Être sourd.e aujourd’hui, comment trouver sa place ?
Genève, le 31 octobre 2022 - Pour célébrer son 40e anniversaire, Signes propose une émission spéciale qui s’adresse autant aux personnes sourdes qu’entendantes. Diffusée sur RTS 2 mardi 8 novembre à 20h40, elle se profile comme une passerelle entre les unes et les autres pour mieux cerner la réalité du monde de la surdité et déconstruire certains préjugés. Quelle place ont les sourd.es dans la société d’aujourd’hui ? De quelle manière évolue la culture et l’identité sourde ? Comment les avancées technologiques dans le domaine médical et de la communication les impactent-elles ? Orienté vers l’avenir, ce rendez-vous alterne reportages, témoignages et performance musicale pour questionner une thématique de société concernante. L’émission est emmenée par un duo inédit : la présentatrice de Signes Carole Prekel, sourde de naissance et s’exprimant en langue des signes, aux côtés d’Alexis Favre, producteur et animateur d’Infrarouge, dans le rôle du candide.
Depuis 40 ans, Signes est le témoin privilégié des mutations qui ont marqué le monde des sourds. L’évolution des mentalités et les progrès technologiques ont favorisé leur autonomie, mais beaucoup de chemin reste à faire au niveau de leur inclusion dans la société. Cette émission anniversaire devrait permettre une meilleure compréhension de leur réalité quotidienne.
« Plutôt qu’un bilan rétrospectif de notre parcours, nous souhaitons, à l’occasion de cet anniversaire, poser des jalons pour l’avenir, nous questionner sur l’inclusion des sourd.es dans la société, sur le devenir de la langue des signes », relève Stéphane Brasey, producteur de l’émission.
Plusieurs thématiques sont abordées sur le plateau de l’émission et au travers de reportages : que revêt le choix d’appareiller et d’implanter des enfants sourds ? Quid de l’apprentissage de la langue des signes ? Pourquoi des personnes sourdes font-elles le choix, difficilement compréhensible pour le monde entendant, de débrancher leur implant cochléaire ? Un sujet complexe que complète un reportage sur les progrès technologiques en matière d’implant. Autre question : la surdité est-elle un handicap, une identité ? Le rôle de trait d’union des interprètes sera également développé.
L’émission est aussi l’occasion de placer Alexis Favre dans la peau d’un sourd en lui faisant vivre une expérience immersive et de déconstruire, avec humour, les idées reçues ou clichés liés à la surdité.
Comme un symbole, c’est le café Vroom au cœur de Genève qui accueille l’émission. Il s’agit du premier restaurant suisse où on peut commander son plat en langue des signes. L’équipe de ce restaurant inclusif, ouvert en janvier 2022, est formée de personnes sourdes et malentendantes, ainsi qu’entendantes.
Réalisation : Romain Guélat
Production : Stéphane Brasey
Signes en quelques repères
Avec la BBC, la RTS est l’un des premiers médias de service public à proposer une émission en langue des signes destinée aux sourd.es, aux malentendant.es, mais aussi à toute personne curieuse de leur réalité. Faisant valoir la Loi sur l’égalité, elle répond aux besoins d’une minorité culturelle, lui permettant de s’affirmer et de revendiquer ses droits. La première émission, Ecoutez-Voir, voit le jour le 16 octobre 1982. Rebaptisée Signes en 1989, elle évolue vers une implication croissante de présentateurs.trices sourd.es dans la préparation des interviews et la conception des émissions. D’une durée de 30 minutes et accessibles à tout public grâce au sous-titrage et à la présence d’interprètes, les reportages traitent de tous les domaines qui touchent le monde de la surdité, dans un esprit de promotion de l’intégration sociale.
Depuis 2018, Signes, se déploie dans toute la Suisse. La rédaction romande produit et réalise sept émissions sur les neuf épisodes annuels, deux d'entre eux étant réalisés par SRF. Il revient ensuite à chaque chaîne du pays (SRF, RSI, RTS) de les adapter dans leur langue puisque la langue des signes n’est pas universelle. Alors que SRF n’avait plus d’émission destinée à ce public depuis vingt ans et qu’il n’y en avait pas à la RSI, Signes se décline désormais dans les trois régions linguistiques.