Avec le soleil du week-end, les polices traquent les chauffards et l'affluence dans certains lieux

Le télétravail, désormais bien installé dans beaucoup d’entreprises, bouleverse de nombreuses habitudes de travail. C’est le cas notamment des journalistes, qui travaillent parfois dans des médias aux conditions de survie économique compliquées

Depuis un mois, le journal fribourgeois La Liberté se fabrique sur un coin de table du salon, parfois même depuis son canapé. Une seule personne est présente en rédaction, une assistante de direction qui répond au téléphone. Tous les autres employés rédigent depuis leur domicile, avec le lot de difficultés humaines et organisationnelles liées au télétravail et à l’organisation de la vie familiale que cela implique.

Recours au chômage partiel

Pourtant, pour alimenter le journal, il faut se rendre sur le terrain, parfois dans des contextes risqués. D’autant que l’information de qualité n’a jamais été aussi importante qu’en ces périodes d’incertitude et d’exposition accrue aux réseaux sociaux.

Mais malgré de nombreuses adaptations, il a fallu recourir au chômage partiel pour les employés. Serge Gumy, rédacteur en chef de La Liberté, explique que les recettes publicitaires sont en "dégringolade". "On est déjà à la base dans une crise structurelle, et le coronavirus ne fait qu’aggraver la situation."

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Après des semaines à voir leurs revenus rognés, de nombreux particuliers éprouvent désormais des difficultés à payer les factures, notamment leur loyer, qui représente en Suisse une part très importante de la dépense des ménages. Des locataires sont parfois contraints d’appeler leur propriétaire ou régie à l’aide.

Certaines couches de la population sont particulièrement touchées, notamment les étudiants. La tendance générale est inquiétante: beaucoup n'ont pas d'autres choix que de recourir à l'aide sociale. À Genève, les demandes ont afflué ces dernières semaines: 494 nouveaux dossiers depuis mi-mars, émanent principalement d’indépendants.

"Un sursaut social et solidaire"

Actuellement, régies et propriétaires demandent aux locataires en difficulté de les contacter rapidement pour trouver un arrangement. Mais il faudra un sursaut social et solidaire après cette crise, estime le président de l’Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard dans le 19h30.

Pour lui, il est évident que les Etats sans sécurité sociale, à l’image des Etats-Unis, vivent cette crise de manière bien plus douloureuse. Pour autant, "ce virus n’est pas de gauche", rappelle-t-il, et ses conséquences touchent tout le monde.

Au rang des mesures qu’il estime importantes, le socialiste évoque la compensation à 100% du chômage partiel, ainsi qu’une action sur les primes maladies. Mais l’action prioritaire, selon lui, concerne la lutte contre le risque d’exclusion des jeunes du marché du travail.  "Il faut que chaque jeune puisse avoir une chance de trouver un apprentissage! Pour cela, il faudra soutenir les entreprises pour qu’elles puissent embaucher."

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Des acteurs de l'économie privée sont devenus très actifs pour l’importation de masques. C'est le cas de l'homme d'affaire Abdallah Chatila qui a pris une initiative à grande échelle. Au total, il a commandé 350 millions de masques en Chine.

Abdallah Chatila a fait fortune dans l'immobilier, les diamants, l'art, et la restauration. Il ne connaissait absolument rien au business des masques il y a encore quelques semaines.

Mais il ne s’agit pas d’une action humanitaire. Abdallah Chatila achète les masques 45 centimes pièce à ses fournisseurs chinois (auxquels il faut ajouter les frais), pour les revendre 85 centimes l’unité sur internet. "Je dois essayer de gagner de l’argent comme tout le monde, mais je le fais avec une morale, en vendant des produits de qualité et en prenant une marge qui est minimum", explique-t-il.

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La compagnie Swiss prépare l'été le plus compliqué de son histoire. Elle table sur un scénario où seuls 20% des vols de son programme habituel ont lieu. Selon Lorenzo Stoll, directeur romand de la compagnie, ces chiffres "se basent sur des projections où les différents pays desservis par Swiss allègent leurs restrictions sur leur immigration."

