La réouverture? "Un risque calculé, mais certainement pas un chèque en blanc", prévient Alain Berset

Interrogé sur l'opportunité d'assouplir les mesures anti-Covid-19 alors que le nombre de nouveaux cas progresse, Alain Berset a répété au micro du 19h30 de la RTS que la Suisse prenait un risque calculé. "C'est vrai, les critères ne sont pas tous remplis. La plupart ne le sont pas, mais un critère très important l'est, celui du nombre de personnes aux soins intensifs", a souligné le conseiller fédéral socialiste.

Par rapport au chiffre le plus bas enregistré après la 2ème vague, le 17 février dernier (992 nouveaux cas par jour en moyenne sur 7 jours), le nombre de contaminations quotidiennes a en effet été multiplié par 2,04 depuis. Mais le nombre de décès, lui, n'est pas remonté (8 par jour en moyenne le 1er mars, soit le même chiffre qu'actuellement). Quant aux nouvelles hospitalisations, elles ont passé de 40 à 70 par jour environ, mais moins souvent aux soins intensifs.

La dynamique de ces dernières semaines n'est pas si mauvaise. Elle est négative, mais on n'a pas perdu le contrôle

"La dynamique de ces dernières semaines n'est pas si mauvaise. Elle est négative, mais on n'a pas perdu le contrôle", analyse Alain Berset. "Avec la vaccination et les possibilités de tests, on peut faire un pas prudent". Il appelle néanmoins la population et les gérants des différents établissements à se monter stricts dans la mise en œuvre des critères de protection.

>> Regarder l'interview d'Alain Berset dans le 19h30 :

Après plus de six mois de fermeture, les comédiens retrouveront leur public dès lundi. "Je suis extrêmement étonné, je ne m'y attendais vraiment pas. Tout est prêt pour, mais on ne pensait pas que ce serait si rapide", a témoigné le directeur du Théâtre de Poche de Genève Mathieu Bertholet devant les caméras du 19h30 mercredi.

>> Regarder le sujet du 19h30 sur la réouverture des théâtres et des cinémas :

Cela fait un certain temps qu’Alain Berset n’était plus arrivé avec de bonnes nouvelles. Dès lundi, une partie de la vie va pouvoir reprendre avec la réouverture des terrasses, des fitness et des établissements de loisirs, même si la jauge est réduite: 100 personnes à l'extérieur, ou 50 à l'intérieur.

"On se réjouit tous de boire un verre à l'extérieur, mais au niveau du rendement, ça va être extrêmement compliqué. Ceux qui n'ont pas des terrasse ne pourront rien faire, ce qui implique des inégalités de traitement", a réagi la présidente de Gastrolausanne Susan Sax dans le 19h30 de la RTS mercredi. Elle s'est dite frustrée des limitations qui perdurent.

>> Regarder le 19h30 revenir sur les annonces du Conseil fédéral :

Une étude zurichoise ­- portant sur 2500 enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans, scolarisés dans le canton de Zurich - soutient que les écoles ne sont pas des foyers de contamination.

Les écoliers ont été soumis à un dépistage des anticorps du SRAS-CoV-2 lors de chacune des trois vagues de la pandémie survenues à ce jour, a indiqué mercredi l'épidémiologiste et responsable de l'étude Susi Kriemler lors d'une conférence de presse de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Lors de la première vague, 2% des enfants ont présenté des anticorps et 8% lors de la seconde. Les données de la troisième vague ne sont pas encore disponibles. Aucun enfant n'est tombé gravement malade. Selon Susi Kriemler, peu de choses indiquent que les enfants s'infectent entre eux. Au plus fort de la deuxième vague d'infections, la proportion d'enfants était négligeable.

Enfants et ados fortement impactés par les fermetures

Le directeur de l'éducation de l'OCDE Andreas Schleicher a parallèlement présenté mercredi la troisième enquête de l'organisation sur les conséquences de la pandémie pour l'éducation. Personne n'est plus touché par les mesures sanitaires que les enfants et les adolescents, a-t-il souligné. La fermeture des écoles et les autres mesures entraînent la fermeture d'espaces sociaux importants pour eux.

En termes d'éducation, les pays de l'OCDE font dans l'ensemble face de manière différente à l'épidémie. Les fermetures d'écoles n'ont pas toujours été liées au nombre d'infections. L'enseignement numérique a par ailleurs été développé à des degrés divers, mais 80% des pays l'ont soutenu.

Cependant, les enfants les plus jeunes ne peuvent guère en profiter. Pour eux, l'enseignement en classe est essentiel, a souligné Andreas Schleicher. L'impact des fermetures d'écoles s'est fait le plus fortement ressentir pour les enfants à plus faible niveau d'instruction et défavorisés. Globalement, les fermetures d'écoles et les redoublements sont les pires des solutions.

Les personnes ayant déjà été infectées par le Covid-19 ne devront être vaccinées qu'avec une seule dose au lieu de deux, a décidé la Confédération mercredi. Elle a adapté ses recommandations pour les vaccins de Moderna et de Pfizer/BioNTech. Ces nouvelles règles ne concernent toutefois pas les personnes avec un déficit immunitaire, qui devront continuer à recevoir deux doses.

