Torturés, rackettés, vendus comme des esclaves. Des dizaines de milliers de migrants finissent entre les mains des trafiquants en Libye, tandis qu’une bonne partie n’arrivent jamais à destination et meurent en route. C’est la conséquence d’une politique agressive de l’Union Européenne, qui est parvenue à faire chuter le nombre de migrants arrivant en Europe via l’Italie d’environ 30% en 2017. Mais le prix humain à payer pour cette politique est terrifiant. Temps Présent a suivi la route des migrants, du Niger à la Sicile en passant par la Libye.
En 2016, 70% des 180 000 migrants arrivés en Europe via la Sicile ont emprunté la route de la Méditerranée centrale, à travers le désert libyen et la Mer Méditerranée. Pour réduire drastiquement ce flux, l’Union européenne et l’Italie ont pris des mesures. En échange d’une aide financière substantielle, l’UE a convaincu le Niger de bloquer les migrants au sud du désert libyen. Pour intercepter les candidats à l’exil avant qu’ils atteignent l’Italie, Bruxelles et Rome soutiennent désormais les garde-côtes libyens quitte à enrichir des milices et à violer les droits de l’homme.
Au travers d’interviews et de séquences rares filmées avec des passeurs et des migrants, grâce au témoignage exclusif d’une détenue actuellement en main de trafiquants libyens, ce reportage montre combien ces mesures ont accru les dangers et la mortalité sur la route de la migration. Conséquence d’une criminalisation croissante des filières de passeurs qui profitent de l’absence de voies légales pour émigrer en Europe, un nombre impressionnant de migrants sont abandonnés dans le désert, violés, torturés, vendus et contraints à la prostitution.
Rediffusion le vendredi 23 mars 2018 à 11h20 et le lundi 26 mars 2018 à 15h sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann
Image : Philippe Evêque Son : Nicolas Ducret Montage : Claire Taurisson