"Chaque jour compte": les experts de la Confédération exigent de nouvelles mesures rapidement

Mardi, la task force scientifique Covid-19 de la Confédération a donc proposé des mesures drastiques pour lutter contre la pandémie. Ces scientifiques ont décrit une situation épidémiologique alarmante et appelé la Confédération à reprendre les choses en mains avec des mesures beaucoup plus fortes: fermetures des restaurants, des magasins non-essentiels et retour au télétravail partout où c'est possible.

Cette prise de position a fait frémir de nombreux élus et le mot de confinement, à peine suggéré, semble de plus en plus diviser la classe politique; de son côté, l'USAM est même allée jusqu'à écrire au Conseil fédéral. C'est d'ailleurs ce dernier qui devra trancher vendredi.

>> Revoir le reportage du 19h30 qui revient sur le point presse de la task force de mardi :

Invitée du 19h30, la vice-présidente de la task force Samia Hurst martèle le même message: d'après elle, la Suisse est bel est bien actuellement dans "une zone dangereuse, une zone rouge" du point de vue sanitaire.

"Les hôpitaux sont pleins, les directeurs des hôpitaux universitaires ont tiré la sonnette d'alarme. Ce sont des personnes expérimentées qui ont l'habitude de situations très difficiles, nous devons donc les prendre au sérieux (...) Nous allons vers l'hiver, où les températures vont chuter, on va être davantage à l'intérieur, les fêtes vont aussi conduire à des rencontres, les taux vont donc monter pour cette raison. Et on arrivera dans cette situation avec des hôpitaux déjà pleins", déclare Samia Hurst.

Questionnée pour savoir s'il était bien du rôle de la task force de faire un tel appel en lieu et place du Conseil fédéral, la bioéthicienne admet que c'est bien le politique qui tranchera au final, mais plaide le droit à l'information: "Est-ce que la population n'a pas aussi le droit de savoir quelle est la situation? On a aussi ce rôle-là, celui de transparence sur la situation épidémiologique."

La fermeture des écoles, une fenêtre d'opportunité

En ce qui concerne enfin le cas des enfants, et donc des écoles, Samia Hurst se veut aussi très claire. Elle confirme que les enfants sont un moteur de propagation moins important que les adultes, mais elle considère la période des vacances comme une "fenêtre d'opportunité".

"Si le risque est plus faible avec les enfants, il n'est pas nul. Nous devons aussi contre-balancer cela avec le droit à l'éducation qui a été fortement mis à mal dans les lieux où les écoles ont été fermées (...) Mais ici, les écoles vont de toute façon être fermées pendant les vacances, on ne va donc priver personne de rien (...) il serait dommage de ne pas utiliser cette possibilité de laisser passer au moins le temps d'une quarantaine entre le réveillon et le Nouvel An, une période où les enfants ont été en contact avec tout le monde."

>> Revoir l'interview de Sami Hurst, vice-président de la task force :

C'est une année très spéciale marquée par la pandémie qui s'achève pour la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. La conseillère fédérale a reçu la RTS dans son département pour faire le bilan de son règne, à deux semaines de passer le témoin à Guy Parmelin.

>> Voir l'interview de la présidente de la Confédération :

Pour la politicienne bernoise, 2020 aura en effet tout eu d'une période hors norme. La conseillère fédérale avait effectué près de 30 voyages à l'étranger lors de sa première présidence en 2015. Cette année, par la force des choses, elle n'a quitté le pays qu'à quatre reprises, dont deux fois en janvier, avant même que le premier cas de coronavirus ne soit enregistré en Suisse. Mais la cheffe du Département fédéral des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) fait contre mauvaise fortune bon coeur: "Je crois que, cette année, la population avait besoin que sa présidente soit en Suisse. D'ailleurs, j'aime mieux ça que serrer beaucoup de mains (à l'étranger)", affirme-t-elle.

>> Lire à ce sujet : Simonetta Sommaruga: "Bien sûr, on a des doutes sur nos décisions face au Covid-19"

Mardi, pendant toute la conférence de presse, les experts de la task force scientifique ont tiré la sonnette d’alarme. Ils réclament la fermeture complète des restaurants, des commerces non essentiels, la limitation maximale des contacts et la généralisation du télétravail. En somme, un retour au semi-confinement, système que la Suisse connaît désormais bien.

Pour justifier ces mesures, les scientifiques se basent sur le fameux R, qui correspond au taux de reproduction des cas. Lundi, ce dernier était de 1,1, ce qui signifie que les cas doublent chaque mois.

Du côté politique pourtant, la situation n’apparaît pas aussi claire et les parlementaires sont pour le moins divisés. Présents sur le plateau de Forum, Liza Mazzone, conseillère aux Etats verte genevoise, Olivier Français, conseiller aux Etats PLR vaudois, et Fabio Regazzi, conseiller national tessinois PDC et patron de l’USAM, symbolisent bien ce désaccord.

Pour la première fois, les experts ont donné ici "un avis tranché", là où justement "on n'arrive pas à trancher dans la politique", estime Liza Mazzone. Et d’ajouter: "Ce qui va dicter le rythme des mesures, c'est la situation sanitaire (…) on a besoin de pouvoir planifier, de savoir là où on va".

