En 2011, la chute du dictateur Mouammar Kadhafi laissait espérer au peuple libyen l'établissement d'une démocratie. Huit ans plus tard, le pays fait face à une troisième guerre civile, avec pour menace une nouvelle dictature militaire, estiment bon nombre d'habitants de Tripoli.
Le pays est principalement divisé entre deux entités. À l'Ouest, le gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, et dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj. La partie Est est elle tenue par l'Armée national libyenne (ANL), sous commandement du maréchal Khalifa Haftar.
Le 4 avril dernier, le maréchal s'est lancé à la conquête de la capitale Tripoli, où siège le gouvernement d'union nationale. L’homme fort de l’Est a ainsi fait voler en éclats tout le processus de réconciliation politique en vue de bâtir un Etat pacifique.
La capitale est la pièce manquante dans le plan du maréchal Haftar. S’il réussit à la conquérir, il s’empare de tout le pays. Avant d’attaquer la ville, le militaire s’était assuré que des patrons de milices lui laisseraient le champ libre. Mais ces alliances n’ont pas tenu et Tripoli résiste.
Aujourd'hui, les troupes du maréchal se trouvent à environ 25 kilomètres du centre-ville. Des quartiers d’habitations du sud de la capitale se sont transformés en champs de bataille.
Là, les combats se font à l'arme lourde et les habitants n'ont eu d'autre choix que de fuir vers le centre. Plus de 75'000 déplacés à la mi-mai, selon l'ONU, et plus de 100'000 personnes prises au piège des combats aux abords de Tripoli.
Cette bataille s'annonce longue et meurtrière. Elle a jusqu'ici fait quelque 510 morts et 2500 blessés, selon le bilan du 20 mai de l'Organisation mondiale de la santé.