Le Prix du public RTS décerné à Lorrain Voisard pour "Au cœur de la bête", son premier roman

Lorrain Voisard, lauréat du Prix du public 2024 [© Simon de Diesbach]
Lorrain Voisard, lauréat du Prix du public 2024.jfif - [© Simon de Diesbach]

Au fil de l’année 2024, les quatorze membres du jury ont lu une quarantaine d’ouvrages et se sont réunis à cinq reprises. Ils sont heureux de dévoiler aujourd’hui le livre lauréat de l’édition 2024 du Prix du public RTS: Au cœur de la bête de Lorrain Voisard, premier roman paru aux Éditions d’En bas.

Son approche à la fois poétique et documentaire de la littérature l’a conduit à s’immiscer Au cœur de la bête. Voisard nous invite à une plongée saisissante dans les entrailles d’un abattoir, par le biais du regard d'un intellectuel embarqué au sein de cette petite société très masculine - qu'il observe sans jugement.

Cru dans ses descriptions, le récit a séduit le jury par "l’humanité qui se dégage des échanges sociaux dont il témoigne, par la poésie et l’audace formelle de sa narration, ainsi que par l’absence de jugement définitif sur l’industrie qu’il observe et décrit", indique Nicolas Julliard, producteur de l’émission Quartier Livre de RTS Première et président du jury du Prix du public RTS.

Doté de 10'000 francs, le Prix du public RTS soutient depuis 1987 les autrices et auteurs suisses ou vivant en Suisse. Il est décerné par un jury de lectrices et lecteurs de tous les cantons romands, qui ont exploré une cinquantaine d’ouvrages parus dans l’année et participé à plusieurs séances de délibération. C’est l’un des prix littéraires les plus importants de Suisse romande. Aide à la création, il promeut la littérature et témoigne de la passion de lire des auditeurs, auditrices, téléspectateurs et téléspectatrices. Indépendant, ce prix souligne aussi le rôle d'acteur culturel joué depuis des décennies par la RTS dans sa mission de service public.

Lorrain Voisard

Né à Saint-Imier en 1987, Lorrain Voisard grandit entre la campagne et la ville. Dans ce premier récit littéraire, l’auteur transpose sur un mode de fiction une expérience puissante: celle du travail dans un abattoir, approché avec la curiosité documentaire du journaliste "embarqué".

"Au cœur de la bête" (Éditions d'en bas)

Dans l’usine de la campagne voisine, il y a des gens et des bêtes qui vivent et qui meurent les uns contre les autres. Par moments leurs poils ou leurs yeux s’emmêlent plus que prévu et traversent les frontières établies entre les lieux, les individus, les espèces. Se forment des moments de vie plus ou moins souterrains où se mélangent l’horreur quotidienne et la poésie, le rêve, et le réel, le plus palpable. Et peut-être qu’au bout de ce mélange se trouvent des pistes de renouement possible, par le fond de la terre et les entrailles… Dans l’usine de la campagne voisine, il y a toute une classe de la population, une classe hybride, intello-artisanale, bricoleuse et débrouillarde, qui n’a jamais cessé de penser avec les mains et de façonner du lien avec son "environnement"…