mars 2018 à 14h55 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust et Jacqueline Dubuis
Image : Walter Hug Son : Emilie Spierer Montage : Ana Acosta