Pour les personnes ayant eu une infection confirmée au Covid-19, la vaccination n'est recommandée que six mois après l'infection. Les personnes particulièrement vulnérables devront elles être vaccinées après trois mois.

Vaccination plus déconseillée pour les femmes enceinte

Concernant les femmes enceintes, la vaccination n'est maintenant plus déconseillée que pour les patientes à haut risque. Elle est même désormais recommandée pour les futures mères souffrant d'une maladie chronique ou celles présentant un risque accru d'exposition au SRAS-CoV-2, par exemple celles qui travaillent dans le secteur des soins. Les experts n'ont toutefois pas assez de données pour recommander la vaccination à toutes les femmes enceintes.

Enfin, la Confédération ne juge plus prioritaire de vacciner les contacts étroits des personnes à risque si ces dernières sont déjà vaccinées. Les vaccins utilisés protègent très bien les personnes à risque, ont souligné l'OFSP et la Commission fédérale pour les vaccinations.

Les réouvertures annoncées ce mercredi sont à comprendre "comme un risque calculé, et certainement pas comme un chèque en blanc", a martelé le conseiller fédéral Alain Berset, interviewé dans l'émission Forum de RTS-La 1ère mercredi soir. "Ces ouvertures sont possibles avec des conditions très strictes. On doit maintenant tous ensemble montrer qu'il est possible, malgré des chiffres qui montent, de retourner pas à pas vers une certaine normalité", a poursuivi le chef du Département de l'intérieur.

Pour Alain Berset, "la dynamique n'est pas à l'explosion", même si quatre des cinq indicateurs établis le mois dernier ne sont pas au vert. Il souligne que les deux derniers assouplissements - la réouverture des magasins et l'élargissement de 5 à 10 personnes des rencontres privées - n'ont pas conduit à une situation incontrôlable.

A la question de savoir si les cafetiers-restaurateurs vont vraiment se satisfaire de la réouverture de leur seule terrasse - s'ils en ont une - alors qu'une température plutôt fraîche est attendue lundi, le conseiller fédéral socialiste a répondu par une boutade: "Je ne sais pas pour vous, mais moi, à une terrasse par 10 degrés en étant bien habillé, je trouve ça très agréable. Si je trouve un peu de temps lundi, je m'y arrêterai...", a promis Alain Berset.

>> L'interview d'Alain Berset dans Forum :

La réouverture des terrasses des cafés, restaurants et bars constitue "un premier signal allant dans la bonne direction pour l'hôtellerie-restauration", a indiqué Gastrosuisse mercredi soir dans un communiqué. "La mesure est toutefois trop hésitante et n'améliore pas la situation de la branche", déplore néanmoins la faîtière des restaurateurs.

Pour elle, les raisons qui ont poussé le Conseil fédéral à refuser la réouverture complète des restaurants est "totalement incompréhensible" et constitue "une inégalité de traitement", puisqu'il sera à nouveau possible d'aller au cinéma ou dans une salle de fitness, donc dans des espaces intérieurs.

"La communication anxiogène du Conseil fédéral irrite. Aucune raison valable ne justifie le confinement de branche. Le Conseil fédéral ignore les faits", s'emporte le président de Gastrosuisse Casimir Platzer. Pour la faîtière, pourtant, "le système de santé n'est pas submergé. Toujours plus de personnes sont vaccinées, et il est avéré que le danger de contamination est faible dans les restaurants".

Le Conseil fédéral a opté mercredi pour un compromis: c'est oui pour un repas ou une bière dès lundi prochain sur une terrasse, mais pas sans conditions.

Alors que 4 des 5 critères pour les assouplissements dépassent actuellement les seuils définis et que les conséquences des réunions de Pâques ne sont pas encore complètement connues, il est permis de penser que la pression des milieux économiques et des conseillers fédéraux PLR ont fait pencher la balance du côté de la réouverture, même si le risque est calculé.

>> Ecouter Forum faire le point sur les mesures adoptées par le Conseil fédéral :

Alors que la maîtrise de la pandémie relève du marathon, annoncer des ouvertures alors que les chiffres sont repartis à la hausse est "irresponsable", a dénoncé le président des Verts Balthasar Glättli.

Les étapes d’ouverture proposée par le Conseil fédéral remettent en question les succès antérieurs, estime le Zurichois. C’est d’autant plus regrettable que la fin de la pandémie est en vue grâce à la mise à disposition accrue de vaccins, souligne un communiqué du parti, qui appelle à "ne pas perdre patience". Pour eux, c'est la progression de la campagne de vaccination qu'il faudrait accélérer, et c'est ellle qui doit déterminer les prochaines étapes d'ouverture.

Efforts accrus nécessaires

Avec cette nouvelle étape, le Conseil fédéral donne des perspectives à la population, mais il marche sur une "corde raide", a pour sa part prévenu le parti socialiste. Pour éviter le pire, l'assouplissement devra s'accompagner d'efforts accrus en matière de vaccination, de tests et de traçage des contacts. L'aide économique doit également se poursuivre sans relâche, souligne le PS.