>> Lire  : La compagnie Swiss table sur seulement 20% de ses vols cet été

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>> Voir l’interview de Lorenzo Stoll  :

Depuis le début de la pandémie et la décision de confinement strict de sa population par plusieurs pays, des photos impressionnantes de villes désertes comme Paris, Milan, New York ou encore Mumbai surgissent sur nos écrans. Des photos à la fois belles et inquiétantes qui rappellent ces clichés ou vidéos d’explorations urbaines si à la mode depuis quelques années. Dans ce 13e épisode de la vie aux Temps du coronavirus, Cyril Dépraz se demande si on n’est pas toutes et tous plongé.e.s dans un urbex géant. Il en parle avec Tymothy Hannem, un Parisien adepte de l’exploration urbaine.

RTS

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Nikita Brunner, médecin aux HUG, a lancé l'initiative "Colore l'hôpital", qui consiste à récolter des dessins d'enfants pour les distribuer aux patients Covid dans les hôpitaux.

L’idée lui est venue il y a un peu plus d’un mois, alors qu'elle avait été mutée dans l’unité Covid des HUG. "L’ambiance était spéciale, lourde. Un jour, une collègue a amené des dessins, et ça changé l'atmosphère, c’était un rayon de soleil dans l’unité", explique Nikita Brunner dans Forum.

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Colore l'hôpital

>> Lire aussi : Des dessins d’enfants pour sortir d'un quotidien abrupt

Un des symptômes observés chez les personnes contaminées par le Covid-19 est la perte de l'odorat et du goût. Une enquête internationale a été lancée cette semaine auprès des malades et d'anciens infectés.

L'étude émane d'un consortium de plus de 500 chercheurs de 38 pays, dont la Suisse. Selon Jérôme Golebiowski, chercheur à l'Institut de chimie de Nice et coordinateur francophone de cette étude, l’objectif est de créer une base de données solide, internationale, qui pourrait servir à tout le monde.

>> Ecouter l’interview de Jérôme Golebiowski dans Forum :

Institut de chimie de Nice

Tous les partis politiques en conviennent: la crise du coronavirus aura de lourdes conséquences pour l’économie suisse. Les mesures urgentes adoptées à court terme en faveur des salariés, des commerçants et autres indépendants font consensus.

Qu'en est-il cependant des plans de relance à moyen terme? Comment soutenir la reprise de l'activité économique? La consommation, les investissements et les exportations sont les sources de la croissance économique, mais il y a plusieurs manières de les aborder.

Pour Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse, "il faut absolument maintenir le pouvoir d'achat des ménages". Selon lui, cela passe notamment par la revalorisation des secteurs dont la nécessité a été mise en lumière par la pandémie: "Il faut augmenter les salaires des métiers les plus dévalorisés. A qualification égale, les infirmières sont moins bien rémunérées que les personnes ayant fait une école de gestion, par exemple."

Pour Philippe Nantermod, vice-président du PLR suisse, "personne ne s'oppose à ce que les salaires puissent augmenter. Mais ils ne sont pas fixés par l'Etat, mais par la relation entre les employés et employeurs". Selon lui, une des priorités pour la bonne santé économique de la Suisse est de miser sur les accords de libre-échange: "Il faut s’assurer que les conditions cadres, menacées par un référendum, soient ratifiées."

>> Ecouter le débat entre Christian Levrat et Philippe Nantermod dans Forum :

Keystone - Alessandro della Valle

Par rapport à vendredi, le nombre de patients hospitalisés à Genève après avoir été contaminés par le Covid-19 a reculé samedi, passant d'un jour à l'autre de 329 à 315. Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) comptaient 34 malades aux soins intensifs samedi, contre 39 la veille. 33 personnes étaient intubées.

Selon le dernier décompte du service du médecin cantonal, Genève recensait à ce jour 4611 infections au nouveau coronavirus, soit 47 cas de plus par rapport aux chiffres rendus publics vendredi. La pandémie a fait jusqu'à présent 187 victimes au bout du lac, soit quatre de plus.

Du Brésil au Cambodge, Reporters sans frontières a établi une liste de 38 pays où la pandémie de Covid-19 menace la liberté de la presse. "Les citoyens ont le droit de traverser cette crise les yeux ouverts", réagit Denis Masmejan, secrétaire général de Reporters Sans Frontières Suisse, samedi dans Médialogues.

Cette mise en danger de la liberté de la presse ne le surprend d'ailleurs pas: "En période de crise, la liberté d'informer fait toujours partie des premières victimes."