Pour Olivier Français, la question est plutôt de savoir si "le confinement est bien la seule mesure", là où d’autres pays "ont montré que l’augmentation des tests était peut-être plus souhaitable". Enfin, pour Fabio Regazzi, c’est plutôt l’étonnement qui prédomine: "Cette façon de communiquer représente à mon avis une ingérence dans la politique." Si l’élu trouve le confinement "excessif", il estime surtout que cette manière de s’exprimer crée "une pression supplémentaire sur le Conseil fédéral" et alimente "la confusion" au sein de la population.

>> Les précisions de Forum et le débat des parlementaires :

La Suisse, l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas se sont engagés à lancer leur campagne de vaccination contre le Covid-19 de manière coordonnée, annoncent mardi leurs ministères de la santé dans un communiqué conjoint.

Ces pays s'engagent aussi à partager rapidement leurs informations sur le déroulement de cette vaccination et promettent la transparence.

La campagne de vaccination contre le coronavirus dans l'Union européenne pourrait être lancée avant la fin du mois, a déclaré mardi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, après la décision de l'Agence européenne des médicaments (EMA) d'avancer au 21 décembre l'examen du dossier du candidat vaccin de Pfizer et BioNTech.

Le canton de Bâle-Ville prolonge son "mini-lockdown" jusqu'au 22 janvier. Les restaurants, bars, cafés resteront donc fermés jusqu'à cette date afin de lutter contre la pandémie de Covid-19.

L'exécutif exprime son soutien au nouveau plan de mesures du Conseil fédéral soumis à consultation. Ce plan devrait être annoncé vendredi. Le gouvernement bâlois, sans donner de détail sur le contenu du plan, est favorable à ce qu'il entre rapidement en vigueur cette semaine déjà.

En plus de la prolongation des restrictions en vigueur, le gouvernement a aussi décidé d'augmenter de 10,4 millions de francs les contributions de soutien à la restauration et à l'hôtellerie. Au total, 74,5 millions de francs sont ainsi à disposition.

Une réunion ministérielle virtuelle a rassemblé mardi le conseiller fédéral Alain Berset et ses homologues européens. Ils ont échangé au sujet du vaccin contre le Covid-19 et des différentes stratégies de vaccination.

Sur invitation du ministre français de la Santé Olivier Véran, le conseiller fédéral Alain Berset a participé à une réunion sur le vaccin contre le Covid-19, indique le Département fédéral de l'intérieur. Les discussions ont notamment porté sur les stratégies nationales de vaccination.

Les recommandations et les campagnes relatives à la vaccination, les questions logistiques et le calendrier ont également été abordés. Les ministres ont aussi échangé au sujet des aspects transfrontaliers. Dans ce contexte, le conseiller fédéral Alain Berset a présenté la stratégie suisse de vaccination et a informé de l'avancement des travaux dans le pays.

Dans leur déclaration conjointe, les ministres de la Santé ont souligné l'importance de la coopération et de l'information mutuelle. Les ministres de la Santé Salvador Illa (Espagne) et Roberto Speranza (Italie) ainsi que d'autres représentants de Belgique, d'Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas ont également assisté à la réunion.

Le canton de Schaffhouse ordonne une fermeture anticipée des écoles afin de réduire les cas d'infections au coronavirus. Les établissements scolaires fermeront vendredi déjà.

La mesure concerne les jardins d'enfants, les écoles primaires et les niveaux secondaires I et II. Elle s'applique aussi aux écoles professionnelles, à l'école cantonale et aux écoles techniques supérieures.

La garde d'enfants au niveau primaire pendant les trois jours précédant Noël sera prise en charge par les écoles primaires en fonction des besoins des parents.

Le gouvernement invite toutefois les parents à s'occuper de leurs enfants à la maison lorsque cela est possible. Les enseignants profiteront des journées du 21 au 23 décembre pour préparer les cours qui reprendront le 4 janvier.

L'exécutif envisage d'imposer l'enseignement à distance à toutes les écoles pour la période allant du 4 au 15 janvier.

la Suisse soutient la Grèce dans sa lutte contre la pandémie de coronavirus. Le DFAE a remis au service de santé des îles de la mer Égée deux véhicules spécialisés dans le transport de patients et deux salles d’examen mobiles.

Les ambulances et les salles d'examen (sous forme de conteneurs) sont destinées aux îles de la mer Égée, où se trouvent des centres d'accueil pour migrants, indique mardi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Un module de formation sur le traçage des contacts sera aussi offert aux autorités.

Le matériel médical a été remis en présence de l’ambassadeur de Suisse à Athènes, Olaf Kjelsen, du ministre grec de la migration et de l'asile Notis Mitarakis et du vice-ministre de la santé Vassilis Kontozamanis. L'opération, née de l'initiative de la faculté de médecine de l'Université d'Athènes, a été menée en collaboration avec le ministère grec de la santé.

Système de santé à la limite

L'opération se poursuivra cette semaine, avec la livraison vendredi de 1400 kits de tests Covid et d'un appareil d'analyse PCR, permettant d'obtenir rapidement les résultats des tests. Ce matériel est destiné à l'hôpital général de Mytilène, sur l'île de Lesbos.