>> Le débat dans Forum avec les conseiller nationaux Céline Amaudruz (UDC/GE), Ada Marra (PS/VD) et Olivier Feller (PLR/VD) :

>> Lire notre synthèse des réactions : Le PLR et le Centre saluent les décisions du Conseil fédéral, mais les Verts les critiquent

Le Conseil fédéral poursuit sa "gestion hésitante" de la pandémie de Covid-19, a estimé mercredi l'Union suisse des arts et métiers (USAM). Elle demande un assouplissement plus important des mesures anti-Covid-19.

"Il n'y a toujours pas de réelles perspectives pour les branches concernées par les mesures", juge la faîtière des PME, qui dénonce des assouplissements "purement symboliques".

L'organisation considère la décision d'autoriser l'ouverture des terrasses des bars et restaurants comme "une concession minime" et doute qu'elle puisse réellement aider le secteur de la restauration. Elle trouve aussi "incompréhensible" le maintien de l'obligation du télétravail alors que les entreprises ont prouvé que les concepts de protection fonctionnent.

La Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé (CDS) est satisfaite de la stratégie d'ouverture progressive et prudente annoncée mercredi par le Conseil fédéral. L'ouverture des terrasses et le retour de l'enseignement en classe dans les hautes écoles vont dans le sens de la volonté des cantons, a-t-elle indiqué.

Cet assouplissement est néanmoins associé à un certain risque au vu du contexte épidémiologique toujours instable, tempère la CDS, pour qui il est maintenant d'autant plus important que la population continue de respecter les règles sanitaires afin que la troisième vague soit la plus faible possible.

Le PLR, le Centre (ex-PDC) et les Verts'libéraux ont salué les annonces faites par le Conseil fédéral mercredi. En permettant à divers secteurs de reprendre certaines de leurs activités dès le 19 avril, le gouvernement a fait preuve de bon sens, a estimé le PLR dans un communiqué. "En continuant à respecter les mesures sanitaires, nous pouvons espérer de nouveaux assouplissements pour les prochaines semaines", souligne le parti.

Il regrette toutefois que la vaccination n'avance pas suffisamment. "Bien qu'environ 2,4 millions de doses soient désormais disponibles, pratiquement aucune accélération de la vaccination n’est observée", relève-t-il, insistant sur le retard de la Suisse en comparaison internationale.

"Une énorme responsabilité"

Le Centre a également salué la décision du Conseil fédéral, qui offre de nouvelles perspectives. Il rappelle sur Twitter qu'il faudra "encore un peu de patience quant à l'ouverture générale. Les critères requis ne sont actuellement pas encore remplis pour franchir cette étape".

La situation épidémiologique reste délicate, abonde le président des Verts'libéraux Jürg Grossen. Les mesures annoncées mercredi impliquent pour tous une énorme responsabilité. Il faut absolument respecter les mesures de protection, ajoute-t-il.

L'UDC en veut plus

L'UDC estime pour sa part que la pression qu'elle a mis sur le Conseil fédéral a payé avec cet assouplissement. Il n'est toutefois pas satisfait de l'ampleur de celui-ci et demande que tous les secteurs soient ouverts sur un pied d'égalité.

Le fait que 50 personnes soient autorisées à l'intérieur mais que les restaurants doivent rester fermés est arbitraire et incompréhensible, critique le parti.

Le Conseil fédéral a annoncé mercredi qu'il avait chargé le Département fédéral de l'intérieur (DFI) d'étudier la faisabilité d'un engagement accru de la Confédération dans la production et le développement de médicaments et de vaccins contre le Covid-19 en Suisse.

La loi Covid-19 autorise désormais le gouvernement à "obliger les fabricants à produire des biens médicaux importants, à donner la priorité à la production de ces biens ou à augmenter les quantités produites". Elle règle aussi le financement de cette production. L'objectif est de garantir un approvisionnement suffisant de la population en biens médicaux importants.

Une réaction à l'affaire Lonza?

Cette annonce fait écho à la polémique née après les contacts avortés entre Lonza et les représentants de la Confédération sur d'éventuels investissements sur le site de Viège (VS). Certaines voix accusent le Conseil fédéral d'avoir refusé une offre pour le développement d'une ligne de production de vaccin spécialement destinée à la Suisse.

>> Lire à ce sujet : Le président de Lonza donne sa version sur l’offre d’une ligne de production de vaccins

Remboursement des traitements à base d'anticorps monoclonaux

Le Conseil fédéral veut également se préparer à l'approvisionnement en médicaments "prometteurs" contre le Covid-19. Selon lui, les thérapies combinées à base d'anticorps monoclonaux doivent bientôt être disponibles en Suisse. La Confédération prendra à sa charge le coût de ces traitements en attendant qu'ils soient remboursés par l'assurance-maladie, précise-t-il.

L'un des traitements actuellement disponibles est le Regen-Cov2, développé par le laboratoire américain Regeneron et le Bâlois Roche. Il avait été déployé à titre expérimental à la fin de l'année passée pour soigner l'ancien président américain Donald Trump. Selon le groupe américain, ce traitement pourrait éviter des "dizaines de milliers" de décès ou d'hospitalisations. Il permettrait aussi de réduire les risques d'infection au sein de ménages où une personne est touchée par la maladie.

