Au-delà des préjugés, une exposition, une série

Grand Format Exposition

RTS - Alva Film

Introduction

En collaboration avec la Fonderie Kugler, Alva Film et le FIFDH, la RTS propose une exposition sur la justice des mineur.e.s autour de la série ‘’Délits Mineurs’’, du 31 août au 10 septembre à la Fonderie Kugler (Genève).

Chapitre 1
L'exposition

Une exposition pour sensibiliser les visiteurs et visiteuses sur les différents modèles de justice des mineur.e.s suisses. L'occasion de revenir, grâce à des archives de la RTS, sur l’évolution du langage et de l'opinion publique. L'exposition donne la parole aux jeunes de la série "Délits Mineurs", qui nous raconteront comment ils et elles ont réussi à rentrer dans la peau de leur personnage. Des photos, issues de différentes scènes de la série, témoigneront de la diversité culturelle de notre pays. Les visiteurs et visiteuses pourront également découvrir les coulisses du tournage et assister à deux tables rondes, les 31 août et 06 septembre.


>> Présentation de l'exposition avec Thomas Viaccoz.

Logo de l'émission Musique Matin.
Musique matin - Publié le 19 août 2023
RTS - Alva Film

Chapitre 2
La création de la série

Jacqueline Surchat et Nicole Borgeat, qui ont co-écrit la série "Délits mineurs", ont suivi des juges et des assistant·e·s sociaux·ciales dans leur travail quotidien avec les mineur·e·s. Elles se sont particulièrement documentées pour proposer au public une fiction au plus proche des réalités professionnelles de ceux et celles qui travaillent au quotidien avec les jeunes en difficulté. L’authenticité des personnages est donc inspirée par une multiplicité d’histoires vraies.

"Délits mineurs" explore sans tabou une arène sociale qui montre des femmes combattantes, qui place les jeunes au centre du récit et le public au cœur du débat.

Marie Gillain, Noémie Schmidt et Assa Sylla jouent respectivement une juge, une éducatrice sociale et une enquêtrice dans "Délits mineurs", une série réalisée par Nicole Borgeat. [RTS - Alva Film]
Marie Gillain, Noémie Schmidt et Assa Sylla jouent respectivement une juge, une éducatrice sociale et une enquêtrice dans "Délits mineurs", une série réalisée par Nicole Borgeat. [RTS - Alva Film]

"Délits mineurs", une série sur la thématique de la justice des mineur·e·s, un sujet si peu traité dans le paysage culturel romand. Explorer par la fiction une thématique sociétale aussi complexe relève du défi.

Enfermer, punir ou prendre des risques en osant l’aventure incertaine de la justice des mineur·e·s est un débat dans lequel s’affrontent les sensibilités les plus diverses. Inspirés du réel, ce sont ces enjeux qui sont portés par le trio Marie Gillain, Noémie Schmidt et Assa Sylla.

>> À regarder, l'entretien accordé par Nicole Borgeat à "Ramdam" :

Nicole Borgeat nous raconte comment elle a co-écrit et réalisé la série
Ramdam - Publié le 6 octobre 2022

Chapitre 3
La série

RTS - Alva Film

Tribunal des mineurs, Genève. Trois femmes luttent pour redonner espoir à des jeunes en difficulté, mais un meurtre va changer la donne et les placer face à des choix risqués: enfermer ou faire confiance. C'est là la trame de "Délits mineurs", nouvelle série de la RTS réalisée par Nicole Borgeat.

Gabrielle Favre, juge genevoise, se confronte à des jeunes en révolte. Avec Anaïs, intervenante sociale et Kadi, inspectrice de la Brigade des mineurs, elles luttent sans relâche pour aider ces adolescent·e·s à devenir acteurs de leur destinée.

Marie Gillain incarne la juge Gabrielle Favre dans "Délits mineurs", une série réalisée par Nicole Borgeat. [RTS - Alva Film]
Marie Gillain incarne la juge Gabrielle Favre dans "Délits mineurs", une série réalisée par Nicole Borgeat. [RTS - Alva Film]

Après un cambriolage qui a mal tourné, Marek, un jeune déjà suivi par Gabrielle, est arrêté. Gabrielle n’a d’autre choix que de le mettre en préventive. En prison, Marek sombre dans le désespoir. C’est à son amie Anaïs que Gabrielle confie la tâche compliquée d’apprivoiser l'adolescent.

