11 septembre 2001, New York, 8h46: les événements minute par minute
- 11 septembre 2001, une date qui a changé à jamais le cours du monde. Chaque adulte ou presque se souvient de ce qu'il faisait ce jour-là où il a vu les premières images des tours en flammes, ce qu'il a ressenti, avec qui il en a parlé.
- Vingt ans après ces attentats retentissants, cette date reste dans les mémoires comme celle de la plus grande attaque terroriste perpétrée aux Etats-Unis, un pays meurtri en son coeur.
- Ce jour-là, quatre avions de ligne étaient détournés par 19 terroristes pour être lancés contre des bâtiments hautement symboliques des États-Unis. Deux ont détruit le World Trade Center à New York, un a endommagé le Pentagone près de Washington et le dernier n'a pas atteint sa cible et s'est écrasé en Pennsylvanie.
- Ces attaques ont fait au total 2977 morts, pour la majorité à New York, et ont ouvert de nouveaux et longs conflits, au nom de la lutte contre le terrorisme, en Afghanistan et en Irak.
- Les images diffusées des deux avions percutant les tours du World Trade Center, puis l'effondrement horrifiant des deux bâtiments et la panique de la foule à New York ont aussi marqué une nouvelle ère dans la diffusion en direct d'événements dramatiques.
>> Retour sur cette journée dramatique minute par minute (les heures sont américaines. Pour la Suisse, il faut ajouter 6 heures)
Frédéric Boillat
05h30
Un mardi ordinaire aux Etats-Unis
Ce mardi 11 septembre 2001 s'apparente à un jour ordinaire aux Etats-Unis. La journée s'annonce belle avec un soleil radieux. A New York, les taxis et les métros circulent, les premiers travailleurs se réveillent, notamment ceux qui vont prendre le chemin du World Trade Center pour aller au bureau.
Entre 16'000 et 18'000 personnes vont se rendre dans le complexe WTC composé de sept tours avec aussi une station de métro et un centre commercial.
Du haut de leurs 110 étages, à plus de 400 mètres de haut, les tours jumelles trônent sur New York. Ce symbole de la ville incrusté sur toutes les cartes postales a été inauguré en 1973.
05h45
Les premières images des terroristes
A 05h45, deux des terroristes embarquent à Portland, dans le Maine, dans un vol régional à destination de Boston. Les images ont été capturées par les caméras de surveillance installées au point de contrôle. Ils arrivent à Boston une heure plus tard et embarquent peu après dans le vol 11 d'American Airlines qui sera précipité sur le World Trade Center.
Vers 07h45, cinq autres terroristes passent sans problème les portiques de sécurité à l'aéroport de Washington-Dulles. Ils embarqueront dans le vol American Airlines qui s'écrasera sur le Pentagone. Là aussi, les images ont été capturées par les caméras de sécurité.
Les embarquements des terroristes n'ont pas été filmés à Boston et New York, qui n'ont pas de caméras de surveillance à l'époque.
07h59
Le premier des quatre avions décolle
A Boston, cinq terroristes embarquent avec 76 passagers et 11 membres d'équipage dans le vol 11 d'American Airlines. Le Boeing 767 décolle à 07h59 à destination de Los Angeles. Il sera finalement précipité sur le World Trade Center à New York.
Toujours à Boston, le vol 175 de United Airlines avec 51 passagers, 9 membres d'équipage et 5 terroristes décolle à 8h15. Le Boeing 767 prend également la direction de Los Angeles, mais il sera détourné vers le World Trade Center.
Le troisième avion, un Boeing 757, décolle à 8h20 de l'aéroport Washington-Dulles, en Virginie, avec à son bord 53 passagers, 6 membres d'équipage et 5 terroristes. Le vol 77 d'American Airlines fait route vers Los Angeles mais il frappera le Pentagone, à Arlington, en Virginie.