>> Lire aussi : La liberté de la presse mise à mal par la pandémie de coronavirus

Vaud déplore 12 nouveaux décès liés au Covid-19, selon le pointage publié par les autorités sanitaires, ce qui porte le total à 291. Depuis vendredi, Vaud compte le plus grand nombre de décès, devant le Tessin (277) et Genève (183).

Plus réjouissant, les hospitalisations en cours poursuivent leur baisse: 244 patients sont à l'hôpital, soit 12 de moins que la veille. Parmi ces patients, 59 sont aux soins intensifs, soit une baisse de 6 sur 24 heures. Dans ce domaine, la diminution est également significative au cours des deux dernières semaines.

Quant au total des cas testés positifs depuis le début de l'épidémie, il atteint désormais 4880 personnes (+36) dans le canton.

Plus personne n'est placé en détention administrative depuis un mois à Genève. "Au début de la crise, il y a un mois, il a été décidé de fermer les établissements de détention administrative de Frambois et de Favra, faute de perspectives de solutions de renvoi à brève échéance", indique samedi Laurent Forestier, porte-parole de l'Office genevois de la détention. La plupart du temps il s’agit de liaisons aériennes qui ne sont plus en service.

Lors de la fermeture des établissements, une trentaine de détenus s'y trouvaient. Le personnes libérées peuvent toutefois être assignées à résidence ou avoir l'interdiction de pénétrer dans un périmètre ou une région. Dans le cadre du concordat intercantonal, le canton du bout du lac s’occupe aussi des détenus de Vaud et de Neuchâtel.

Trois trafiquants de drogue

Le canton de Berne a également dû libérer 14 détenus, qui ne pouvaient pas être rapatriés dans leur pays d'origine en raison de la crise du coronavirus. Selon le directeur de la sécurité bernois Philippe Müller, cette libération a eu lieu car il est impossible de savoir quand vont reprendre les liaisons aériennes.

Parmi les personnes libérées figurent notamment trois trafiquants de drogue ayant purgé leur peine de prison et en attente d'expulsion. Mais aussi six requérants d'asile dont la demande a été rejetée et en attente d'expulsion. Cinq autres cas relèvent de la procédure Dublin. Ces demandeurs d'asile doivent être renvoyés dans le pays européen où ils ont été enregistrés pour la première fois.

Certaines entreprises sont devenues essentielles dans la gestion de la crise du Covid-19. L’une d’entre elles, à Palézieux (VD), fournit par exemple une valve pour les respirateurs artificiels devenus indispensables dans les hôpitaux. "Il y a un vrai challenge industriel à relever. Cela dépasse de très loin les relations de business, il y a un vrai enjeu sanitaire. Nous devons multiplier par dix nos capacités de production", témoigne Yann Le Bihan, le directeur général IMI FAS.

Des centaines de petites mains s’activent désormais jour et nuit pour créer une pièce convoitée dans le monde entier, une électro-valve aux composants aussi précis que minuscules. Sa fabrication correspond bien au savoir-faire de l'industrie suisse en matière de précision. Destinée aux respirateurs artificiels, elle sert à doser la quantité d’oxygène et d’air délivrés aux malades.

>> Regarder le reportage du 12h45 à Palézieux :

La réouverture des marchés se fait petit à petit en Suisse. Samedi matin, c'est au tour de Delémont de voir le retour de certains étals, après plus d'un mois d'interruption. Et s'il est bien différent des marchés d'avant la crise, la clientèle est au rendez-vous, au point qu'il fallait faire la queue pour accéder aux 14 stands proposés, largement espacés les uns des autres et sur un parcours à sens unique. Attention aux oublis dans la liste de courses, sinon c'est reparti pour un tour!

"Il y a deux volontés: faire du bien à la population, mais également faire du bien à l'ensemble des maraîchers, qui ont besoin d'écouler leurs marchandises et de vivre", a expliqué Damien Chappuis, maire de Delémont.

>> Ecouter le reportage dans le journal de 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Les forces de l'ordre ne vont pas relâcher la pression ce week-end à Genève, bien au contraire. Les contrôles de circulation seront accrus, car les délits routiers, excès de vitesse en tête, sont très nombreux, routes désertes oblige. Ainsi, si le trafic a diminué de deux tiers par rapport à la normale en Suisse romande, les excès de vitesse n'ont pas du tout baissé dans la même proportion.

