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Pour le président du Conseil des droits de l'Homme, l'année 2022 a été un vrai "tsunami"

L'invité de La Matinale - Federico Villegas, président du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies et ambassadeur d’Argentine auprès des Nations Unies
L'invité de La Matinale - Federico Villegas, président du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies et ambassadeur d’Argentine auprès des Nations Unies / La Matinale / 12 min. / le 14 décembre 2022
L'année 2022 n'a pas été de tout repos pour le président du Conseil des droits de l'homme. Invité de La Matinale, Federico Villegas, qui terminera fin décembre son mandat d'un an, parle même d'un véritable "tsunami", entre la guerre en Ukraine, les violations chinoises au Xinjiang ou encore la répression en Iran.

L'Ukraine, la Russie, la Chine, l'Iran: sur le plan des droits de l'Homme, l'année écoulée a été très chargée. Et ce n'est pas Federico Villegas, président du Conseil des droits de l'Homme, qui dira le contraire. Celui qui terminera fin décembre son mandat d'un an se voit d'ailleurs, selon ses dires, comme "le capitaine d'un bateau confronté à un véritable tsunami". Et à la question de savoir quel moment l'a le plus marqué en 2022, l'ambassadeur argentin auprès des Nations unies a de quoi hésiter longuement.

"Il y a eu beaucoup d'événements cette année, en effet. Mais je pense que le plus tragique a été le début de la guerre en Ukraine", répond-il ce mercredi au micro de La Matinale. Avant de se raviser: "Mais la situation des femmes en Afghanistan est également très problématique. Sans compter les violations chinoises au Xinjiang contre les Ouïghours ou la répression en Iran."

La situation dans ce dernier pays est d'ailleurs au coeur de ses préoccupations actuelles. Federico Villegas est en effet en train de nommer les experts qui vont enquêter sur les violations des droits de l'Homme en Iran. Et ce, alors que deux hommes viennent d'être condamnés à mort pour avoir participé aux mouvements de contestation qui ont vu le jour après la mort de Mahsa Amini.

Garder l'espoir

Et si l'Iran refuse pour l'heure l'entrée sur son territoire d'enquêteurs internationaux, Federico Villegas veut garder espoir. Comme il l'explique, le Conseil des droits de l'Homme est selon lui le seul mécanisme qui permettra - au vu notamment de son indépendance - de faire toute la lumière sur ce qu'il se passe réellement dans le pays. Surtout que selon lui, la révolution y est indéniablement en marche. "Les gens protestent, car ils veulent du changement", insiste-t-il.

Selon lui, l'Iran, en tant que membre du Conseil des Nations unies et membre-observateur du Conseil des droits de l'Homme, comprendra assez vite que le Conseil est une opportunité pour "aider le peuple à franchir une nouvelle étape dans le développement des droits de l'Homme dans le pays".

Et le diplomate d'ajouter: "c'est mieux d'avoir un changement aidé par le Conseil des droits de l'Homme plutôt que par la force ou par l'influence économique. On ne peut pas forcer le gouvernement de changer, mais le dialogue, la coopération et l'assurance que nous sommes un organe de la communauté internationale indépendant pourront aider".

La puissance du dialogue

La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine s'en est pris, dans un discours, à l'instance onusienne l'accusant notamment d'être un organe "politisé" et "cynique". Mais ces critiques n'impressionnent de loin pas Federico Villegas. Pour lui, Moscou a adopté une attitude contreproductive en s'isolant sur la scène internationale. "Mais contrairement au Conseil de sécurité de l'ONU, ici, c'est la puissance du dialogue qui prime. On doit convaincre les autres membres. On n'a pas de droit de veto."

Quoi qu'il en soit, si certains dossiers bloquent, d'autres avancent. Une chose est sûre, le Conseil des droits de l'Homme n'a pas chômé cette année. "On a approuvé plus d'une centaine de résolutions concernant la Syrie, le Venezuela, le Nicaragua. Autrement dit, dans des pays qui ne font pas toujours la une des journaux."

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Fabien Grenon

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