Le projet s'achèvera fin janvier, avec la livraison de matériel de transfusion sanguine pour répondre à des besoins urgents sur ce même site. Début décembre, 800 tests Covid-19 avaient déjà été remis au centre de migration de l’Église orthodoxe, ainsi que plus de 4000 réactifs au Centre national de référence pour les rétrovirus.

Avec la pandémie, le système de santé grec atteint ses limites, en particulier sur les îles de la mer Égée, où vivent plus de 21'000 réfugiés et migrants, relève le DFAE. Les hôpitaux régionaux manquent souvent d'appareils et d’articles médicaux essentiels ainsi que de tests.

Les restaurants resteront fermés quatre jours supplémentaires dans les Grisons, soit jusqu'au 22 décembre, y compris dans les stations de ski. L'objectif du gouvernement est de pouvoir passer les fêtes de fin d'année en grande partie sans restriction.

Dès le 23 décembre, les restaurants devraient pouvoir rouvrir jusqu'à 23h00, a indiqué mardi à Coire le conseiller d'Etat Peter Peyer. Ce ne sera toutefois possible que si les cas d'infections au coronavirus diminuent.

La fermeture des restaurants, mesure en vigueur depuis le début du mois de décembre, s'applique aussi aux stations de ski. Les domaines skiables restent ouverts jusqu'à nouvel ordre.

Les points de vente de nourriture et de boisson à l'emporter restent ouverts, ainsi que les restaurants dans les hôtels uniquement pour les clients des établissements hôteliers. Sont également fermés les cinémas, les théâtres et les musées. Les réunions et rassemblements de plus de dix personnes sont interdites au niveau privé et dans l'espace public.

La Fête fédérale des accordéonistes, qui devait réunir 1300 musiciens du 3 au 5 juin 2022 à Bulle (FR), est définitivement annulée. "Les conditions sanitaires actuelles ne permettent pas de préparer cette fête sereinement", ont indiqué mardi les organisateurs.

Depuis plus de trois ans, les sociétés d’accordéonistes de Bulle, de Marsens et de La Roche avaient réuni autour d’elles un comité d’organisation d’une quinzaine de personnes afin de mettre sur pied l’événement quadriennal. "La manifestation génère des coûts importants et le contexte est inadéquat pour rechercher des sponsors et des partenaires", ont précisé les organisateurs.

La fête, initialement planifiée en 2021, avait déjà été reportée au printemps 2022. "La deuxième vague de la pandémie que nous traversons aura eu raison des derniers espoirs des sociétés et du Comité d’organisation. Les sociétés organisatrices remettent ainsi le mandat à l’association faîtière suisse accordeon.ch", ont-ils expliqué.

Le canton du Jura allège la restriction des rassemblements privés, avec une limite passant de cinq à dix personnes pour les 18,19 et 20 décembre. Cette mesure, qui doit permettre des rassemblements de taille modérée pour des repas dans la perspective des Fêtes, devrait prévaloir également pour Noël et Nouvel-An.

Cette disposition sera "formellement confirmée la semaine prochaine en fonction des décisions du Conseil fédéral", a indiqué mardi le Gouvernement jurassien. L'exécutif a ajouté qu'il maintient le dispositif cantonal existant jusqu'au 22 décembre, sous réserve de nouvelles mesures fédérales dans ce laps de temps.

L’Exécutif jurassien procédera à une nouvelle analyse de la situation suite aux annonces fédérales. "Il ne serait en effet pas judicieux de revoir certaines mesures avec le risque qu’elles soient à nouveau modifiées deux à trois jours plus tard", a-t-il précisé.

L'Observatoire valaisan de la santé a observé une surmortalité des personnes âgées de plus de 65 ans durant les deux vagues pandémiques. Celle-ci est "essentiellement due au Covid-19", écrit-il dans un rapport.

Afin d'estimer l'impact du coronavirus, l'observatoire a comparé l'évolution du nombre de décès toutes causes confondues, semaine après semaines, de 2015 à 2020.

Chez les personnes âgées de 65 ans et plus une surmortalité est observée entre la mi-mars et la mi-avril 2020 puis à nouveau dès la semaine du 26 octobre qui correspond à la deuxième vague. Le rapport souligne par ailleurs que l'ampleur de l'impact de l'épidémie sur la santé psychique "reste à déterminer".

Avant 2020, les maladies infectieuses représentaient 1% des décès en Valais. Si elles constituaient la principale cause de mortalité jusqu'au début du siècle passé, les maladies infectieuses ont perdu du terrain grâce aux progrès dans le domaine de l'hygiène, des vaccins et des antibiotiques. "La pandémie de Covid-19 a toutefois changé en partie cette perspective", ajoute l'observatoire qui lui dédie plusieurs pages de son étude.

Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux également présent lors de la conférence de presse de l'OFPS mardi, explique que la logistique est en train de se mettre en place dans le pays pour la vaccination: "Le but est de pouvoir la commencer en janvier", annonce-t-il.

"Le suivi des contacts fonctionne de façon variable dans les cantons", remarque-t-il. Le but étant de pouvoir de faire la synthèse sur le pays pour tirer des conclusions sur la contamination de la maladie: "La famille, les amis, les conversations entre collègues sont des moments où le virus se propage, c'est désormais établi."