"Quand on compare la période du 16 mars au 14 avril, on constate qu'en 2019 nous avions 26'900 infractions relevées sur les radars fixes. En 2020, 25'062 infractions", détaille le chef de la police routière du canton Patrick Puhl. Autrement dit, le tiers des véhicules qui a circulé au cours des 30 derniers jours a été flashé presque autant de fois que la totalité du trafic sur les mêmes 30 jours de 2019. Le déploiement de radars mobiles est annoncé.

>> Ecouter Patrick Puhl dans le journal de 12h30 samedi :

Keystone - Salvatore Di Nolfi

La police veillera aussi au grain à la campagne. Le dispositif du week-end de Pâques a en effet été reconduit. Certains accès à des lieux très prisés du canton sont bloqués pour éviter l'affluence. Le parking sauvage sera aussi traqué.

Dans le canton de Vaud, la police est également fortement mobilisée ce week-end avec le beau temps qui est annoncé. Les consignes de prévention et de distanciation sociale n'ont pas changé, répète Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise dans le 12h45.

Depuis le début des mesures de confinement partiel ce sont plus de 2500 amendes et 400 dénonciations qui ont été prononcées. Pour la journée de vendredi, ce sont 114 amendes d'ordre qui ont été délivrées.

>> L'interview de Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise, dans le 12h45 :

Depuis le début de la crise du coronavirus, les hôpitaux fonctionnent à deux vitesses.

En Valais par exemple, l'activité hospitalière globale a baissé de 40%, alors que des secteurs comme les soins intensifs ressemblent à une fourmilière. Certains soignants y ont notamment été envoyés du jour au lendemain.

>> Le reportage aux soins intensifs de l'hôpital de Sion dans le 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Le canton de Vaud a tiré en cette fin de semaine un premier bilan des demandes de chômage partiel. Une entreprise sur quatre dans le canton y a recouru jusqu'ici, ce qui correspond à plus de 18'500 demandes d'indemnités pour réduction de l’horaire de travail.

Pour y faire face, le service de l'emploi a drastiquement renforcé ses effectifs. En temps normal, deux juristes suffisent pour traiter ces demandes. Une centaine d'employés formés dans l'urgence s'en occupent maintenant. A ce jour, deux tiers des demandes ont été traitées. "On est actuellement à 200 demandes par jour, contre 1000 certains jours des dernières semaines", détaille Christelle Pythoud, qui constate enfin un net ralentissement des demandes.

>> Ecouter le reportage du 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Le nombre de nouveaux cas de SRAS-CoV-2 en Suisse a augmenté de 326 en un jour. Au total, le pays comptait samedi à 8h du matin 27'404 cas confirmés depuis le début de l'épidémie de Covid-19, indiquent les chiffres de l'OFSP publiés samedi.

Des cas ont été déclarés dans tous les cantons et dans la Principauté de Liechtenstein. Par rapport à la taille de leur population, les cantons de Genève (9,2 cas pour 1000 habitants), du Tessin (8,4) et de Vaud (6,1) sont les plus touchés. Les plus épargnés, toujours en proportion de la population, sont Schaffhouse (0,7 pour 1000 habitants), Thurgovie (1,1) et Soleure (1,3).

Sur le plan des décès, les cantons signalaient samedi à 15h un total de 1345 victimes des suites du Covid-19. La barre des 100 morts a été dépassée dans les cantons de Vaud (279), du Tessin (277) et de Genève (183).

Le nombre de nouveaux cas de contamination au Covid-19 a connu un pic, en Suisse, le 27 mars dernier, soit il y a trois semaines, avec 1297 personnes diagnostiquées positives en une seule journée, indique l'addition des chiffres communiqués par les cantons. Le pays compte, en outre, moins de 500 nouvelles contaminations par jour depuis le 10 avril.

La baisse du nombre de décès, elle, est plus tardive, chose logique puisque la mort survient rarement immédiatement après l'identification de la maladie. Le pic est intervenu il y a deux semaines, le 4 avril dernier, avec 72 morts en 24 heures. Le nombre de décès, toutefois, ne diminue que lentement: mercredi, 52 victimes du Covid-19 ont encore été signalées par les cantons.

>> Plus de détails dans notre article :

Ruée sur les marchés à la ferme, petits producteurs débordés, ventes en ligne qui explosent: le coronavirus chamboule nos habitudes de consommation. La crise nous aiderait-elle à consommer différemment, à renforcer la tendance d'achats plus éthiques, plus locaux?

