Près d'un demi-million de femmes revendiquant l'égalité. La Suisse a connu une telle manifestation le 14 juin 1991. Les Suissesses réclamaient alors du concret, notamment face à l'inégalité salariale. Vingt-huit ans plus tard, des collectifs lancent un appel à une nouvelle grève nationale, le 14 juin prochain.
Car aujourd'hui, les disparités persistent, et cela malgré la loi sur l'égalité entre femmes et hommes adoptée après la mobilisation de 1991. En 2016, le salaire mensuel médian était de 6830 francs pour les hommes travaillant en Suisse. Ce qui signifie que la moitié des travailleurs du pays gagnaient moins de 6830 francs brut par mois, l'autre moitié davantage. Pour les femmes, il s'élevait à 6011 francs, soit un écart salarial de 12%, selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Une différence qui s'est atténuée ces dernières années, mais qui existe.
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Ce maintien des disparités entre hommes et femmes, qu'elles soient salariales ou dans la représentation politique, a motivé les militantes féministes à faire entendre leur voix. Sur les réseaux sociaux, l'association Alliance F et le mouvement Operation Libero ont lancé le hashtag HelvetiaRuft (soit "Helvetia appelle") afin d'augmenter le nombre de femmes décideuses dans la politique suisse. De son côté, la nouvelle présidente du Conseil national, la Tessinoise Marina Carobbio (PS), a chargé les services du Parlement de créer une page internet afin d'encourager les femmes à se lancer en politique.
Et sur le terrain, des militantes de différentes générations préparent déjà la grève du 14 juin prochain, qu'elles perçoivent comme "un espoir".
Pour Marina Carobbio, cet appel à la grève nationale est une action "utile". Alors que le Parlement vient d'adopter une réforme de la loi sur l'égalité salariale peu contraignante à l'égard des entreprises, la présidente du National concède qu'elle en espérait davantage.
"Mais au moins nous avons obtenu la révision de la loi, sur laquelle nous pouvons travailller. Nous devons maintenant vraiment aboutir à une égalité salariale effective. C'est dans l'intérêt de tout le monde", a déclaré la première citoyenne du pays sur le plateau du 19h30:
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