Vu l'occupation actuelle des hôpitaux du pays, la question est de savoir comment les services de secours vont pouvoir fonctionner. Déjà à l'heure actuelle, il est difficile de trouver une place pour des soins d'urgence: "Les hôpitaux tournent à plein régime", dit-il.

"De plus en plus d'opérations urgentes et nécessaires ne peuvent plus se faire en Suisse, même sur des gens qui ne sont pas malades du coronavirus", explique encore Martin Ackermann, le président de la task force scientifique .

"Trop de personnes meurent à cause du virus. Le personnel travaille depuis des mois à ses limites. Nous ne voyons pas une amélioration prochaine. C'est le moment d'agir et chaque jour compte pour pouvoir réduire les cas", insiste-t-il. "Nous devons observer ce qu'a fait la Suisse romande et d'autres pays et appliquer ces mesures. Le facteur temps est essentiel". Il souligne que la cohésion est nécessaire.

En agissant rapidement, "nous aurions plus de sécurité de planification", selon lui. Les fêtes ou la température hivernale représentent un risque supplémentaire.

Descendre sous le R0,8

Par ailleurs, le taux de reproduction du virus doit baisser à 0,8 au minimum: "Le taux de reproduction ne va que vers le haut, nous devons faire le maximum pour que cela cesse", affirme Martin Ackermann.

Pour lui, des mesures plus strictes pendant les fêtes permettraient aussi de ne pas avoir d'impact sur la formation. Il s'agit en effet d'éviter que les infections durant les fêtes se répercutent dans les écoles. D'un point de vue économique, il est aussi judicieux de prendre des mesures rapides.

Des mesures strictes sont nécessaires

"Les mesures strictes sont efficaces si elles sont globales et soutenues: il faut les voir comme des investissements", explique-t-il en s'adressant aux milieux économiques.

"Nous voulons dans un avenir proche avoir des libertés pour que notre vie ne soit plus dominée par le virus", remarque-t-il.

Fermeture des restaurants et des magasins, télétravail: c'est ce que voudrait pouvoir ordonner Martin Ackermann, "s'il était un politicien", pour reprendre la question d'un journaliste présent dans la salle de presse.

Sur ces cinq derniers jours, l'occupation des lits a augmenté dans les soins intensifs et aigus. Il est important de réduire le nombre d'infections pour alléger la pression sur les systèmes de santé, a indiqué mardi devant la presse Andreas Stettbacher, délégué du Conseil fédéral pour le Service sanitaire coordonné.

Selon les chiffres du jour, 75% des lits en soins aigus et 78% de ceux en soins intensifs sont occupés. A l'heure actuelle, il reste donc en Suisse 22% de lits en réserve dans les soins intensifs, et 25% dans les soins aigus.

Sur les patients en soins intensifs, 57% sont atteints du Covid. Dans les soins aigus, ce taux s'élève à 14%.

Au niveau local, la situation est tendue. Dans dix cantons, dont Genève, le Valais et Vaud, tous les lits certifiés en soins intensifs sont occupés.

Les régions très surchargées doivent de plus en plus transférer les patients en soins intensifs vers d'autres régions, a ajouté l'expert. Bien qu'une réserve de lits existe au niveau national, "nous sommes tout prêts des limites dans les hôpitaux", a-t-il alarmé.

Andreas Stettbacher a en outre annoncé la mise en place d'un "dashboard Covid" qui permet de suivre en direct le niveau d'occupation des lits par canton. L'outil sera actif dès mercredi.

Les mesures décidées vendredi dernier ne suffisent pas, a expliqué le chef de la task force scientifique de la Confédération Martin Ackermann mardi devant la presse. Les experts de la task force réunis dimanche soir exigent des mesures globales au niveau national aussi vite que possible.

Le changement de tendance est avéré: les cas remontent en Suisse. La pression sur les hôpitaux et les EMS est grande, fait remarquer Patrick Mathys, chef de la section gestion de crise à l'OFSP. Pour lui, la Suisse doit prendre des mesures plus restrictives si elle veut éviter un possible doublement des nouveaux cas de Covid-19 sous un mois.

La tendance est claire, selon le responsable: "Le mieux que l'on puisse espérer est une stagnation des chiffres à un niveau élevé". Mais une hausse significative du nombre de cas est également possible. Et ceci sans doute de façon inégale sur le territoire, le taux d'incidence du virus étant actuellement faible dans les cantons romands et plus élevé au nord-est de la Suisse et au Tessin.

La Suisse mauvaise élève

Les chiffres montrent l'échec de la stratégie coordonnée de la Confédération et des cantons à l'approche de Noël en vue d'un recul rapide et durable des infections, a encore déploré Patrick Mathys. Aujourd'hui, "on ne sait pas s'il faut parler de poursuite de la deuxième vague, de renforcement de la deuxième vague ou de troisième vague."

Le responsable a mis en parallèle le décompte des infections en Suisse et dans les pays limitrophes. "Le moins que l'on puisse dire, c'est que la Suisse ne fait pas figure d'élève modèle", celle-ci se classant actuellement bonne dernière.

Une fois encore, l'épidémiologue insiste sur l'hygiène des mains, le port du masque, les distances. Et le test: "Il faut se faire tester au moindre symptôme", souligne-t-il.