L’affaire se complique lorsque le corps sans vie d’une adolescente est retrouvé sur les bords du Rhône, juste à côté de l’entrepôt que Marek a cambriolé. Sébastien Monney, élu populiste, tient à rassurer la population et clame que le meurtrier est déjà sous les verrous. Mais son fils, qui connaissait aussi la victime, se retrouve impliqué.

Bruno Peki et Victoria Eber dans "Délits mineurs", une série réalisée par Nicole Borgeat. [RTS - Alva Film]
Bruno Peki et Victoria Eber dans "Délits mineurs", une série réalisée par Nicole Borgeat. [RTS - Alva Film]

Qui a tué Helena? Le fils de Sébastien Monney? Marek? La victime est-elle vraiment cette étudiante sage qui rêve d’ascension sociale? Les enjeux sans précédents de cette enquête placeront Gabrielle, Anaïs et Kadi face à des choix risqués: punir ou faire confiance.

À lire, la fiche de présentation de la série

>> À voir, un extrait de la série :

Loredana et la juge Favre - Délits mineurs
Délits mineurs - Publié le 3 juillet 2023

Chapitre 4
Tables rondes et projections publiques

Deux tables rondes sont au programme. La première table ronde (31 août) - avec Noémie Schmidt, qui incarne l'éducatrice sociale dans la série, Cylla Perez, éducatrice dans la vraie vie, et, entre autres, Cassandre Oes, qui joue Stella.

Comment s’emparer d’un rôle en lien avec la thématique de la justice pour mineur·e·s et de la santé sociale? Comment ces professionnel·le·s deviennent une source d’inspiration à la fois pour le scénario mais aussi pour la construction des rôles et comment ces personnes interviennent-elles? Comment se projeter dans un premier rôle dans une série à dimension sociale?

De la réception du scénario aux premières lectures, la construction de son personnage et les méthodes pour y parvenir, l’interprétation d’un rôle d’éducatrice sociale, comment faire abstraction des équipes de tournage lors des prises, les interactions entre les membres du casting, la coach et la réalisatrice sur le set.

L'autre table ronde (6 septembre) portera sur les recherches autour de la justice pour mineur·e·s. Comment s’emparer d’une thématique comme celle de la justice pour mineur·e·s et la retranscrire dans une série fictionnelle, sans trahir les différents systèmes? Quelles sont les étapes clés de recherches et de vérifications qui permettent de créer un scénario en toute cohérence? Quelles ont été les lignes directrices et les méthodes pour y parvenir?

Laila Alonso Huarte, co-directrice éditoriale du FIFDH, reviendra sur la chronologie des quatre années qu'ont nécessité la création de "Délits mineurs" avec Nicole Borgeat & Jacqueline Surchat, les scénaristes de la série, Olivier Boillat, juge au Tribunal des mineurs, Britta Rindelaub, productrice chez Alva Film, et Izabela Rieben, productrice à la RTS.

S'inscrire aux tables rondes

>> À voir, l'interview de quatre jeunes protagonistes de "Délits mineurs" dans l'émission de "Ramdam" consacrée à la série :

Les jeunes comédiens de la série "Délits mineurs" se confient à RAMDAM
Ramdam - Publié le 6 octobre 2022

Chapitre 5
Faut-il enfermer les mineur·e·s qui commettent des délits?

L'exposition se penche aussi sur la question de la justice des mineur·e·s. Doit-on traiter les jeunes différemment des adultes? Si oui, y a-t-il une limite? Laquelle?

La problématique de la délinquance juvénile est un sujet brûlant qui revient sur le devant de la scène chaque fois qu’un fait divers défraie la chronique. L'émotion suscitée occulte le fait que la délinquance est en baisse en Suisse depuis l’instauration de la nouvelle loi sur les mineurs en 2007. Le sujet divise et pose des questions morales. Doit-on traiter les jeunes différemment des adultes? Si oui, y a-t-il une limite? Laquelle?

Même si les taux de récidive sont nettement supérieurs dans les pays qui pratiquent une justice punitive - de 80% contre 35% à 45% pour ceux qui pratiquent une justice focalisée sur l’auteur·trice, souvent le public ne croit pas ces chiffres.

Les victimes d’infractions ne peuvent ou ne veulent pas les entendre et réclament des sanctions. C’est sans doute pour cette raison et pour rassurer la population que les modèles répressifs, même s’ils sont moins performants, sont maintenus, par exemple en France et aux Etats-Unis.

