DE PÉKIN À CRANS-MONTANA : UN SAVOIR-FAIRE SWISS MADE

Ski alpin - mandat de Host Broadcast SSR [RTS]
Ski alpin - mandat de Host Broadcast SSR - [RTS]

Particulièrement fédérateur en Suisse, le sport rassemble autour d'expériences et d'émotions communes pour dépasser les frontières régionales et linguistiques. 2022 sera riche en moments forts et ne manquera pas de séduire les amateur·trices de ballon rond, de ski, de terre battue et autres terrains de jeux. Ce mois de février, il sera difficile de passer à côté de deux manifestations d’ampleur internationale, les JO d’hiver à Pékin et la Coupe du monde de ski alpin Dames à Crans-Montana, pour lesquelles les équipes de la SSR SRG et de la RTS assureront la captation et la production des épreuves de ski alpin. Quel mandat a été confié au service public suisse ? Combien de collaborateur·trices seront impliqué·es sur ces opérations d'envergure pour faire vibrer le public romand ?

125 collaborateur·trices SSR mobilisé·es à Pékin pour le Host Broadcasting du ski alpin

Depuis les Jeux Olympiques d’hiver de Lillehammer en 1994, puis dès Turin en 2006, la SRG SSR est mandatée par le Comité International Olympique (CIO) pour produire les images des compétitions de ski alpin, soit la production du signal international pour les chaînes du monde entier (Host Broadcasting). C’est à nouveau le cas à Pékin cette année : « Selon le contrat passé avec le CIO, 125 collaborateur·trices de la SSR issu·es de toutes les régions du pays sont détaché·es en Chine pour produire les images et sons des épreuves de ski alpin », explique Massimo Lorenzi, rédacteur en chef des Sports à la RTS.

« Ce mandat confirme le savoir-faire du service public suisse en matière de réalisation des compétitions de ski alpin. Nous produisons toutes les courses : Descente, Combiné, Super-G, Slalom Géant, Slalom (femmes et hommes) et le Team Event (Slalom parallèle mixte). Partis de Zurich et Genève, il aura fallu 40 jours aux deux cars régies (SRF et RTS) et  aux quatre camions matériels pour rejoindre Pékin en bateau. Cela représente des dizaines d’heures de production vidéo et audio pour produire le signal international », explique Yannick Dumartineix, coresponsable de l’Unité Production de la RTS.

70 collaborateur·trices SSR engagé·es de Genève à Pékin pour couvrir les JO

Les Jeux Olympiques d'hiver sont l'une des plus grandes manifestations sportives au monde. En Suisse également, l'événement suscite un grand intérêt. Dès le 4 février, la RTS a proposé une couverture complète des JO d’hiver et ce sont au total plus de 800 heures de direct en accès libre pour la TV, la radio et les plateformes digitales.  « Cet aspect du direct et donc de l’imprévisible est l’un des éléments fascinants du traitement du sport, auquel s’ajoute évidemment la passion. Mais la passion, les émotions, les vibrations ne doivent jamais occulter la capacité d’analyse », commente Massimo Lorenzi.

Afin d’offrir une couverture de la majorité des compétitions à toutes les régions de la Suisse, une mise en commun des moyens de production a été établie à Pékin. La « maison suisse », composée d’un plateau et studio TV, accueille les équipes de la RTS, RSI et SRF pour produire leurs programmes régionaux et accueillir les athlètes suisses lors d’'interviews. Pour la RTS, cela représente 21 collaborateur·trices sur place, dont les journalistes radio et tv, les consultant·es, auxquel·les s’ajoutent les technicien·nes et producteur·trices. Avec son équipe à Pékin et celle à Genève, la rédaction des Sports RTS aura mobilisé en tout 70 collaborateur·trices.

Crans-Montana : produire un road movie en moins de 2 minutes

Le mandat de la SSR pour produire les compétitions de Coupe du monde Dames à Crans-Montana les 26 et 27 février prochains est similaire à celui confié par le CIO à Pékin. Cette fois, c’est la Fédération Internationale de Ski qui attribue à la SSR, via Swiss Ski et Eurovision (EBU), la production audiovisuelle des Coupes du monde de ski alpin en Suisse. Les unités d’entreprise SSR se partagent ensuite les productions par régions, comme Wengen et Adelboden par SRF et la RTS pour les épreuves sur sol romand. Ainsi, toutes les chaînes qui voudront diffuser les descentes de Crans-Montana, qu’elles soient françaises, autrichiennes, italiennes ou slovènes, utiliseront les images produites par la RTS.

Yannick Dumartineix insiste sur l’exigence de la réalisation de l’épreuve de Descente : « Il s’agit d'une des disciplines les plus compliquées à produire. C’est un peu la Formule 1 du ski. Comme un road movie à suivre sur 2,5 km en seulement 1 ou 2 minutes avec beaucoup de ralentis à opérer. Cela implique de nombreuses caméras, des micros, des câbles et de la fibre tout le long du parcours. Les équipes ont à cœur de faire vivre à tous les fans de ski une émotion intense tant par des prises de vue spectaculaires que par une prise de son détaillée, mais aussi des ralentis qui nous rapprochent de l’action et un « running order » à la précision horlogère ».

Réaliser les images des compétitions de ski alpin - Crans-Montana [RTS 2020 - DR]
Réaliser les images des compétitions de ski alpin - Crans-Montana [RTS 2020 - DR]

En termes de moyens techniques et matériels pour produire les images dans les conditions du direct, la RTS a dépêché ses deux cars-régie, 18 caméras, 40 micros, des kilomètres de câbles, beaucoup de fibre et près de 70 collaborateur·trices. De nombreux corps de métiers sont impliqués pour couvrir la course de manière optimale : des réalisateurs (un pour le départ et un pour la course et l’arrivée), un assistant réalisateur, des ingénieurs audio et vidéo, des techniciens unités mobiles, des caméramen live, des opérateurs ralentis, un spécialiste des fréquences, un chef de projet, un régisseur de production, un producteur et une assistante de production. Il faut savoir skier, la phase d’installation est intense et les accès compliqués. Quelques collègues de SRF et de RSI viennent renforcer l’équipe RTS.

Chaque année, la SSR se voit confier de nombreux mandats de captation « host broadcast » sportifs par les fédérations sportives internationales. On peut citer notamment les compétitions d’athlétisme, de foot, de tennis ou encore de hockey, discipline qui représente à elle seule plus de 450 matches à couvrir annuellement.

Ces missions permettent à la fois à la SSR de négocier des droits sportifs pour toutes les régions de Suisse et ainsi garantir au public une offre sportive riche, mais également de maintenir un haut niveau technique et artistique des équipes en matière de production sportive.

«Pour le public, je pense qu’il est important de constater que ce savoir-faire purement suisse est reconnu à l’international. La Suisse est capable, au même titre que pour la rencontre de Biden-Poutine, de produire des images et des sons de qualité pour le monde entier. J’espère que le public n’est pas peu fier de se dire que c’est sa télévision publique, sa RTS, qui réalise cet événement. », conclut Yannick Dumartineix.

Pour ne rien manquer de ces émotions sportives, nous vous donnons rendez-vous sur RTS 2 et sur RTS Sport.