La réduction des contacts dans le cercle privé est cruciale: "C'est un facteur essentiel". "D'un point de vue scientifique, c'est vraiment dans les cercles privés que le virus se propage."

Les secteurs relevant des cas de rigueur pourront compter sur 1,5 milliard de francs supplémentaires. Le National a à son tour tenu compte mardi des dernières annonces du gouvernement dans la loi Covid-19. Il a aussi apporté une amélioration pour les bas salaires.

Le Conseil fédéral a annoncé vendredi dernier être prêt à augmenter l'enveloppe dévolue aux cas de rigueur à 2,5 milliards de francs, contre un milliard décidé jusqu'à présent. Cette aide supplémentaire se composera de 750 millions de francs pris en charge conjointement par la Confédération à hauteur de deux tiers et par les cantons pour un tiers. Les 750 millions restants à la charge de la Confédération serviront de réserve.

"Je ne vois pas comment la Suisse pourrait échapper à un semi-confinement", déclare mardi le directeur de l'Hôpital universitaire de Zurich (USZ) Gregor Zünd. Il invoque le nombre de nouvelles infections au coronavirus, qui continue d'augmenter malgré les nouvelles mesures de protection.

Le taux de reproduction des nouvelles infections se situe actuellement à 1,16 dans le canton de Zurich, a souligné Gregor Zünd face aux médias lors d'une conférence de presse commune avec les directeurs des hôpitaux de la ville de Zurich et de l'hôpital cantonal de Winterthour (ZH). De plus, le directeur de l'USZ craint une troisième vague de coronavirus dès la mi-janvier en raison des nombreuses infections potentielles dans les stations de ski.

"Nous sommes en plein marathon"

Les plus grands hôpitaux du canton soignent actuellement déjà une part particulièrement importante de patients infectés au Covid-19. Le personnel est extrêmement sollicité, ont souligné les trois directeurs.

"Nous sommes en plein marathon et ne savons pas combien de temps il durera encore", a confié Gabri Brenner, directrice des soins à l'USZ. Cette imprévisibilité est "extrêmement pesante".

Le volet économique de la crise sanitaire occupait mardi matin le Grand conseil vaudois avec de nouvelles aides pour les secteurs impactés.

Le Grand Conseil a accepté cinq décrets urgents proposés par le Conseil d'Etat. Ils devront toutefois être confirmés lors d'un deuxième ou d'un troisième débat. C'est une question de temps, mais cela ne devrait plus tarder: le Grand Conseil continue de siéger mardi après-midi et mercredi.

Des aides pour les cas de rigueur

Les députés ont accepté le principe d'aider les établissements forcés à la fermeture et toutes les entreprises durement touchées – les fameux cas de rigueur.

Les autres coups de pouce votés concernent l'investissement dans le secteur industriel, l'opération WelQome 2 pour les secteurs touristiques, hôteliers et de loisirs. Et une aide pour que les employés au bénéfice du chômage partiel touchent 90% de leur salaire au lieu de 80%. Au total, une centaine de millions de francs de soutien public.

Le ministre jurassien Jacques Gerber, en charge de l'Economie et de la Santé, est en quarantaine jusqu'au 24 décembre. Il assume ses fonctions depuis son domicile. Comme les séances du Gouvernement se déroulent en visioconférence, il pourra continuer à y assister.

"Le ministre ne pourra toutefois pas prendre part à la cérémonie constitutive des nouvelles autorités qui aura lieu mercredi à Delémont. Dans la mesure cependant où il a déjà fait la promesse solennelle lors de son entrée en fonctions il y a cinq ans, cette absence sera sans conséquences formelles sur la poursuite de son mandat", a indiqué le Service d'information du canton.

La Suisse compte 4271 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). 103 décès supplémentaires sont à déplorer et 187 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 41'043 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 10,41%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 55'361. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 640,4 nouvelles infections pour 100'000 habitants.

Le pays dénombre par ailleurs 30'312 personnes en isolement et 32'153 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 209 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Si l'économie suisse devrait afficher cette année un repli moins fort que redouté, l'actuelle deuxième vague de la pandémie de coronavirus entraînera un retard du rebond l'an prochain, estime mardi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

Le retour à une franche croissance reste suspendu à l'évolution épidémiologique, mais le degré d'incertitude reste très élevé.

Pour cette année, le groupe d'experts du Seco anticipe désormais un repli du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse corrigé des évènements sportifs de 3,3%, soit le plus fort recul depuis 1975, indiquent les services du conseiller fédéral Guy Parmelin. En octobre dernier, ces derniers tablaient sur une baisse du PIB de 3,8%.

Croissance économique entravée

De l'avis des prévisionnistes fédéraux, le PIB affichera une rechute au 4^e trimestre, conséquence de l'augmentation du nombre de cas de Covid-19 et des mesures de lutte contre la pandémie. Celles-ci vont fortement entraver la croissance de l'économie internationale, particulièrement en Europe, le Vieux Continent représentant le premier client de l'industrie helvétique.

Le Seco relève cependant que ces mesures se révèlent généralement moins draconiennes que celles mises en œuvre au printemps dernier, leurs conséquences pour l'économie devraient donc être moins lourdes. Cette année, le taux de chômage moyen devrait se fixer à 3,2%, une prévision identique à celle présentée il y a trois mois.