La date de l'étape suivante d'assouplissement des mesures anti-Covid-19 n'a pas été communiquée par le Conseil fédéral lors de sa conférence de presse mercredi.

"Il y a toujours un délai entre le moment où les ouvertures sont réalisées et celui où les mesures suivantes sont annoncées", car il faut pouvoir observer l'effet des assouplissements sur l'évolution de l'épidémie, a répondu Alain Berset à la question d'un journaliste, sans articuler de calendrier.

"L'ouverture suivante dépendra évidemment de l'évolution de la pandémie. On voit, avec l'exemple d'un canton actuellement très touché [Uri], que la situation peut très vite être très fragile. On a donc besoin de beaucoup de flexibilité pour agir", a ajouté le chef du Département fédéral de l'intérieur.

Comme à chaque modification des mesures de lutte contre le Covid-19, le Conseil fédéral a publié une affiche qui récapitule les nouvelles règles anti-pandémie.

>> L'affiche des mesures en vigueur dès le 19 avril 2021

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>> Lire aussi notre article : Point par point, les assouplissements décidés par le Conseil fédéral

Dès le 19 avril, l'enseignement sur place sera à nouveau autorisé dans tous les établissements, et non plus seulement à l’école obligatoire et au secondaire II.

Les cours des universités, des hautes écoles et autres établissements de l'enseignement supérieur pourront donc à nouveau être donnés dans les salles et auditoires, mais au tiers de la capacité normale et avec un maximum de 50 étudiants. Respect des distances et port du masque seront obligatoires.

À compter du 19 avril, il sera à nouveau possible d’organiser des événements accueillant du public, par exemple dans les stades, les cinémas ou les salles de concert et de théâtre.

Les activités sportives et de loisirs seront à nouveau autorisées, y compris à l'intérieur, sauf pour les sports de contact (à l'extérieur uniquement) et pour les établissement de bien-être, qui devront laisser leurs bassins intérieurs fermés.

100 spectateurs au match, 50 au concert

Ces ouvertures sont toutefois assorties de limites de capacité très strictes. Ainsi, pour tous les événements, le nombre maximal de spectateurs sera réduit tout d'abord au tiers de la capacité habituelle. De plus, ils seront soumis dans tous les cas à une limite de 100 personnes pour ceux qui se déroulent à l'extérieur (match de foot, concert en plein air) et de 50 pour ceux qui se déroulent à l'intérieur (concert, pièce de théâtre, séance de cinéma). Le public devra être masqué (y compris à l'extérieur) et à 1,5 mètre des autres personnes.

Quant aux activités qui n'entrent pas dans la catégorie des événements sportifs ou culturels (réunions d'associations, loisirs en groupe, chorales, etc.), ils ne pourront pas rassembler plus de 15 adultes, ou 10 (comme aujourd'hui) pour les rassemblements privés à l'intérieur.

Lors de sa séance de mercredi après-midi, le Conseil fédéral a décidé de lâcher du lest et d'assouplir les mesures de lutte contre le Covid-19. A partir du lundi 19 avril, les terrasses des bars et des restaurants pourront à nouveau ouvrir. Comme lors du dernier déconfinement, il ne sera possible d'y consommer qu'assis, avec quatre personnes par table au maximum, en laissant ses coordonnées (sans toutefois l'obligation de le faire sous forme numérique) et en portant le masque pour tout déplacement.

Tous les établissements n'étant pas dotés d'une terrasse, le secteur de la restauration continuera de bénéficier du même soutien économique qu'aujourd'hui, promet le Conseil fédéral.

Retour en arrière possible

"La situation épidémiologique reste fragile et s'est même détériorée ces dernières semaines", explique le gouvernement. Il observe cependant que la hausse du nombre de cas ne s'est traduite que par une "relativement faible" augmentation des hospitalisations, que le taux d'occupation des soins intensifs est relativement stable et que la couverture vaccinale des personnes vulnérables progresse bien.

Le Conseil fédéral dit aussi avoir tenu compte des conséquences des mesures actuelles sur l'économie et la société, notamment sur les adolescents et les jeunes adultes. Il n'exclut pas un retour en arrière si le nombre d'hospitalisations devait à nouveau augmenter.

>> Ecouter Alain Berset annoncer l'assouplissement des mesures anti-Covid :

La conférence de presse du Conseil fédéral sur d'éventuels nouveaux allégements des mesures sanitaires débutera à 16h30.

Le gouvernement pourrait proposer un assouplissement sélectif avec au programme la réouverture des terrasses, mais pas celle des restaurants dans leur ensemble, ni des bars ou des discothèques.

Le Conseil fédéral peut toutefois décider de modifier ce plan attendu depuis un mois, mais aussi le reporter. Ces ouvertures arriveront-elles dès lundi prochain ou plus tard? Les milieux économiques poussent pour la rapidité, mais les indicateurs de l'épidémie sont loin d'être tous encourageants.

Le seul voyant au vert concerne la non-saturation des soins intensifs. Selon les données publiées mercredi, les patients Covid-19 occupent 23,90% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 70,30%.

