Interrogé sur l'envoi ou non d'une invitation au régime taliban qui a pris le pouvoir en Afghanistan en août après le retrait des forces américaines, l'émissaire russe, Zamir Kaboulov, a répondu par l'affirmative.
Il n'a toutefois pas précisé qui, du régime taliban, serait convié à ces discussions.
Encore peu de précisions
La Chine, l'Iran, le Pakistan et l'Inde, qui forment avec la Russie le "Format moscovite sur l'Afghanistan", ont également été invités à ces discussions internationales dont ni l'agenda ni le niveau de représentation n'ont été détaillés.
Cette conférence internationale aura lieu après un sommet extraordinaire du G20 consacré à la situation humanitaire critique en Afghanistan le 12 octobre.
Zamir Kaboulov a indiqué jeudi que la Russie planchait sur les modalités concrètes de l'envoi d'une aide humanitaire en Afghanistan, ajoutant que du "matériel" était en train d'être rassemblé pour être expédié.
Un dialogue avec les talibans depuis plusieurs années
Les talibans, un mouvement islamiste, se sont emparés de la capitale afghane Kaboul en août, au terme d'une offensive éclair qui a vu le gouvernement appuyé par les pays occidentaux s'effondrer.
Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir par les Etats-Unis, les talibans ont ainsi fait un retour spectaculaire, posant une série de défis --notamment sécuritaires-- pour les pays voisins et au-delà.
La Russie s'intéresse de près à la situation en Afghanistan, pays que les forces soviétiques ont occupé pendant 10 ans jusqu'à leur retrait en 1989, au terme d'une guerre sanglante.
Moscou considère le mouvement taliban comme terroriste, mais dialogue avec lui depuis des années.
Moscou à la fois conciliant et prudent
Le Kremlin s'est montré conciliant depuis leur prise de pouvoir, du fait de leurs promesses de ne pas laisser d'organisations "terroristes" s'y établir, de ne pas s'attaquer à leurs voisins, notamment les pays d'Asie centrale alliés de la Russie, et de juguler le trafic d'héroïne et d'opium.
La Russie a toutefois mené pendant l'été des manoeuvres militaires conjointes avec les forces de ses alliés d'Asie centrale, inquiets d'une déstabilisation à leurs frontières.
Zamir Kaboulov a en outre indiqué que la Russie n'était pas "pressée" de se pencher sur la question de la levée des sanctions de l'ONU visant les talibans.
afp/ther