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Didier Cuche: "J'espère que les Jeux de Pékin seront les derniers de l'ère du gigantisme"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Didier Cuche, ancien skieur alpin
L'invité de La Matinale (vidéo) - Didier Cuche, ancien skieur alpin / La Matinale / 10 min. / le 4 février 2022
Vice-champion olympique de Super-G à Nagano en 1998, Didier Cuche fait partie de ceux qui espèrent que les Jeux de Pékin seront les derniers de l'ère du gigantisme. Pour lui, la Suisse et certains autres pays européens auraient les capacités de ramener l'événement à une dimension plus humaine.

Neige 100% artificielle, pistes de ski créées uniquement pour l'événement, coûts pharaoniques... Les critiques pleuvent sur l'organisation des Jeux olympiques de Pékin qui débutent officiellement ce vendredi.

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Invité de La Matinale, l'ancien champion de ski Didier Cuche fait d'ailleurs partie de ceux qui regrettent l'ampleur que l'événement a prise ces dernières années. Il espère que les Jeux de Pékin seront les derniers de l'ère du gigantisme.

"J'ai participé à la task force qui a dernièrement tenté d'obtenir les Jeux olympiques en Suisse et que la population a refusés. Je pense que la Suisse est l'exemple type d'un pays qui pourrait ramener les Jeux à une dimension plus humaine et plus écologique."

Une seule médaille olympique

Quoi qu'il en soit, ce vendredi aura lieu dans le stade olympique de la capitale chinoise, "le Nid d'oiseau", la traditionnelle cérémonie d'ouverture des compétitions. L'occasion pour Didier Cuche de se rappeler de ses participations aux JO de Nagano en 1998, de Salt Lake City en 2002, de Turin en 2006 et de Vancouver en 2010. Mais jamais l'ex-skieur suisse, qui suivra cette année les compétitions à distance, n'avait pu participer à ces cérémonies.

"Pour moi, ça a toujours été problématique car, très souvent, on avait la première compétition le lendemain", se souvient-il. "J’ai donc toujours fait l’impasse sur cette cérémonie, préférant mettre la priorité sur la performance du lendemain." Une stratégie qui n'a hélas pas toujours fonctionné. Mis à part en 1998, à Nagano, où le Neuchâtelois a fini sur la deuxième marche du podium du Super-G.

Il faut dire que concourir avec la casquette de favori n'a pas toujours été simple à gérer pour l'athlète. "C’est un grand avantage du côté sportif car on se sent fort, avec des capacité qui sont là pour aller chercher le podium. Mais ça peut aussi être paralysant", se rappelle-t-il.

>> Ecouter aussi le reportage de La Matinale avant la cérémonie d'ouverture :

Le stade national de Pékin accueille la cérémonie d'ouverture des JO d'hiver 2022. [RTS / Wikicommons]RTS / Wikicommons
La flamme olympique va illuminer le ciel de Pékin / La Matinale / 1 min. / le 4 février 2022

Des skieurs dans leur bulle

Dictature, tests Covid, rues quasiment désertes, ces JO ne doivent pas être faciles à gérer pour les athlètes sur place, souligne encore l'ancien champion. Mais Covid ou non, pour n'importe quelle compétition olympique, Didier Cuche explique que l'athlète s'enferme souvent dans une bulle de concentration et de travail et qu'il ne voit pas forcément tout ce qui se passe autour.

Et l'ex-skieur suisse en est certain, "le spectacle sera de toute façon là parce qu'il y a toute cette dramaturgie aux JO, où les favoris sont chassés par les outsiders." Et, à ses yeux, le fait que la piste de descente a été créée tout spécialement pour ces Jeux apportera certainement son lot de surprises.

>> Réécouter le sujet de Tout un monde sur le malaise qui existe entre la Chine et l'Occident :

Sur cette photo publiée par l'Agence de presse Xinhua, le président chinois Xi Jinping s'adresse à la sixième session plénière de la 19e Commission centrale d'inspection de la discipline du PCC (CCDI) à Beijing, en Chine, le mardi 18 janvier 2022. [Xinhua via AP/KEYSTONE - Li Xueren]Xinhua via AP/KEYSTONE - Li Xueren
Malaise entre la Chine et l'Occident à l'ouverture des JO de Pékin / Tout un monde / 7 min. / le 4 février 2022

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Fabien Grenon

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