>> Les explications dans le 12h45 :

La Suisse compte mercredi 2601 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). On déplore 14 décès supplémentaires et 89 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 37'004 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 7,03%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 26'178, soit 302,82 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,14. Les patients Covid-19 occupent 23,90% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 70,30%.

Près de 700'000 personnes entièrement vaccinées

Au total 689'178 personnes ont déjà reçu deux doses de vaccins et 1'815'117 une dose. La Suisse a reçu jusqu'à présent 2'390'325 doses de vaccins.

Quant aux variants du coronavirus, 42'109 cas ont été détectés en Suisse jusqu'à ce jour, dont 16'529 cas ont été attribués au variant britannique (B.1.1.7), 245 au variant sud-africain (B.1.351) et 13 au variant brésilien (P.1). Dans 25'322 cas, une mutation était présente, mais la lignée n'était pas claire.

Depuis le début de la pandémie, 627'968 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 6'474'822 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 9844 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 26'174.

Le pays dénombre par ailleurs 12'122 personnes en isolement et 21'809 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 4876 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Pour lutter contre le virus, on continue de découvrir les vertus de certains médicaments. Une étude britannique publiée récemment montre des résultats spectaculaires concernant un spray contre l'asthme qui serait efficace aussi contre le coronavirus. Si les premiers résultats montrent que le produit réduirait le risque d'hospitalisation de 90%, les spécialistes en Suisse restent toutefois prudents.

"Je ne peux pas encore parler d'un médicament miracle. Il faut attendre de voir ce que montrent les nouvelles études", tempère Nicolas Müller, infectiologue à l'Hôpital universitaire de Zurich.

L'espoir est d'autant plus grand que le remède est simple et connu de longue date. Sans compter qu’il est bien moins coûteux que d'autres traitements expérimentaux testés contre le virus.

>> Le sujet du 12h45 :

Le canton de Vaud ouvre à son tour la vaccination contre le coronavirus à de nouvelles classes d'âge. Les personnes de 50 ans et plus peuvent désormais prendre rendez-vous. Pour augmenter le rythme, un vaccinodrome va ouvrir lundi à Beaulieu-Lausanne. Puis un deuxième au Centre des congrès de Montreux dès le 26 avril.

Centres de vaccination

Sur le site de Beaulieu, il sera possible d'administrer environ 12'000 vaccinations par semaine dans un premier temps. Le rythme pourrait ensuite passer à quelque 16'000 injections, en fonction des livraisons de vaccins, explique mercredi le canton.

D'autres structures ouvriront leurs portes ces prochaines semaines. Le 2M2C à Montreux sera opérationnel dès le 26 avril, avec une capacité de quelque 4000 vaccins par semaine le premier mois, puis d'environ 8000. Il est possible de prendre rendez-vous dès lundi.

Le dispositif sera renforcé par les Pôles santé Vallée de Joux (dès le 19 avril) et Pays d'En-Haut (dès le 11 mai). Le Pôle santé du Balcon du Jura à Sainte-Croix vaccine, lui, depuis le 12 avril.

Aussi dans des pharmacies

De premières pharmacies devraient commencer à vacciner dès lundi. Et de nouvelles structures se joindront à l'effort commun: le Groupement hospitalier de l'Ouest lémanique dès le 19 avril, Unisanté dès le 26 avril ainsi que les cliniques privées de Bois-Cerf et de Genolier dès le 26 avril également.

Cette liste s'ajoute aux sept centres déjà actifs dans le canton. Il s'agit notamment du CHUV à Lausanne et des sites hospitaliers de Morges, Payerne, Rennaz et Yverdon-les-Bains.

Dans les cantons romands, l'âge requis pour la vaccination (hors personnes souffrant de pathologies qui les classent dans les groupes à risque) est actuellement le suivant:

Berne: Dès 65 ans (depuis le 1er avril). La vaccination est pratiquement terminée pour les groupes A (personnes à partir de 75 ans) et B (personnes vulnérables).

Fribourg: Dès 65 ans.

Genève: Dès 45 ans (depuis le 12 avril).

Jura: Dès 75 ans. Les proches des personnes vulnérables peuvent aussi se faire vacciner.

Neuchâtel: Dès 55 ans. Sous réserve des doses disponibles, le canton compte ouvrir la vaccination à la population âgée de 16 ans et plus dès le mois de mai.

Valais: Dès 65 ans (depuis le 13 avril).

Vaud: Dès 50 ans (depuis le 14 avril). Vaccination possible également pour les proches aidants de personnes vulnérables.

Ce mercredi après-midi, la Suisse aura à nouveau les yeux rivés sur le Conseil fédéral qui doit annoncer d'éventuels nouveaux allègements sanitaires, notamment concernant l’ouverture ou non des terrasses.

Il devra composer avec d'un côté la pression des restaurateurs, des milieux économiques et des acteurs culturels, et de l'autre avec le nombre d'infections qui ne cesse d’augmenter. Les infections ont en effet doublé en février par rapport à janvier.

Le seul voyant au vert concerne la non-saturation des soins intensifs. selon les données publiées mercredi, les patients Covid-19 occupent 23,90% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 70,30%.

