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La campagne législative s'est infiltrée dans les cortèges du 1er mai en France

La campagne législative s'est infiltrée dans les cortèges du 1er mai en France
La campagne législative s'est infiltrée dans les cortèges du 1er mai en France / Forum / 2 min. / le 1 mai 2022
En France, la traditionnelle Journée internationale du travail s’est muée en raout électoral, après une présidentielle sous tension et à l’approche des élections législatives au mois de juin.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche dans l'Hexagone pour le 1er mai, dans un contexte très politisé après l'élection présidentielle. Syndicats et associations ont mis en avant leur souhait d'une politique plus sociale et plus écologique dans des cortèges parfois émaillés de tensions. La réforme des retraites, combattue par plusieurs syndicats, était l'un des autres points de crispation de cette journée.

Ce 1er mai a revêtu une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Sorti en "patron" de la gauche grâce à ses 21,95% au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) a pris la parole à Paris.

Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon lors de son discours du 1er Mai. [AFP - Thomas Coex]
Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon lors de son discours du 1er Mai. [AFP - Thomas Coex]

"Ça avance, soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance", a-t-il assuré, acclamé par les manifestants à son arrivée place de la République. "Le sujet, c'est de savoir si, oui ou non, nous nous donnons comme objectif la victoire."

Un accord sera-t-il scellé cette nuit? "Cette nuit, moi, je dors", a répondu à quelques dizaines de mètres de là Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste. "Il n'y a pas de deadline, il faut réussir. On voit bien qu'on n'est plus si loin que ça d'un accord. On continuera de parler ce soir."

Quelques minutes plus tard, Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon se sont serré la main, avant d'engager une brève conversation aux cris d'"Union populaire!" dans la foule.

>> Le portrait du leader de La France Insoumise : Podcast - Qui est vraiment Jean-Luc Mélenchon?

"On n'a pas donné à Macron un blanc-seing"

A travers la France, des manifestants ont également affiché leur défiance envers le président réélu Emmanuel Macron et l'extrême-droite de Marine Le Pen.

A Marseille, portant un drapeau "pour l'union populaire", Martine, médecin retraitée de 65 ans, est venue "montrer qu'on n'a pas donné à Macron un blanc-seing pour cinq ans, on a voulu faire barrage à Madame Le Pen". Ce 1er mai lui paraît spécialement important face "à la destruction de l'hôpital public" notamment.

"Le plus dur reste à faire, car si on ne se met pas en lutte maintenant, on va pleurer des larmes de sang", estime pour sa part Alain, 77 ans, syndiqué CGT présent dans le cortège bordelais.

>> A lire également : Démocratie et institutions en question après la réélection d'Emmanuel Macron

Marine Le Pen repart en campagne

Battue par Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen espère de son côté prendre sa revanche lors des législatives les 12 et 19 juin prochains. La leader du Rassemblement national est ainsi sortie dimanche du silence médiatique qu'elle observait depuis sa défaite.

"Vous aurez le choix entre des députés soumis à Emmanuel Macron qui feront passer aveuglément toutes ses décisions sans contre-pouvoir et les députés qui soutiennent mon projet et mes valeurs pour la France", a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur son compte Twitter.

Marine Le Pen avait exceptionnellement laissé cette année Jordan Bardella, président du RN par intérim, le soin de déposer dans la matinée la traditionnelle gerbe de fleurs devant la statue de Jeanne d'Arc à Paris.

>> L'analyse dans Forum de Bernard Rüeger, président d'Alpsens Technologie, membre du conseil d'administration de Transgourmet, membre du comité d'economiesuisse :

Le second mandat d’Emmanuel Macron débute avec une forte contestation de la rue: interview de Bernard Rüeger
Le second mandat d’Emmanuel Macron débute avec une forte contestation de la rue: interview de Bernard Rüeger / Forum / 6 min. / le 1 mai 2022

>> Lire aussi : L’irrésistible ascension de l’extrême droite à la présidentielle française

ami avec agences

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Quelques tensions avec les forces de l'ordre

C'est l'habituel désaccord sur les chiffres. Le ministère français de l'Intérieur a dénombré un total de 116'500 manifestants, dont 24'000 à Paris. Le syndicat CGT en a recensé, lui, plus de 210'000 sur l'ensemble du territoire.

Le ministère a enregistré 278 manifestations dans le pays et 8 policiers et gendarmes blessés. Le parquet de Paris a indiqué que, selon un premier bilan, 50 personnes avaient été placées en garde à vue, à la suite des violences dans la capitale.

Un pompier agressé

À Paris, un sapeur-pompier, qui tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation, a été agressé par une manifestante.

La femme a été interpellée et le pompier n'a pas été blessé, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'un point presse en début de soirée.