"Ondes de choc", quatre films destinés à la télévision par quatre cinéastes suisses. Quatre voyages, dont le point de départ est un fait divers réel survenu en Suisse, et dont la ligne d’arrivée se confond avec celle de l’imaginaire. Pour "Sirius", Frédéric Mermoud s'est inspiré de l'histoire vraie du drame de l'Ordre du Temple Solaire. Un film qui a été diffusé sur RTS Un le 14 mars 2018 à 20h10.
"Sirius", un film de la collection "Ondes de choc" réalisé par Frédéric Mermoud
Le synopsis
Inspiré de l'affaire de l'Ordre du Temple Solaire
Cinq jours avant le jour J, celui du dernier voyage d’une secte, l’Ordre de Sirius, nichée dans les Alpes vaudoises. Cinq jours durant lesquels une communauté de 48 personnes, femmes, hommes, enfants, nourris d'ésotérisme, guidés par un gourou narcissique, vont mettre à l’épreuve leur foi et se laisser déposséder de leur identité. Cinq jours avant de décider si l’on opère le transit vers Sirius, promesse d’une humanité nouvelle. Cinq jours durant lesquels chaque geste pourrait être le dernier. Sirius est inspiré du massacre de l’Ordre du Temple solaire, en 1994, en Valais et à Fribourg.
Revivez notre Facebook live avec Lionel Baier
Le producteur de la série "Ondes de choc" répondait à vos questions
Mercredi 14 mars, le cinéaste Lionel Baier était en direct pour répondre à vos questions après la diffusion du film sur RTS Un.
Les développements sur nos ondes
Présentation dans "Les chroniqueuses" et "Nectar"
>> À lire et à écouter, Frédéric Mermoud au micro de "Vertigo" : Frédéric Mermoud: "J’ai pris leur délire au sérieux"
Dans les archives de la RTS
Retour sur l'affaire de l'Ordre du Temple Solaire
Le 4 octobre 1994, la Suisse romande découvre l'Ordre du Temple Solaire (OTS) dans ce qu'il a de plus macabre. A Cheiry (FR) et Salvan (VS), 53 membres de la secte sont retrouvés morts dans des circonstances mystérieuses. Les autorités concluront à l'assassinat collectif, perpétré par des adeptes suicidaires.
La note d'intention de Frédéric Mermoud
"Comment un acte aussi effroyable était-il possible, dans des chalets nichés au coeur des Alpes, dans un pays sans histoire et sans "climax"?"
Lorsque le double massacre de l’Ordre du Temple Solaire a eu lieu en Suisse romande à l’automne 1994, j’avais 25 ans et venais d’achever mes études de Lettres. La violence de cette tragédie - 48 morts – avait eu l’effet d’une déflagration. Comment un acte aussi effroyable était-il possible, dans des chalets nichés au coeur des Alpes, dans un pays sans histoire et sans "climax"?
Quand j’ai commencé à réfléchir à ce film, je me suis donné comme règle de ne jamais juger en amont l’aberration et la folie de ce geste. Je voulais plutôt raconter les derniers jours vécus par cette secte, en me demandant dans quelle mesure cette communauté révèle aussi une part (sombre) de notre inconscient collectif et de nos peurs existentielles.
Dans ce programme, un couple encapé se regarde avec amour, une valise au pied du lit. Mais il scelle aussi un pacte diabolique avec le mal, avant l’ultime voyage. J’ai cherché cette tension, qui oscille entre douceur et barbarie, dans cette scène et durant toute la fabrication du film. La chambre du gourou est bleue claire, teinte apaisante et froide.
Mais ce bleu est comme lacéré par le rouge vif de la cape de gauche qui évoque le feu purificateur, alors que le doré de l’autre suggère la beauté d’un paradis fantasmé. Dans sa gestuelle, le couple forme un triangle, figure matrice de l’ésotérisme. Pourtant, cette composition apparemment harmonieuse est scindée par le corps inerte d’un jeune enfant. Dort-il? Est-il mort? Dissimulée sous les oripeaux de la douceur et de la foi, la monstruosité de l’acte meurtrier n’en devient alors que plus violente et troublante.
Le casting
Avec Carlo Brandt et Grégoire Didelot
Avec Dominique Reymond, Carlo Brandt, Grégoire Didelot, Baptiste Coustenoble, Iannis Jaccoud, Camille Figuerero, Christophe Sermet, Michel Lavoie, Marianne Basler, Véronique Mermoud, Maurice Aufair, Damien Dorsaz, Marion Reymond, Eric Vermet, Derek Robin, Anne-Laure Vieli, Olivier Guibert
Fiche technique
Un film réalisé par Frédéric Mermoud
Diffusion 14 mars à 20h10 sur RTS Un
Durée 60 minutes
Réalisation Frédéric Mermoud
Scénario Laurent Larivière, François Decodts et Frédéric Mermoud
Image Stephan Massis
Montage Sarah Anderson
Son Marc Von Stürler, Etienne Curchod
Musique Keegan De Witt
Décors Rekha Musale
Costumes Samantha François
Une coproduction RTS, Bande à part et Arte
Avec la participation de Cinéforom, TPF-FPT, l'OFC, EBU TV et TV5 Monde
Une coproduction BANDE À PART FILMS, RTS RADIO TÉLÉVISION SUISSE, SRG SSR, ARTE G.E.I.E.
Avec la participation de FONDS DE PRODUCTION TÉLÉVISUELLE (TPF-FPT), CINÉFOROM et le soutien de la LOTERIE ROMANDE, L’OFFICE FÉDÉRAL DE LA CULTURE (OFC) / MEDIA DESK SUISSE, EBU TV DEVELOPMENT FUND, TV5 MONDE
Brève biographie de Frédéric Mermoud
"Rachel", "Moka"
Né en 1969 à Sion, Frédéric Mermoud réalise d’abord des courts métrages remarqués, dont "L’Escalier", Prix du cinéma Suisse, et "Rachel", nommé aux Césars. En 2009, son premier long métrage, "Complices", est présenté en compétition à Locarno et reçoit le Prix du cinéma suisse (Meilleur scénario). En 2012, il réalise "Les Revenants" (Ep. 5 à 8), la série culte de Canal+ qui est récompensée d’un International Emmy Award.
Il revient au cinéma en signant "Moka" (2016), avec Emmanuelle Devos et Nathalie Baye, qui se taille un très beau succès salles et critiques. Il se plonge ensuite à nouveau dans le polar, tournant six épisodes d'"Engrenages" (Canal+). Il a également dirigé l’écriture et la production d’une quarantaine de fims de diplôme de l’ECAL.
À découvrir
"Journal de ma tête", "Prénom: Mathieu" et "La Vallée"
Pour en savoir plus sur les trois autres films de la collection "Ondes de choc", lire "Ondes de choc", une collection de quatre films inspirés par des faits divers survenus en Suisse