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KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi

>> Ecouter aussi les explications dans le 12h45 :

Les mesures anti-Covid comme le lavage des mains et la distanciation ont une conséquence inattendue: l'an dernier, aucun cas de méningite à entérovirus du nourrisson n'a été enregistré à l'Hôpital de l'Île à Berne. Et une baisse drastique a été constatée entre l'âge de un à seize ans.

Ce constat a été publié dans la revue Open Forum Infectious Diseases.

En Suisse, ce sont en temps normal plusieurs centaines de méningites à entérovirus qui sont enregistrées chaque année chez l'enfant. Pour un bassin de 1,5 million d'habitants, les médecins de l'Hôpital de l'Île s'attendaient à une vingtaine de cas chez les nourrissons, or aucun n'a été signalé en 2020.

Il était déjà connu que les mesures mises en place dans le cadre de la pandémie tendent à réduire les infections virales. Mais cela se limitait pour l'instant à celles des voies respiratoires transmises via des gouttelettes, comme la grippe par exemple.

La compagnie aérienne Swiss est la première du groupe Lufthansa à tester l'application Iata Travel Pass. L'interface vise à faciliter les voyages en accompagnant ses utilisateurs à travers les conditions sanitaires d'entrée dans les pays, devenues plus strictes du fait de la crise pandémique.

Dès la fin du mois d'avril, la ligne Zurich - Londres Heathrow sera la première à inaugurer chez Swiss l'application développée par l'organisation faîtière IATA, détaille un communiqué mercredi. Celle-ci permet aux voyageurs de s'informer des conditions d'entrée dans leurs pays de destination, mais aussi d'enregistrer et de montrer aux autorités les résultats de leurs tests PCR.

Pour le patron du groupe bâlois Dieter Vranckx, tout ce qui peut faciliter les flux de circulation malgré le Covid-19 est essentiel. "Ce n'est que de cette manière que la connectivité internationale essentielle de la Suisse, d'un point de vue économique, peut continuer à être assurée", assure-t-il.

La pandémie a fait plonger les résultats du transporteur national: Swiss a vu son chiffre d'affaires reculer de 65,2% à 1,85 milliard de francs, entraînant une perte opérationnelle de 654 millions en 2020. Le nombre de passagers transportés a lui fondu de 74,5% sur un an.

La 52 édition de Visions du Réel débute jeudi. Pendant 10 jours, le festival repensé en version numérique proposera 142 longs, moyens et courts métrages originaires de 58 pays. Elle rendra hommage à l'auteur, cinéaste et scénariste Emmanuel Carrère.

Lors de cette édition hybride, le grand public assistera aux projections et aux "master classes" en ligne. Les rues et salles de cinéma de Nyon (VD) accueilleront en présentiel un large nombre de cinéastes, nationaux et internationaux et des étudiants en cinéma, a communiqué le festival.

"Le canton a accordé des dérogations pour accueillir les professionnels", a déclaré Martine Chalverat, directrice administrative. "Les salles pourront accueillir jusqu'à 50 d'entre eux". Le festival attend également 700 écoliers. "Quelques salles pourront être ouvertes au public si le Conseil fédéral prend des décisions en ce sens", a ajouté Martine Chalverat.

L'offre présentielle proposera en outre des balades thématiques en présence de cinéastes. Elles sont ouvertes à tous dans la limite des places disponibles. Le Festival met par ailleurs à disposition un centre de tests rapides pour garantir la sécurité des projections, des accrédités et de ses collaborateurs.

A quelques heures de nouvelles annonces du Conseil fédéral sur les mesures face à la pandémie, le président de l'UDC a défendu mercredi dans La Matinale de la RTS un assouplissement et notamment l'ouverture des terrasses de restaurants.

Mais Marco Chiesa a insisté cependant sur l'importance des gestes barrières. "C'est sur cela qu'il faut miser, c'est ça qu'il faut soutenir avec une campagne claire", a-t-il souligné. "On doit ouvrir et garder ces mesures. Personne ne veut une aventure sanitaire. Mais on doit recommencer à vivre, on doit redonner des perspectives".

>> L'interview de Marco Chiesa dans La Matinale :

>> Lire aussi : Marco Chiesa: "Personne ne veut une aventure sanitaire"

A Genève, de nouvelles unités ont été mobilisées aux HUG pour faire face à l'augmentation de patients hospitalisés. Car les nouvelles hospitalisations continuent d'augmenter progressivement. Interrogée dans La Matinale, la médecin cantonale Aglaé Tardin souligne que, désormais, une personne sur deux hospitalisée pour le Covid-19 a moins de 60 ans. En février dernier, 80% de ces patients avaient encore plus de 60 ans.

"Donc on voit très bien l'impact extrêmement positif de la vaccination, mais on voit aussi malheureusement l'impact très rapide de la grande transmissibilité du nouveau variant", souligne-t-elle. "Même si les cas augmentent assez lentement dans la communauté, l'impact sur les hospitalisations chez les plus jeunes (40-60 ans) est déjà importante".

