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La canicule de 2018 a fait 200 morts en Suisse, principalement des seniors

La canicule de 2018 a entraîné une mortalité accrue. [Keystone - Jean-Christophe Bott)]
La canicule de 2018 a fait 200 morts en Suisse, principalement des seniors / Le 12h30 / 1 min. / le 24 octobre 2019
En août 2018, la canicule a entraîné environ 200 décès supplémentaires. Cela représente une surmortalité de 3,4%, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Des mesures s'imposent au vu de la multiplication des vagues de chaleur, comme en juin 2019.

A titre de comparaison, l'été 2003 avait fait bien plus de victimes: 1000 décès supplémentaires avaient été déplorés de juin à août cette année-là, portant la surmortalité à 6,9%. En 2015, durant la même période, la chaleur avait encore fait 800 morts de plus (5,4 %).

En 2018, les mois de juin et de juillet n'ont pas été problématiques. En revanche, la surmortalité s'est concentrée sur le seul mois d'août. Ce sont surtout les femmes et les personnes âgées de plus de 85 ans ont été les plus durement touchées. Pour mémoire, l'été de cette année-là avait été le plus chaud depuis le début des mesures systématiques en 1864, rappelle l'étude.

Plan canicule efficace

L'OFSP note de grosses différences régionales. Le Tessin et les cantons romands, qui ont activé leur plan d'alerte canicule, n'ont pas enregistré de variation dans le taux de mortalité. En revanche, la Suisse orientale et la région zurichoise, qui ne s'étaient pas armées d'un tel plan, ont vu le nombre de décès augmenter.

En 2015, la surmortalité enregistrée dans la région lémanique a par exemple été inférieure à la moyenne nationale, malgré les fortes chaleurs. Ces chiffres montrent que la mortalité due à la chaleur peut être réduite par des mesures ciblées et bien coordonnées.

A noter que tous les cantons romands à l'exception du Jura disposaient d'un plan canicule. Aucun n'existe en Suisse alémanique. Ces cantons misent sur des campagnes d'information et de sensibilisation.

Renforcer l'information

Pour l'OFSP, il est nécessaire de tirer les enseignements de cet été qui a marqué les esprits, sachant que des périodes caniculaires devraient se répéter.

En matière d'impact sur la santé, la Confédération appelle les cantons qui ne connaissent pas de plan canicule à y repenser. Il s'agit également de renforcer l'information à l'intention des groupes à risque et de poursuivre la formation continue des spécialistes de la santé.

A plus long terme, il faudra aménager l'habitat et les espaces publics dans les villes et les agglomérations de manière à ce qu'ils offrent une qualité de vie agréable même pendant les canicules estivales. Cela nécessite de repenser l'aménagement du territoire en privilégiant les espaces verts et des toitures et façades végétalisées.

ats/gma

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