Ces questions sont au cœur de l'étude "Consovid-19" menée auprès de consommateurs confinés en Suisse et en France. Elle est dirigée par Fanny Parise, anthropologue à l'Institut de théologie pratique de l'Université de Lausanne. Selon ses résultats, 42% des personnes interrogées disent avoir fait évoluer leurs achats depuis le début du semi-confinement.

"Les gens doivent anticiper leurs déplacements hors du domicile. Ils privilégient des recettes imaginées à avance afin de pouvoir préparer une liste des courses. Ils ont également une stratégie d'approvisionnement différente en terme de lieux, en privilégiant les endroits les plus proches", a résumé Fanny Parise dans le 6h-9h de la RTS.

>> Ecouter son interview :

Keystone - Martial Trezzini

Pour la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, le Covid-19 a mis en lumière la dépendance de la Suisse par rapport à l'étranger. Le pays doit, dès lors, accroître son autonomie dans certains domaines.

"Nous devons réduire notre dépendance pour le matériel médical comme pour l'énergie", a souligné la conseillère fédérale samedi dans Le Temps. Elle ajoute qu'il faut "plus que jamais" renforcer la production d'énergie renouvelable indigène.

Réserves stratégiques divisées par trois en 20 ans

Egalement interrogé par le quotidien lémanique, le délégué du Réseau national de sécurité André Duvillard abonde et estime qu'une fois la crise passée, "il faudra se poser la question de notre autonomie sur les biens essentiels". Il rappelle que, dans tous les domaines -énergie, alimentation, médicaments-, les dépenses de la Confédération pour les réserves stratégiques ont baissé ces vingt dernières années. Elles ont passé de 307 millions en 1995 à 105 millions en 2018.

L'oubli que l'on a besoin de ce genre de réserves est un effet typique de la globalisation, relève-t-il. La problématique ne concerne pas que la Suisse. "Tous les pays européens sont logés à la même enseigne et subissent la loi d'un marché impitoyable où tous les coups sont permis", ajoute André Duvillard.

Qui dit reprise de certaines activités (une partie des commerces le 27 avril et l'autre le 11 mai, avec également le retour de l'école obligatoire) dit réaménagement pour les sociétés de transports publics en Suisse. Une réponse coordonnée au niveau national est en préparation et sera communiquée d'ici quelques jours.

Chez Car Postal par exemple, plusieurs adaptations sont nécessaires pour répondre aux exigences sanitaires. Mais il y a aussi un défi logistique, comme l'a expliqué Pierre Alain Perren, responsable d'exploitation Suisse Romande chez Car Postal: "Toutes les lignes devraient refonctionner à partir du 11 mai comme avant le Covid-19, à l'exception des lignes nocturnes, des lignes touristiques (ndlr: qui desservent par exemple les cols alpins) et des lignes internationales", a-t-il expliqué dans le Journal de 6h samedi.

>> Ecouter l'interview de Pierre Alain Perren :

Keystone - Laurent Gillieron

Conséquence du confinement, le marché automobile s’effondre en Europe. En mars, le nombre de nouvelles immatriculations dans l'Union européenne a chuté de 55%, selon des chiffres publiés vendredi. En Suisse, à la même période, le marché a plongé de 40%, d’après l'association des importateurs automobiles Auto Suisse.

Pour son président François Launaz, le mois d'avril s’annonce plus catastrophique encore: "A mi-mois, nous perdons 75% des immatriculations. 4000 unités contre 15'000 l'année passée". Il espère l'ouverture des espace de vente des garages le 11 mai, "mais cela reste à confirmer par le Conseil fédéral", a-t-il précisé dans le journal de 6h de RTS-La Première samedi. "Les ventes du printemps ne se rattrapent jamais. On pense finir l'année avec une perte d'environ 25% des immatriculations, soit 240'000 véhicules neufs écoulés, contre 311'000 l'an dernier", déplore-t-il.

>> Ecouter l'interview de François Launaz :

Keystone/dapd - Hero Lang

L'ouverture des écoles obligatoires dès le 11 mai prochain, annoncée jeudi par le Conseil fédéral, soulève davantage de questions qu'elle n'apporte de réponses. Il y a notamment la question de savoir si les enfants sont épargnés ou non par le virus.