Dans cette justice des mineur.e.s à hauteur d’être humain, le rôle des juges est bien différent de celui exercé pour les adultes où l'attention principale est focalisée sur la gravité de l'acte commis.

En Suisse, le droit pénal des personnes mineures est axé sur l'auteur.e, le juge prenant largement en compte sa personnalité, son degré de maturité et l'environnement dans lequel l’adolescente ou l’adolescent évolue.

Un même délit commis par deux jeunes dans des situations familiales différentes appellera donc deux réponses distinctes. Cela peut sembler une justice "injuste", à la tête du client, qui laisse place à l’arbitraire et pourrait engendrer de potentiels abus.

Toutefois, ce fonctionnement, dit individualisation de la peine, qui requiert que le juge s'intéresse aux conditions de vie des personnes mineurs et à leur personnalité, permet de prendre en compte pour quelles raisons le ou la mineur.e en est arrivé à commettre une ou plusieurs infractions, de créer un lien entre celui ou celle qui incarne la loi et la personne sanctionnée.

Ce lien est la base d’une réinsertion, le ou la juge du Tribunal des Mineurs peut devenir une base de sécurité à laquelle se référer, un point stable, quand tout explose, que la famille démissionne et que les services sociaux renoncent. Le ou la juge est souvent le dernier recours, la dernière personne de ressource.  Cette dernière peut suivre la personne depuis sa première infraction et, en cas de récidive, continuer à s'occuper d'elle jusqu'à ce qu'elle atteigne la majorité, voire jusqu'à l'âge de 25 ans, comme le prévoit le droit pénal des mineurs.

Dans la série "Délits mineurs", on retrouve ces différents modèles. Il y a ceux qui pensent, comme le conseiller d'État Sébastien Monney, incarné par Christophe Sermet, que la délinquance juvénile est le résultat d'un choix personnel et que les jeunes sont responsables de leurs actes. C'est le modèle "punitif".

Il y a ensuite le modèle de "protection", qui cherche à protéger les jeunes, même après qu'ils ont commis un délit. L'acte est considéré comme le symptôme d'un malaise et l'enfant comme la victime d'une situation sociale ou familiale défavorable. C'est l'approche d'Anaïs, l'éducatrice sociale, incarnée par Noémie Schmidt.

Enfin, il y a le modèle appliqué en Suisse, soit la justice "centrée sur l'auteur·trice", une voie médiane qui prévoit des mesures de protection pour les jeunes, mais aussi des sanctions, de l'emprisonnement au travail d'intérêt général, en passant par l'assistance forcée. C'est le modèle auquel croit la juge Gabrielle Favre, campée par Marie Guillain.

>> À voir, l'interview d'Olivier Boillat, juge au Tribunal des mineurs de Genève, qui parle à "Ramdam" de son métier, de ses doutes et de ses espoirs :

Olivier Boillat, juge des mineurs parle de son métier, ses doutes et ses espoirs
Ramdam - Publié le 6 octobre 2022

Chapitre 6
L'évolution de la justice des mineur·e·s en Suisse

Interview d'Olivier Boillat, président de l’association latine des juges pour mineurs. [RTS]
Mise au point - Publié le 9 mai 2021

Olivier Boillat, président du Tribunal des mineurs de Genève explique l’augmentation de la délinquance des mineur·e·s depuis 2016 et l'impact attribué aux réseaux sociaux ("Mise au point", 9 mai 2021)

Chapitre 7
La parole aux jeunes

RTS - Alva Film

Dans l'exposition, les jeunes qui ont participé à la série "Délits mineurs" font part de leurs expériences à travers des interviews exclusives.

On fait un pas de côté sur le même thème en proposant ici un épisode de Tataki dans lequel Mélissa est allée à la rencontre de deux personnes qui sont sorties de prison.

Celles-ci livrent les raisons de leur incarcération, leur vie après la prison et les difficultés que leur pose le regard des autres.

>> "La prison, plus facile d'y entrer que d'en sortir" est à voir ici :

La prison, plus facile d'y entrer que d'en sortir
Yadebat - Publié le 21 mars 2023

Chapitre 8
Informations pratiques

L'exposition se tient du 31 août au 10 septembre 2023 à la Fonderie Kugler à Genève, 4 bis rue de la Truite. L'entrée est gratuite. Les tables rondes se tiennent le 31 août et le 6 septembre, de 18h à 19h.

La série "Délits mineurs" sera diffusée dès le 14 septembre 2023 sur RTS Un et Play Suisse.