Affections plus sévères chez les plus jeunes

Cette situation est "certainement liée au variant", explique la médecin cantonale, "non seulement parce qu'il est plus transmissible, mais possiblement aussi parce que les affections peuvent être plus sévères chez les plus jeunes".

Face à ce constat, Aglaé Tardin ne cache pas une certaine préoccupation avant de possibles assouplissements qui pourraient être annoncés par le Conseil fédéral. "Ce qui nous inquiète c'est que malgré ces mesures très strictes, qui sont en place depuis quelques mois, on voit que la progression reste constante, c'est une droite qui monte lentement", souligne-t-elle. "Et des assouplissements nous font craindre une pente qui se mettrait à monter de manière plus drastique ou exponentielle, ce qu'on craint évidemment comme on l'a vu pendant la deuxième vague en octobre-novembre".

>> L'interview d'Aglaé Tardin dans La Matinale :

Y aura-t-il un assouplissement des mesures sanitaires? Près d'un mois après avoir reporté sa deuxième étape d'ouverture, le Conseil fédéral reprend le dossier et a promis de se décider ce mercredi.

Or, si la situation épidémiologique s'est légèrement dégradée dans l'intervalle, le gouvernement envisage peu ou prou les mêmes assouplissements que le mois dernier.

Ce plan propose un assouplissement sélectif avec au programme la réouverture des terrasses, mais pas celle des restaurants dans leur ensemble, ni des bars ou des discothèques.

Dans les hautes écoles, c'est un retour sous condition de l'enseignement présentiel qui est prévu. Les événements sportifs et culturels pourraient reprendre avec 150 personnes à l'extérieur et 50 à l'intérieur, mais avec masques, distance et places assises. Des assouplissements pour les rencontres associatives et les fitness sont aussi prévus, mais pas pour les piscines. Le télétravail resterait obligatoire.

Le Conseil fédéral peut toutefois décider de modifier ce plan, mais aussi le reporter. Ces ouvertures arriveront-elles dès lundi prochain ou plus tard? Les milieux économiques poussent pour la rapidité, mais les indicateurs de l'épidémie sont loin d'être au vert. Ouvrir, c'est déjà prendre un risque. Le calcul des risques est un calcul politique et il est de la responsabilité du Conseil fédéral.

>> Le sujet de La Matinale :

KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi

Dans l'attente des nouvelles annonces du Conseil fédéral, les milieux culturels oscillent entre impatience et résignation. Des responsables culturels contactés par la RTS disent ne plus rien attendre du gouvernement. Ou ne pas trouver les mots pour dire leur découragement.

D'autres disent qu'on n'a pas su profiter du temps à disposition pour trouver de vraies solutions: un statut d'intermittent pour les artistes, ou un revenu de base.

Pour Mathieu Bertholet, directeur du théâtre de Poche à Genève, il n'y a qu'une solution: "La seule chose que nous attendons, c'est l’annonce d'une ouverture immédiate, parce que nous avions des actrices qui étaient engagées sur la durée, durant sept mois. Mais malheureusement ce contrat va se terminer au 25 avril. Donc si nous ne pouvons pas ouvrir d'ici jeudi ou la semaine prochaine, nous n'aurons pu cette année faire que quatre des 120 dates qui étaient prévues".

Les acteurs culturels estiment qu'il faut continuer à indemniser les artistes et les professionnels. Certains cinémas n'ont pas encore reçu les indemnisations de novembre et décembre.

>> Le sujet de La Matinale :

KEYSTONE - Martial Trezzini

Les boutiques de vêtements ont rouvert il y a plus d'un mois et elles retrouvent un peu de couleurs. Les finances de certains magasins affichent une croissance à deux chiffres en Suisse romande pour le mois de mars. Cet effet de rattrapage traduit une certaine envie des clients de renouveler leur garde-robe, de se faire plaisir.

Parce que la mode, les vêtements jouent un rôle important durant cette crise sanitaire. D'autant plus que leur fonction s'est étoffée au fil du temps, jusqu'à devenir un objet de communication. Pour les autres, mais aussi pour soi-même.

>> L'éclairage de La Matinale :

Depuis le début de l'année, les cuisiniers privés croulent sous les demandes. Après quelques mois à l'arrêt au printemps 2020, les réservations ont repris de plus belle pour des repas chez soi élaborés par des chefs qui se déplacent.

La RTS a contacté une dizaine de ces chefs, qui ont tous confirmé avoir retrouvé une activité au moins identique à l'avant-pandémie. Et pour beaucoup, les demandes ont explosé. La plateforme La Belle Assiette, par exemple, a vu ses réservations quadrupler en janvier dernier par rapport à la même période en 2020.

>> Ecouter le sujet d'Anouk Pernet dans La Matinale :

AFP - Jose Jordan

Alors que la France a suspendu mardi tous ses vols en provenance et à destination du Brésil en raison des inquiétudes suscitées par le variant brésilien du SRAS-CoV-2, la Suisse, elle, maintient pour l'heure ses propres liaisons aériennes.