Depuis le début de l’épidémie en Suisse, 104 enfants de moins de 10 ans ont été testés positifs au Covid-19. Ceux-ci peuvent donc être infectés, mais cela semble arriver beaucoup moins fréquemment qu'à leurs aînés.

>> Lire aussi : En Suisse, 104 enfants de moins de 10 ans ont été testés positifs au Covid-19

Au début de l'épidémie, on a pensé que les enfants pouvaient être des porteurs asymptomatiques de la maladie, mais Daniel Koch, responsable de la cellule de crise de l'OFSP, a précisé en conférence de presse que d'après les premiers tests sérologiques ce ne semble pas être le cas.

>> Ecouter les précisions de Lucia Sillig dans Forum :

"Un système de tournus à l'école est imaginable"

Se pose aussi la question des mesures à prendre dans les écoles pour éviter une propagation du virus parmi les enfants et les enseignants. Cesla Amarelle, conseillère d’Etat vaudoise en charge de l’instruction publique, a rappelé dans Forum les difficultés à maintenir les mesures de distanciation sociale dans les salles de classe.

"On demande des clarifications à l’OFSP pour savoir si on doit garder la distance sociale de deux mètres. Si elle n’est plus de rigueur, on pourra reprendre normalement, et dans le cas contraire, on peut imaginer un système de tournus, avec les enfants qui iraient à l’école un jour sur deux."

>> Ecouter le débat sur l’ouverture des écoles entre Cesla Amarelle, Samuel Rohrbach, Jacques Bouvier, et Alessandro Diana :

Plusieurs scénarios sont possibles pour la validation du cursus des quelque 25'000 jeunes Suisses en dernière année de gymnase. Première variante: les examens finaux écrits et oraux se tiennent normalement, avec des mesures d’hygiène. Autre solution: pas d'examens finaux et les certificats de maturité sont délivrés uniquement sur la base des notes obtenues au cours de l'année.

Ces scénarios doivent encore être affinés et validés par le Conseil fédéral, mais une chose est sûre: tous les gymnasiens ne devront pas redoubler. Ils devraient être fixés d'ici le 11 mai.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

>> L'interview de la conseillère d'Etat neuchâteloise Monika Maire-Hefti :

Vaud est désormais le canton qui compte le plus de décès liés au Covid-19. Il en déplore 279 depuis le début de la crise, dépassant ainsi le Tessin (270), selon le pointage de vendredi des autorités sanitaires vaudoises et tessinoises.

Treize personnes supplémentaires sont mortes en 24 heures dans le canton de Vaud, contre une seule au Tessin. Sur l'ensemble des victimes vaudoises, la grande majorité sont des personnes de plus de 75 ans avec 237 décès, contre 32 pour les 65-74 ans et 10 pour les plus jeunes.

Du côté des hospitalisations, le recul se confirme. Au total, 256 personnes sont actuellement traitées dans les hôpitaux vaudois (-11 en un jour), dont 65 (-2) aux soins intensifs.

Le Conseil fédéral demande à de nombreux corps de métier de faire eux- mêmes leur propositions sur les mesures de protection à adopter en vue de leur réouverture. Cela vaut surtout pour les professions où il y a un contact rapproché. Exemple emblématique, faudra-t-il que le coiffeur et son client soient tous les deux masqués?

"Les clients devront attendre dehors, en respectant les distances d’usage. On les accueillera avec un masque et des gants qu’on changera à chaque fois. Le matériel sera désinfecté entre chaque client", explique par exemple Dominique Tixier, coiffeur.

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Du côté des chauffeurs de taxis, c'est aussi l'incertitude. En tant qu'indépendants, ils pourront désormais toucher des allocations perte de gain, pour un montant allant jusqu’à 196 francs par jour. La mesure est rétroactive. Elle est une nécessité tant la baisse d’activité est massive: le nombre de courses s’est effondré de 85%.

Toutefois, il reste encore le danger sanitaire, car même si les chauffeurs évitent d'embarquer plus d’une personne à la fois, tenir deux mètres de distance est impossible dans l’habitacle.

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"Nous ne sommes pas encore sortis de la zone à risque": après l'annonce du plan de déconfinement du Conseil fédéral jeudi, Daniel Koch, monsieur Covid-19 à l'OFSP, a tenu vendredi à souligner qu'il existe encore de gros risques en Suisse.

>> Le suivi de la journée de vendredi : "Nous ne sommes pas encore sortis de la zone à risque", affirme Daniel Koch

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