Evoquant l'an prochain, le Seco prévoit une croissance du PIB de 3%, un taux nettement inférieur aux attentes d'octobre dernier, lesquelles se situaient à 3,8%. Cette reprise moindre s'explique par les mesures actuellement mises en oeuvre pour lutter contre la deuxième vague de la pandémie de Covid-19.

>> Les précisions de Romain Bardet dans le 12h30 :

Keystone - Peter Klaunzer

Six médecins et experts du droit de l'enfant ont écrit la semaine passée à la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, a appris la RTS.

Ces professionnels estiment que la présidente devrait s'adresser spécifiquement aux enfants et aux adolescents avec un message rassurant. Le courrier l'invite à exprimer publiquement la reconnaissance des autorités envers les jeunes générations.

D'autres cheffes d'Etat – à l'image des Premières ministres norvégienne et néozélandaise – se sont adressées à la jeune génération durant cette pandémie.

>> Lire à ce sujet : La jeunesse suisse est la grande oubliée de la pandémie, selon des experts

Le budget 2021 de la Confédération devrait boucler sur un déficit d'environ 6 milliards de francs. Le National y a inclus mardi la dernière annonce du Conseil fédéral pour les cas de rigueur. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.

Le gouvernement a annoncé vendredi qu'il réhaussait l'enveloppe pour les secteurs considérés comme des cas de rigueur de 1,5 milliard de francs. Le National a avalisé cette nouvelle dépense extraordinaire de 1,25 milliard à la charge de la Confédération, le reste étant financé par les cantons.

Le budget repart au Conseil des Etats. En l'état des délibérations, les dépenses de l'année prochaines sont budgétisées à hauteur d'environ 82 milliards de francs. L'essentiel des augmentations par rapport au budget initial est dû aux dépenses décidées dans le cadre de la pandémie de Covid-19.

Les conditions pour les crédits cautionnés divisent toujours le Parlement. Le Conseil national tient à faire passer le délai d'amortissement de ces crédits de cinq à huit ans. Par 113 voix contre 75, il a décidé mardi de maintenir cette divergence avec le Conseil des Etats.

La situation a changé depuis que les premiers crédits ont été accordés. A l'époque, le Parlement n'avait pas de visibilité sur la durée de la crise, a expliqué Samuel Bendahan (PS/VD) au nom de la commission. Après deux années difficiles, les entreprises n'auront plus que trois ans pour rembourser leur crédit si le délai d'amortissement reste fixé à cinq ans. C'est trop peu, selon lui.

135'000 entreprises ont demandé un crédit

On ne peut pas changer les règles du jeu en cours de partie, a répondu le ministre des finances Ueli Maurer. Plus de 135'000 entreprises ont demandé un crédit. C'est autant de contrats à modifier, si la loi est revue. En outre, ce n'est pas juste envers les PME et les entrepreneurs qui auraient peut-être pris des crédits à l'époque dans ces conditions, a estimé Ueli Maurer.

Le dossier repasse au Conseil des Etats.

Installations de divertissements et de loisirs, fitness, musées, galeries et bibliothèques pourront rouvrir leurs portes tant que la situation sanitaire le permet.

Ces allègements sont pris dans le canton de Fribourg sous réserve de nouvelles mesures décidées par la Confédération, a indiqué mardi le Conseil d'Etat à Granges-Paccot (FR). La modification de l'ordonnance pour les entités concernées entre en vigueur dès jeudi.

Ces dernières pourront ouvrir jusqu'à 23h ainsi que le dimanche dans le respect de leurs horaires habituels. L'exercice de la prostitution et d'activités assimilées est aussi réautorisée jusqu'à 23h ainsi que le dimanche, aux horaires habituels également.

Frontière des langues

Conformément au droit fédéral, les autres établissements accessibles au public restent fermés, en particulier les théâtres, les cinémas et les piscines. Les bains thermaux et autres "wellness" ne sont ouverts que pour les clients d'un hôtel dispensant ces prestations.

Par ces mesures, le Conseil d'Etat veut faciliter la vie de la population et minimiser au mieux les différences intercantonales. Celles-ci sont d'autant plus compliquées à gérer dans un canton qui se situe à l'intersection de deux régions linguistiques, a-t-il noté.

Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) assouplit l'interdiction des visites, dans la perspective des fêtes de fin d'année. Il sera possible de visiter un proche non-Covid pendant 30 minutes dès son 4^e jour d'hospitalisation.

"Le cadre fixé reste très strict, avec l'obligation de prendre rendez-vous en amont et validation de l'autorisation de visite par SMS", a indiqué mardi le RHNE. Les visites sont possibles tous les trois jours pour une seule personne.

La Fédération suisse des sourds a désigné "coronavirus" comme signe de l'année. L'apparition de ce nouveau signe, trouvé au printemps, illustre l'évolution des langues des signes selon l'actualité.

20_Signe année media_LIS.mp4 from SGB-FSS on Vimeo.

"Le choix a quasiment fait l'unanimité dans notre communauté", annonce la Fédération suisse des sourds dans un communiqué mardi. Le couronnement de "coronavirus" comme signe de l'année montre à la fois la domination de la pandémie dans l'actualité et les manières dont évoluent les langues des signes au fil des époques.

