Des EMS connectés face à Alzheimer, la gastronomie sur les réseaux et le tabou de l'inceste
Société - La technologie pour soulager face à Alzheimer
Alors que 150'000 personnes vivent aujourd'hui en Suisse avec la maladie d'Alzheimer, la médecine demeure impuissante. Si la recherche s'active, il n'existe toujours pas de réponse médicale idéale. En attendant, pour réactiver les souvenirs et retrouver certains plaisirs, différents projets sont mis en place pour offrir du réconfort aux patientes et patients, ainsi qu'à leurs familles.
La technologie permet d'aider quelque peu celles et ceux qui voient leur mémoire fondre comme neige au soleil. Des EMS romands s'équipent ainsi peu à peu d'installations ludiques, interactives et curatives, par exemple des cabines imitant les wagons de train, pour des séances de thérapie du voyage, des lunettes de réalité virtuelle ou des tables de jeu connectées.
"Avant, quand on venait ici, les patients étaient assis à des tables et il y avait peu de relations entre eux. Tandis que là, on est ensemble (...) Les regards autour de cette table changent dans les moments de jeu. Les enfants peuvent venir et les résidents aiment les regarder jouer", témoigne dans Mise au point une femme qui a acheté l'une de ces tables connectées pour un EMS où résidait sa maman.
Tendance - La place de la gastronomie sur les réseaux
Covid, franc fort, inflation et pénurie de personnel: le secteur de la restauration s'est heurté ces dernières années à de nombreuses difficultés. Mais parallèlement, l'intérêt pour la gastronomie n'a jamais été aussi vif, notamment sur les réseaux sociaux. A tel point que les grands chefs ont dû s'y mettre. Mais combien de temps, d'énergie et d'argent cela leur prend-il? Et surtout pour quels bénéfices?
A 26 ans, Danny Khezzar, finaliste de l'émission de M6 Top Chef, est devenu une star culinaire avec 280'000 abonnés sur Instagram et 100'000 sur TikTok. Menant une vie effrénée, il jongle entre son rôle de chef au restaurant Bayview à Genève, la gestion d'un restaurant éphémère à Paris, des événements gastronomiques et la préparation d'un livre de recettes. A côté, il trouve tout de même le temps d'alimenter lui-même son compte Instagram, contribuant à sa popularité croissante.
Nombre de grands chefs ne sont pas aussi à l'aise avec les réseaux sociaux. Par exemple, à l'Hôtel de Ville de Crissier, Franck Giovannini laisse des professionnels gérer le compte Instagram, avec un photographe et un directeur des opérations pour l'alimenter. Le chef garde toutefois la main en choisissant les photos à mettre en avant selon la saison ou la spécialité du moment. Et si Franck Giovannini comprend l'importance des réseaux sociaux, il dit préférer soigner sa clientèle. "J'espère que je pourrai faire mon temps sans devoir mettre ma vie sur les réseaux sociaux pour remplir mon restaurant", confie-t-il dans Basik.
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Témoignage - Le tabou de l'inceste
A la suite de plusieurs reportages et documentaires et avec la création du hashtag #MeTooInceste, l'inceste a été médiatisé en France et une commission spéciale a été créée dans la foulée. Mais en Suisse, le sujet demeure tabou et il n’existe ni rapports ni études sur l'ampleur du phénomène. Les seules données disponibles sont les infractions signalées à la police et il existe peu de structures spécialisées.
Il y a trois ans, Heidi Duperrex a cherché un groupe de parole pour évoquer l’inceste qu’elle a subi pendant huit ans. C’était avant de porter plainte et avant même d’oser se confier à sa famille. Mais en 2021, il n’y avait aucun groupe de ce type à Fribourg. Et depuis lors, le seul centre spécialisé du canton pour les victimes d’abus sexuels a fermé ses portes.
"Cela a renforcé mon sentiment de solitude. De honte aussi. On me disait que mon histoire était grave, je savais que d’autres personnes avaient vécu la même chose, alors comment se faisait-il que de tels groupes n’existaient pas? Pourquoi personne ne les avait-il créés?", regrette-elle dans le 19h30.
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Reportage - La solidarité en Libye après les inondations
Plus d'un mois après l'ouragan et les inondations meurtrières qui ont frappé la Libye, les familles continuent à chercher les corps de leurs proches. La catastrophe a fait plus de 4000 morts et 8500 personnes sont encore portées disparues. Un quart de la ville de Derna a été détruit et plus de 40'000 personnes ont perdu leur habitation.
L'ampleur des dégâts a toutefois soulevé un élan de solidarité inédit dans le pays. La catastrophe a rassemblé les populations de l'est et de l'ouest, divisées par une décennie de conflits et de guerre civile. De nombreux sinistrés de Derna ont ainsi été accueillis à Misrata, la troisième ville du pays et un port commerçant important.
De grandes entreprises se sont mobilisées et les hommes d'affaires ont mis la main à la poche pour récolter des produits de première nécessité, de la nourriture et des tentes en vue de les envoyer sur place. Selon Hassan al-Saddik, élu chargé des questions de sécurité à Misrata, cette tragédie a aussi eu un effet positif. "La catastrophe qui a frappé Derna a ramené la paix dans les coeurs", affirme-t-il dans La Matinale. "La communication entre nous a complètement changé. C'est redevenu normal."
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Interview - Quel risque terroriste en Suisse?
Après des attentats aux motifs présumés islamistes ces derniers jours en France et en Belgique, la question est brûlante: de tels actes pourraient-ils également être commis en Suisse? Interrogé dans La Matinale, le procureur général de la Confédération Stefan Blättler déclare ne pas vouloir "faire de l'alarmisme", mais rappelle que "cela fait des mois que le Service de renseignement de la Confédération dit que le risque d'un attentat terroriste reste élevé".
"Nous devons être vigilants. Et quand je dis 'nous', je parle de toutes les autorités ayant la responsabilité de la sécurité publique", prévient Stefan Blättler. Et de relever que le MPC n'est pas un organe de sécurité stricto sensu, mais qu'il a vocation à instruire des affaires judiciaires. Les questions de sécurité, concernant par exemple le suivi des djihadistes sortis de prison, ne relèvent pas de sa responsabilité, mais de celle de la police.
Le procureur général précise en que le MPC traite actuellement de nombreux dossiers en lien avec le terrorisme et le djihadisme. "Nous travaillons sur une septantaine de cas de différentes nature et gravité. Nous sommes bien occupés et les cas ne diminuent pas. Il s'agit notamment de poursuites de personnes qui se sont radicalisées, qui font de la propagande pour le [groupe] Etat islamique ou Al-Qaïda, les deux seules organisations interdites par la loi", précise-t-il.
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RTSinfo