Les couloirs et terminaux sont déserts. Les rideaux métalliques des boutiques sont baissés. Les voix des hôtesses se sont tues. Ce 14 juin, les écrans de l'aéroport de Genève n'affichent que deux vols.
Après presque 3 mois de fermeture pour lutter contre la pandémie de coronavirus, l'Europe est à quelques heures de rouvrir ses frontières intérieures, et ainsi permettre à des millions de personnes de circuler à nouveau. Un vent de liberté pour le continent en déconfinement.
Embarquement pour Athènes. À bord de l'avion, le port du masque est obligatoire. Chaque passager a choisi son bouclier anti-Covid. Du simple masque chirurgical à une protection FFP3, parfois doublée d'une seconde couche ou d'une visière en plastique.
Un huis clos angoissant
Il faudra tenir 2h40 de vol à respirer et transpirer sous l'étoffe. Hormis durant une courte période de collation où tous les passagers tombent le masque. Ils avalent le sandwich et la barre de céréales que les hôtesses distribuent dans des sachets en papier, accompagnés d'une serviette désinfectante.
Les passagers de ce vol chargé se scrutent les uns les autres. La proximité avec tant d'inconnus n'est plus habituelle. Si les magazines et catalogues ont disparu, de nouveaux rituels ont pris leur place.
Il faut remplir un formulaire. Donner ses coordonnées, un contact d'urgence, et son numéro de siège. Au cas où l'un de ses voisins s'avérait contaminé. Ce huis clos, d'ordinaire espace de rêveries, se transforme en moulin à angoisses. Que faire si le test de Covid à l'arrivée se révèle positif? Quatorze jours de confinement seraient alors imposés à l'arrivée. Et si le pays refermait soudainement ses frontières?
Atterrissage sur une piste bordée d'oliviers. Les passagers, qui normalement se précipitent sur le compartiment à bagages, sont priés de rester assis, et de sortir par rangées de dix.
Testé ou pas testé?
Une fois sortis, un autre formulaire de contact doit être rempli, avant de passer le test de dépistage du coronavirus. En combinaison de protection, des médecins demandent aux voyageurs de tendre la langue pour pouvoir racler leur gorge avec un coton tige. Rapide et indolore.
Il faudra attendre environ 24 heures pour découvrir le résultat. En attendant, les autorités exigent des passagers qu'ils s'auto-confinent dans leur hôtel. Dans les faits, en l'absence de contrôle, impossible de savoir si cette directive est respectée. Les autorités n'informent pas toujours du résultat, à moins qu'il ne soit positif. Dans ce cas, la personne sera mise en quarantaine stricte.
À partir du 15 juin, les voyageurs de certains pays comme la Suisse ne sont plus testés systématiquement, hormis pour les vols provenant d'aéroports considérés à haut risque (voir la liste de l'Agence européenne de la sécurité aérienne). Gare donc aux escales passant par Paris, Bruxelles ou Amsterdam.
À partir du 1er juillet, cette dernière règle tombe. Tous les voyageurs de l'espace européen seront uniquement testés de manière aléatoire. À condition que la pandémie de coronavirus continue sa dégression dans la région.