Un signe globalement le même dans le monde entier

Les communautés sourdes du monde entier créent fréquemment de nouveaux signes afin que les personnes sourdes n'aient pas à devoir épeler à l'aide de l'alphabet manuel les phénomènes faisant les gros titres. Ainsi, elles ont cherché au printemps un nouveau signe pour représenter le coronavirus.

Pour une fois, relève la fédération, ce signe est globalement le même dans les langues des signes du monde entier.

Fermer les écoles, les lycées et les collèges: certains pays, comme l'Allemagne ou le Danemark, misent sur des vacances de Noël anticipées pour freiner l'épidémie avant les fêtes de fin d'année. Est-ce une bonne stratégie pour limiter la propagation du virus?

Limiter les contacts avant les réunions de famille semble être une piste pertinente. Et ce n'est pas un long confinement comme au printemps. Une fermeture brève des écoles permet de minimiser les risques de transmission.

Mais surtout entre adultes: "Fermer l'école un tout petit peu avant Noël va probablement aussi arrêter certains mouvements d'adultes, parce qu'il y a des parents qui doivent accompagner les enfants", remarque Alessandro Diana, pédiatre et infectiologue. "Et l'on sait que les chaînes de transmission vont plutôt du sens de l'adulte chez l'enfant et pas le contraire. Mais bien sûr, il y a des cas qui sont aussi documentés d'enfants dont on a pu, dans la chaîne des transmissions, vérifier qu'ils ont transmis le virus aux adultes."

Cibler les jeunes adultes

Valérie D'Acremont, infectiologue à Unisanté, partage ce constat. Pour éviter une propagation du virus entre générations, il faudrait plutôt cibler les jeunes adultes: "Ce qui est beaucoup plus important que le mélange des générations entre petits-enfants et grands-parents – même si c'est un petit risque – c'est celui des jeunes adultes avec leurs parents", remarque-t-elle au micro de La Matinale.

"Donc probablement que c'est plus important que des jeunes adultes décident vraiment de faire du télétravail et de voir peu de gens pour éviter d'infecter leurs parents âgés au moment de la fête de Noël". Selon elle, cela semble "nettement plus important que de fermer les écoles".

Télétravailler, s'isoler un peu avant de se réunir entre générations. Ou encore inviter les personnes à risques en premier, ce sont quelques pistes pour planifier les repas Noël. Un exercice créatif ou un casse-tête chinois. Et cette année encore un peu plus que d'habitude.

>> Ecouter les explications d'Alexandra Richard dans La Matinale :

Keystone - Maxime Schmid

Le conseiller d'Etat bernois Pierre Alain Schnegg estime que des mesures supplémentaires devront être prises pour freiner la propagation du coronavirus.

Pour le ministre en charge de la santé, la situation est "sérieuse". S'il ne dit pas clairement quelles restrictions sont envisagées, il évoque sans détour le secteur de la restauration.

>> Plus d'informations dans notre article : Pierre Alain Schnegg: "Certaines mesures vont être nécessaires"

"Les restaurateurs de mon canton ne sont pas contents de la fermeture à 19h00, certains demandent que nous ayons plutôt l'honnêteté de les fermer complètement", indique-t-il mardi dans La Matinale.

Contrairement à la Suisse romande, le canton de Berne n'a pas totalement fermé ses restaurants début novembre. Une limite de 100 personnes par établissement a été mise en place.

"Nos chiffres ont bien diminué, mais plus lentement que ceux de la Suisse romande. La gastronomie génère malheureusement des infections", explique l'élu du Jura bernois.

>> L'interview de Pierre Alain Schnegg dans La Matinale :

Les consommateurs suisses sont plus que jamais disposés à délier les cordons de la bourse en prévision de Noël. Selon un sondage du cabinet d'audit et de conseil EY, les dépenses prévues devraient atteindre des records.

Les Helvètes devraient débourser en moyenne 327 francs pour les achats de Noël, le niveau le plus élevé atteint ces dix dernières années. Le précédent record de 2018 s'élevait à 310 francs, selon EY, qui a interrogé 400 personnes dans le cadre de son "Sondage de Noël 2020" réalisé entre le 11 novembre et le 7 décembre.

Majorité des achats dans les commerces

Malgré la pandémie de coronavirus et l'essor du commerce en ligne, 61% des sondés veulent acheter leurs cadeaux dans des grands magasins, des centres commerciaux et des boutiques spécialisées. Seuls 10% ont déclaré vouloir faire leurs emplettes sur internet, alors que 29% veulent user des deux canaux de distribution.

>> Les précisions de Romain Bardet dans La Matinale :

Keystone - Valentin Flauraud

>> En lire plus : Les Suisses devraient dépenser des sommes record en cadeaux de Noël

Les clubs de sport s'adaptent aux restrictions sanitaires, avec notamment un nombre limité de participants et le port du masque.

Mais ces consignes varient parfois d'un mois à l'autre et il y a  beaucoup d'incertitudes.

Les personnes qui pratiquent la boxe, par exemple, ne sont que quatre à suivre un cours avec un entraîneur dans ce club d'amateurs près de Lausanne. C'est la règle cantonale qui l'exige: pas de boxe entre compétiteurs, c'est interdit. Uniquement de la frappe sur sac de sable.

