Rescapées de l'enfer de la prostitution/Genève, paradis des dictateurs
Rescapées de l'enfer de la prostitution
C’est une forme d’exploitation brutale, et cela se passe aussi chez nous, sur nos trottoirs, dans les clubs, dans les bars de Suisse romande : des femmes sont contraintes à la prostitution par la mafia du sexe, trafiquées depuis des pays africains comme le Nigeria, ou des pays de l’Est, comme la Roumanie ou la Bulgarie. Parfois, ces victimes de traite parviennent à s’échapper des griffes des proxénètes.
En Europe, on estime à plus de 20'000 le nombre de victimes de traite qui sont forcées à la prostitution. Dans ce milieu brutal, féroce, des filles et des femmes sont vendues comme de simples morceaux de viande, après avoir été trafiquées depuis l’Afrique, ou de pays plus proches comme la Roumanie ou la Bulgarie. La Suisse n’échappe pas à ce trafic, loin de là. Chaque année, les refuges pour victimes de traite accueillent des dizaines de femmes, qui ont réussi à échapper à leurs proxénètes. A partir de là, le chemin est très long, pour se réintégrer dans une vie normale.
A Lausanne, le nouveau refuge pour victimes de traite en a accueilli plus de 50, rien que ces trois dernières années. A leur arrivée, elles passent des entretiens de détection, pour déterminer si elles ont bien été trafiquées et contraintes à la prostitution. Elles ont ensuite 3 mois pour se décider à déposer plainte à la police. Une démarche difficile, car elles vivent encore souvent dans la peur. Et ce n’est que la première étape d’un long chemin vers une vie normale, en Suisse, ou dans leur pays d’origine.
Rediffusion le vendredi 29 juin sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Françoise Weilhammer
Image : Alain Pentucci Son : Christophe Giovannoni Montage : Clémentine Fayolle
Genève, paradis des dictateurs
Avec l’aide d’informaticiens amateurs, nous sommes partis à la traque aux dictateurs, qui viennent dépenser des sommes hallucinantes dans les palaces genevois, tandis que leurs peuples sont écrasés de misère. Comme l’épouse du président camerounais, qui vient voir son coiffeur en jet privé. Coup de projecteur sur un scandale qui fait partie du décor.
Comment une petite antenne vissée sur le balcon d’un retraité en bordure de l’Aéroport de Genève a-t-elle pu trahir des secrets aussi jalousement gardés ? Avec l’aide d’un petit groupe hétéroclite d’informaticiens, de journalistes et de passionnés d’aviation, l’antenne de Mike Gerard s’est transformée en radar très particulier : le détecteur de dictateurs.
Monarques du Golfe, potentats africains, autocrates d’Asie centrale : grâce au petit logiciel qu’ils ont développé, les allées et venues genevoises des dirigeants les plus autoritaires de la planète sont désormais rendues publiques en direct sur les réseaux sociaux. Depuis des décennies, la présence régulière à Genève de riches autocrates dans les palaces et les boutiques de luxe fait partie du décor.
Qui sont donc ces fameux dictateurs ? Teodorin Obiang, fils du président de la microscopique Guinée équatoriale, caricature du cleptocrate. Il dépense sans compter l’argent outrageusement volé à son peuple. La justice genevoise a fait confisquer ses biens, dont une vingtaine de voitures en transit à Cointrin. Il y a aussi Paul Biya, président du Cameroun depuis 34 ans, qui passe le plus clair de son temps à l’hôtel Intercontinental de Genève. Son avion présidentiel de location qui l’attend sur le tarmac est facturé plus de 100’000 euros par jour au contribuable camerounais. Rencontre avec les “Biya spotters”, des militants qui dénoncent le train de vie outrageusement luxueux de leur président. Viennent ensuite les autocrates d’Asie centrale. Ilham Aliyev, Président de l’Azerbaïdjan, qui a “hérité” du poste de son père, et Noursoultan Nazarbaiev, dirigeant du Kazakhstan depuis 27 ans, encore réélu en 2015 avec 97% des voix.
Rediffusion le vendredi 29 juin 2018 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de François Pilet