Dès l'Antiquité, les hommes ont imaginé des êtres mécaniques à leur service. Au 9e siècle avant J-C, dans l'Iliade, Héphaïstos dispose déjà de deux automates en or. En 2023, ce rêve est en passe de devenir réalité.
Le constructeur automobile Tesla a annoncé la sortie prochaine de son robot humanoïde, Optimus. Prévu pour novembre, il servira d'abord à la production automobile, avant de potentiellement accomplir des tâches plus complexes et variées.
Selon Elon Musk, le patron de Tesla, la demande pour un tel robot pourrait atteindre "10 à 20 milliards d'unités", surpassant largement celle des voitures. "Ma prédiction est que la valeur à long terme de Tesla viendra du robot Optimus", affirme-t-il.
Une compétition mondiale en marche
Mais Tesla n'est pas le seul joueur sur ce terrain fertile. Des géants de l'automobile tels que Toyota, Hyundai ou Honda investissent également dans le développement de robots humanoïdes.
L'entreprise Sanctuary a, elle, récemment fait le buzz avec Phoenix, un robot capable d'exécuter plus de 100 tâches dans un magasin, du pliage de vêtements à la gestion des stocks. Le gouvernement canadien a même investi 30 millions de dollars dans cette start-up prometteuse.
Néanmoins, la route vers une intégration réussie de ces robots est semée d'embûches. Elon Musk lui-même a admis des problèmes avec le "hardware", notamment les actionneurs, les muscles mécaniques du robot.
En parallèle, les avancées en intelligence artificielle se multiplient, notamment dans le domaine du traitement des images, permettant aux robots de mieux comprendre et s'adapter à leur environnement.
Un défi éthique
Pour John Danaher, philosophe spécialisé dans la technologie, l'arrivée de ces robots polyvalents soulève des questions éthiques majeures. Bien que prometteurs pour des tâches dangereuses ou répétitives, ils posent le risque d'un désengagement humain. Si on ne fait plus rien, le robot devient alors une menace pour notre bien-être et notre épanouissement personnel.
Sofalarity ou "canapélarité" est un concept extrême où nous ne bougeons plus de nos canapés, nourris avec des divertissements et des aliments par des robots. Comme dans le film de Pixar, Wall-E, où l'humanité végète sur des sièges en lévitation.
Si les intelligences artificielles et leurs bras mécaniques arrivent progressivement dans le monde du travail, il est encore temps de se poser des questions sur leur place que nous voulons leur laisser dans notre vie quotidienne.
Pascal Wassmer
Un robot en sueur aide les humains à lutter contre les canicules
Que se passe-t-il dans le corps humain lors d'un coup de chaleur? Et comment s'en prémunir, sur une planète qui se réchauffe? Pour répondre à ces questions brûlantes, des chercheurs travaillent dans le sud-ouest des Etats-Unis avec un robot capable de respirer, frissonner et transpirer.
Malgré les 47°C ambiants, Andi peut rester des heures sous le soleil assassin de Phoenix. Une endurance inégalable qui enthousiasme les scientifiques chargés de promener cet humanoïde unique en son genre sur le campus de l'Université d'Etat de l'Arizona.
"Il s'agit du premier mannequin thermique au monde que l'on peut emmener
régulièrement à l'extérieur, pour mesurer la quantité de chaleur qu'il reçoit de l'environnement", explique le professeur d'ingénierie mécanique Konrad Rykaczewski. Le pantin est "un moyen très réaliste de mesurer (...) la réaction d'un être humain à des conditions climatiques extrêmes."
Son allure simple de mannequin pour crash-test masque des trésors de technologie. Sous son épiderme en fibre de carbone époxy, un réseau de capteurs connectés évalue la chaleur qui se diffuse dans le corps.
Andi dispose également d'un système de refroidissement interne et de pores, pour lui permettre de respirer et de laisser perler la sueur. Le tout géré sur 35 zones thermiques indépendantes, afin de pouvoir répartir sa transpiration. Comme les humains, le robot sue ainsi plus du dos que des avant-bras.
Le robot va permettre de mieux comprendre l'hyperthermie, ce mal du XXIe siècle qui menace une part croissante de la population mondiale à cause du réchauffement climatique.
AFP