Regards de campagne

Dans moins d’une semaine, les jeux seront faits et les élus désignés pour siéger au Parlement fédéral. Ils sont plus de 3600 à briguer un fauteuil au Conseil national ou à celui des Etats, tous désireux d’y aller, mais savent-ils ou savent-elles ce qui les attend vraiment? Dans chacun des grands partis, les élus de la dernière législature ont raconté leur début à Berne. Voici les 10 commandements qui peuvent rendre service aux hommes et aux femmes qui auront la chance, pour la première fois, de décrocher un siège.

Keystone - Pascal Lauener

Pour aider les électeurs à choisir parmi les près de 4000 candidats au Conseil national et aux Etats, il y a bien sûr le travail de la presse, mais aussi une multitude de classements établis par des groupes d'intérêts.

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Une photo portrait, un slogan, le numéro d'une liste et le nom du parti... et vous avez votre affiche électorale! Rien de plus classique, voire peut-être un brin ennuyeux, désuet ce déluge de visages - sourires Colgate et brushing parfaits. Mais il réserve parfois quelques petites surprises.

Keystone - Jean-Christophe Bott

On peut suivre grâce aux réseaux sociaux les faits et gestes quasi au quotidien des candidats aux élections fédérales: le marché du samedi matin, la distribution de tracts aux pendulaires, les marches dans les Alpes… Aucun parti n'a véritablement investi dans une campagne 2.0 avec ses codes et ses spécificités.

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- Tous les partis sont très attentifs aux différentes enquêtes d'opinions, même si, affirment-ils, ils ne commandent pas eux-mêmes de sondages.

- Les sondages peuvent décider de l'orientation d'une stratégie électorale: ils indiquent où et comment ils doivent faire campagne.

- Certains disposent dans leurs états-majors d'experts ès sondages. Au PLR, les élus reçoivent par exemple un résumé analysé et interprété pour chaque grande enquête d'opinions sur les élections fédérales.

- En période électorale, même les conseillers fédéraux - censés être les locomotives de leur parti - seraient attentifs à leur niveau de popularité.

Keystone - Jean-Christophe Bott

- Tous les coups sont permis en année électorale. A huit semaines des fédérales, jamais les places n’ont été aussi chères et les petites phrases assassines aussi cinglantes.

- Le parcours de certains candidats jusqu'en octobre est ainsi ponctué par de petites - ou grandes - cruautés, comme récemment l'affaire Despot dans le canton de Vaud.

- Hasard du calendrier ou stratégie électorale, certains n'hésitent pas à flirter avec la mauvaise foi pour grappiller quelques voix.

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- Aller à la rencontre des électeurs tout en restant dans son salon, dans son bureau ou dans sa cuisine, c'est possible grâce aux "Google Hangouts", une sorte de vidéoconférence popularisée dans le domaine politique notamment par Barack et Michelle Obama.

- Loin des marchés du samedi, des foires à la saucisse et des congrès de parti, ces rendez-vous interactifs en direct permettent aux électeurs de poser leurs questions, débattre voire s'énerver avec leur candidat préféré ou détesté.

- Certains candidats aux élections fédérales s'y sont donc mis. Parmi eux, le socialiste valaisan Gaël Bourgeois. Les Verts vont aussi organiser un "marathon de la connectivité". Dans les autres partis, pas de stratégie en la matière. Hormis quelques "geeks", une écrasante majorité des candidats se contentera des réseaux sociaux usuels.

rangizzz

- L'"arme" du communiqué permet aux partis de capter l'intérêt des journalistes en plein été. Les partis les plus friands de cet instrument semblent être l'UDC et le Parti pirate, tandis que d'autres, comme le PLR, ont pour politique de ne pas réagir à chaud à chaque événement.

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- Les candidats aux élections fédérales n'hésitent pas à convier les électeurs à l'apéro: très prisée chez les Verts, cette stratégie se retrouve toutefois dans tous les partis.

- Selon les politiciens, l'apéro est un passage obligé dans la carrière, pour la convivialité notamment. C'est une question d'image: partager une bière ou un verre de vin avec les citoyens donne une image de bon vivant, proche des gens.

>> Une bière pour faire campagne, l'exemple de Pierre Mauron (PS/FR) :

>> Homo Politicus: à quelle heure le premier apéro de campagne? :

Jeunes PDC du Valais romand

- "On s'en branle!": c'est le slogan un poil agressif de la campagne d'affichage des jeunes PDC du Valais romand. Objectif: susciter chez les jeunes une réflexion sur l'importance de la chose publique.

- Des actions plus concrètes existent aussi. Les partis vont chercher les jeunes là où ils sont, comme au Paléo. Cette année, à côté des Verts et de socialistes, habitués de la manifestation, le PBD a lui aussi tenu un stand à l'entrée du festival.

- Même si c'est difficile, intéresser les jeunes aux élections fédérales peut être payant: les 18-25 ans représentent tout de même 12% du corps électoral.

>> Lire aussi : Les jeunes dans l'espace public sous la loupe de politbox

Gaetan Bally

- Transformer une gare en arène électorale: seule l'UDC y a pensé. Cette "première" politique se déroule le jeudi 30 juillet dans le grand hall de la gare de Zurich. Objectif du parti: présenter les candidats zurichois aux élections fédérales.

- Les plus petites formations n'en ont même pas discuté, certains relativisent l'impact d'un tel événement et d'autres estiment ne pas avoir les moyens financiers. Pourtant, pour un tel événement, les CFF ne facturent que les frais logistiques, soit au maximum quelques milliers de francs.

- Le rassemblement a une ampleur nationale - la gare de Zurich compte 400'000 pendulaires par jour, et plus de 100'000 visiteurs qui ne prennent pas le train, mais qui passent par la gare - avec des personnalités très profilées du parti.

- Un tel rassemblement politique aurait été impensable il y a quatre ans. Les CFF se disaient apolitiques et refusaient ce genre de manifestations. Mais le règlement a changé suite à un arrêt du Tribunal fédéral datant de 2012, selon lequel les gares font partie de l'espace public.

>> Lire aussi : L'UDC en campagne à Zurich, entre cantique suisse et fumigènes

- Un service d'ordre obligatoire pour les actions politiques dans les gares

Keystone - Peter Klaunzer

- Il y a deux catégories de candidats: la minorité, ceux qui ne partent pas, ceux pour qui élections fédérales et vacances sont incompatibles, et la majorité, ceux qui s'accordent une bouffée d'oxygène quelques semaines avant le sprint final.

- Davantage que la montagne, la mer est indéniablement la destination privilégiée des élus, avec une nette préférence pour les rivages de la Méditerranée. En ces périodes de franc fort, hormis quelques exceptions, une écrasante majorité des politiques ont passé leurs vacances à l'étranger.

- Enfin, un rendez-vous estival est devenu incontournable pour les politiciens fédéraux: le Festival de Locarno. Un tiers des parlementaires qui ont répondu se rendront au moins un soir sur la Piazza Grande.

>> Lire aussi : Les parlementaires suisses, invités privilégiés des festivals estivaux

- Révélation sur les cadeaux de La Mobilière aux élus fédéraux

- Les séjours tous frais payés aux élus font tiquer des députés tessinois