>> Lire aussi : La France suspend "jusqu'à nouvel ordre" tous les vols avec le Brésil - Le suivi du Covid dans le monde

On ne dénombre aujourd'hui en Suisse que 13 cas de ce variant qui pourrait être plus virulent et peut-être plus résistant aux vaccins. Il est aujourd'hui majoritaire dans de nombreux pays latino-américain et s'est déjà implanté aux USA, au Canada et en Europe. Au Pays-Bas, par exemple, il croît de 60% chaque semaine, ce qui pousse certaines voix à demander une vraie coordination européenne pour limiter son arrivée.

>> Regarder le reportage du 19h30 :

>> Lire aussi : La Suisse maintient ses liaisons aériennes avec le Brésil, malgré le variant

La Confédération va devoir se débarrasser de 740'000 tests PCR périmés, a révélé dimanche la NZZ am Sonntag. Une importante réserve d'un million de tests, achetée pour près de 17 millions de francs, est en effet restée en grande partie inutilisée et a désormais atteint sa date de péremption.

Or, cette mauvaise évaluation des besoins est liée au type de tests choisis par l’OFSP, a découvert la RTS mardi. Lors de la panique provoquée par la première vague, les responsables fédéraux ont estimé qu'il fallait frapper fort et ont passé commande d’un million de kits auprès d'un fournisseur américain.

Le hic: ces tests n'étaient pas vraiment adaptés au marché suisse des laboratoires. "Choisir cette technologie n'était pas une bonne option, c'est vrai. Il est dommage que nous n'ayons pas été consultés en amont, parce que nos connaissances dans les laboratoires de diagnostics sont différentes de celles des chercheurs ou des gens qui travaillent dans l'épidémiologie", a ainsi confirmé dans Forum le directeur du laboratoire du CHUV Gilbert Greub.

>> Ecouter l'enquête de Forum:

>> Lire aussi : La réserve fédérale de tests PCR était mal adaptée aux besoins des labos

Devant la presse mardi, l'Office fédéral de la santé publique a tenu à la fois des propos rassurants et inquiétants.

Virginie Massrerey a ainsi indiqué que le nombre de nouvelles infections continue d'augmenter, mais légèrement, et que la situation est gérable et contenue, grâce aux mesures prises. "Avec 2000 à 2500 cas par jour, la situation n'est pas explosive."

L'OFSP a aussi précisé que les effets de la campagne de vaccination sur les plus de 75 ans fonctionnent. Ce groupe prioritaire est moins touché par le Covid-19 et ce devrait bientôt également être le cas pour la population plus jeune. La fréquence de vaccination s’accroît également: pour la première fois, plus de 200'000 doses de vaccin ont été administrées en une semaine.

Toutefois, alors que beaucoup exigent que le Conseil fédéral lèvent certaines mesures restrictives mercredi, l'OFSP estime que quatre des cinq critères fixés par le Conseil fédéral pour assouplir les mesures de lutte ne sont pas remplis. Un seul est respecté à ce jour, l’occupation des lits en soins intensifs: les patients Covid y occupent en effet 22,7% des places disponibles.

Sinon, le nombre de nouvelles hospitalisations (entre 60 et 70 par jour, en hausse légère), le taux de reproduction du virus (autour de 1,1, stable depuis mi-février), le nombre de nouvelles contaminations (environ 2000 par jour, soit deux fois plus qu'à mi-février) ou encore les décès (entre 7 et 11 par jour en moyenne depuis mi-février, stables) sont encore trop élevés pour garantir une ouverture plus large.

>> Le sujet du 19h30 sur la position des experts :

Pourtant généralement plus ouverte dans le domaine, la Suisse romande est la plus sceptique vis-à-vis de la vaccination contre le Covid-19, indique un sondage Sotomo. Près de 20% des Romandes et des Romands se sont dits opposés à la vaccination, contre plus ou moins 10% dans le reste du pays. Ils se montrent particulièrement sceptiques quant aux effets secondaires et à l'efficacité du vaccin.

Dans l'ensemble du pays, le taux de personnes voulant se faire vacciner a lui légèrement augmenté par rapport à la dernière enquête cet hiver. En janvier, 41% des personnes interrogées avaient indiqué vouloir se faire vacciner. Ce taux est désormais passé à 44% et 9% des sondés ont déjà reçu au moins une dose. Le nombre de vaccino-sceptiques reste lui stable à 23%.

Les femmes, plus sujettes aux effets secondaires, sont davantage réticentes à se faire vacciner: 27% d'entre elles sont plutôt contre, alors que ce taux s'élève à 18% chez les hommes.

>> Plus de détails : Les Romands sont plus sceptiques face à la vaccination, selon un sondage

L'Office fédéral de la santé publique a fait état de 2241 nouveaux cas en 24 heures, ainsi que de dix décès supplémentaires et 82 hospitalisations.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 25'447 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 8,81%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 25'673, soit 296,98 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,14. Les patients Covid-19 occupent 22,7% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 68,4%.

Au total 689'178 personnes ont déjà reçu deux doses de vaccins et 1'815'117 une dose. La Suisse a reçu jusqu'à présent 2'390'325 doses de vaccins.

>> Retour sur la journée de mardi : Les effets de la vaccination sont visibles et la situation n'est pas "explosive", assure l'OFSP

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