>> Ecouter le reportage de Virginie Langerock :

Image Source via AFP - Corey Jenkins

Lundi, les directeurs cantonaux de la santé se sont entretenus en visioconférence avec le conseiller fédéral Alain Berset. Ils exigent un renforcement encore cette semaine et au niveau national des mesures contre le coronavirus.

>> Le sujet du 19h30 :

Après les critiques entendues de la part des cantons, la semaine dernière, le ton a changé. Invité dans Forum, le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de la Santé et des Finances Laurent Kurth juge la discussion "sereine" et "constructive". Il estime qu'il "est important dans la gestion de la pandémie que les autorités de ce pays apparaissent le plus souvent possible unies".

Ce qui a changé par rapport à la semaine dernière? Hier, l'Allemagne a annoncé un reconfinement dès mercredi et jusqu'au 10 janvier, alors que ses cas sont moins nombreux qu'en Suisse.

Des mesures systématiques envisagées

Le Conseil fédéral envisage donc de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie. Il souhaite mettre en place une systématique: quand certains critères seront atteints, des mesures seront prises. Le catalogue de mesures et les seuils ne seront rendus publics que vendredi. Il est actuellement en consultation auprès des cantons.

Pour le ministre neuchâtelois de la Santé, les cantons doivent "rester au bénéfice de la possibilité de dérogation. Nous comprendrions mal qu'elle soit retirée moins d'une semaine après l'avoir octroyée. Ce n'est néanmoins pas un point qui est acquis aujourd'hui."

>> L'interview de Laurent Kurth dans Forum :

Les secteurs relevant des cas de rigueur pourront compter sur 1,5 milliard de francs supplémentaires. Le Conseil des Etats a tenu compte lundi des dernières annonces du gouvernement dans la loi Covid-19.

Le Conseil fédéral a augmenté, vendredi dernier, l'enveloppe dévolue aux cas de rigueur à 2,5 milliards de francs, contre un milliard décidé jusqu'à présent. Les sénateurs ont adopté les modalités pour débloquer cette enveloppe supplémentaire.

Cette aide supplémentaire se composera de 750 millions de francs pris en charge conjointement par la Confédération à hauteur de deux tiers et par les cantons pour un tiers. Les 750 autres millions qui seront totalement à la charge de la Confédération serviront de réserve.

Plus de souplesse pour les cas de rigueur

La loi devrait donner une certaine liberté d'appréciation au Conseil fédéral. Il pourra ainsi assouplir les conditions d'éligibilité fixées pour les cas de rigueur.

Jusqu'à présent la loi prévoyait que l'aide devait concerner les entreprises avec un chiffre d'affaires d'au moins 50'000 francs. Les entreprises qui seraient considérées comme un cas de rigueur devraient prouver que la perte occasionnée par les mesures anti-Covid est supérieure à 40% de la moyenne pluriannuelle. Les soutiens seront adaptés à la situation, a déclaré Ueli Maurer.

En évoquant la saturation des hôpitaux suisses, le nombre de lits disponibles en soins intensifs n'est pas le seul chiffre à prendre en compte. Au pic de la deuxième vague, les établissements romands ont en effet dû décaler les interventions non urgentes.

Le nombre de patients atteints du Covid-19 ne diminue pas assez pour libérer des places et permettre la reprise de toutes les opérations. Par exemple, au CHUV, cinquante opérations sont à programmer avant Noël, alors que les plannings sont pleins. Il s'agit de patients qui ont des pathologies oncologiques ou vasculaires.

Du côté des HUG, 1500 patients sont actuellement dans l'attente d'une opération. Habituellement, environ 450 opérations sont programmées par semaine, avec l'aide des cliniques privées. Ce chiffre est actuellement plus proche des 300. Une reprise à la normale n'est pas prévue avant le 15 janvier.

Invité dans Forum, le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de la Santé et des Finances Laurent Kurth note que l'équilibre à trouver est "très difficile" entre "éviter de reporter des opérations ou des traitements pour des malades chroniques, éviter la propagation du virus à trop grande vitesse et éviter des atteintes à la santé mentale".

>> Les précisions de Forum :

Si la réouverture des restaurants et des bars risque d'être provisoire, celle des bains thermaux ne semblait pas s'être posée. Tous les cantons romands à l'exception du Valais ont effet décidé de ne pas autoriser ces établissements à ouvrir leurs portes.

La RTS s'est rendue à Saillon pour tenter de décrypter cette décision singulière. Quels sont les risques de contamination? Quelles mesures ont été mises en place?

>> Le reportage du 19h30 :

Lire également: Réouverture des bains thermaux, l'exception valaisanne

L'Office fédéral de la santé publique a fait état lundi de 10'726 cas supplémentaires de coronavirus en 72 heures. Un total de 193 décès supplémentaires sont à déplorer et 445 malades ont été hospitalisés en trois jours. Le taux de positivité des tests se monte à 14,16%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 56'382. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 652,21 nouvelles infections pour 100'000 habitants.

>> Retour sur la journée de lundi : Les directeurs cantonaux de la santé exigent un renforcement des mesures au niveau national

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