Le quatrième et dernier appareil, un autre Boeing 757, prend lui son envol à 8h42 à l'aéroport new-yorkais de Newark avec plus de 40 minutes de retard à cause du trafic matinal. Le vol 93 de United Airlines a pour destination San Francisco mais s'écrasera finalement à Shanksville, en Pennsylvanie. A son bord se trouve 33 passagers, 7 membres d'équipage et 4 terroristes.
08h14
Le vol 11 est détourné
Les détournements proprement dits commencent à 08h14 dans le vol 11 d'American Airlines. Les cinq terroristes se lèvent et se dirigent vers le cockpit. Deux hôtesses de l'air sont poignardées et un homme qui voulait apparemment s'interposer est tué.
Aidé de ses complices, Mohammed Atta, présenté comme le coordonnateur des détournements, prend le contrôle et se met aux commandes de l'avion.
L'hôtesse de l'air Betty Ann Ong alerte American Airlines du détournement et du fait que le cockpit est inaccessible. Durant un appel qui dure 25 minutes, elle donne des informations sur les blessures des victimes et communique la position des sièges des pirates de l'air, ce qui aidera rapidement les enquêteurs.
Nous contrôlons plusieurs avions. Restez calmes et tout ira bien
Pendant ce temps, les contrôleurs aériens de Boston tentent sans succès de contacter l'avion, qui dévie de sa trajectoire. A 08h24, Mohammed Atta essaie de faire une annonce aux passagers, mais se trompe du bouton et envoie le message à Boston. Il déclare en anglais "Nous détenons des avions. Restez juste calmes et tout ira bien pour vous. Nous retournons à l'aéroport." Il demande peu après aux passagers de ne pas bouger et "tout se passera bien".
Une autre hôtesse de l'air, Amy Sweeney, appelle American Airlines et donne d'autres informations sur les terroristes. Elle indique que l'avion est très bas et qu'elle voit des immeubles. Mohammed Atta dirige l'avion vers Manhattan.
Je vois de l'eau. Je vois des bâtiments. Nous volons bas, nous volons beaucoup trop bas
Alors que les appareils destinés à signaler la position de l'avion ont été débranchés, les contrôleurs aériens pensent que l'appareil est dirigé vers l'aéroport new-yorkais de Newark.
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08h37
La Défense aérienne est avertie
Exactement 19 minutes après la première alerte, les contrôleurs aériens du Boston Center décident de demander une aide militaire et informent la Défense aérienne du détournement du vol 11, via le Northeast Air Defense Sector.
En réponse, le commandement de la défense décide d'envoyer deux F-15 de l'Otis Air National Guard Base situé à Falmouth, dans le Massachusetts, à plus de 200 kilomètres de Manhattan, pour intercepter le vol 11. Mais ils ne décolleront pas à temps.
08h46
Le vol 11 frappe la tour nord du World Trade Center
Le Boeing d'American Airlines frappe la tour nord du World Trade Center à 790 km/h. Tous les passagers sont tués instantanément, alors que l'appareil ouvre une énorme brèche entre les 93e et 99e étages du bâtiment, sur un total de 110 étages. Des centaines de personnes perdent la vie immédiatement dans le bâtiment.
Au sol, certains ont entendu le bruit de l'avion, inhabituel au centre-ville, et d'autres ont même filmé ce qu'ils pensent être un dramatique accident.
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Lors du crash, trois cages d'escalier d'urgence sont coupées, emprisonnant des centaines de personnes au-dessus du 91e étage. Des flammes jaillissent du bâtiment et une épaisse fumée noire s'en dégage. Une large entaille coupe l'immeuble.
Deux étages en dessous, Dianne DeFontes, réceptionniste dans un cabinet d'avocats, se souvient: "Il y a eu une détonation, j'ai été éjectée de ma chaise, le plafond est tombé et a heurté la table (...). Puis des gens sont arrivés, le visage noirci, et crient 'Un avion a heurté le bâtiment, nous l'avons vu frapper le bâtiment et notre bureau a explosé.'"
J'ai pu voir le grand avion venir droit sur nous (...) Je pouvais voir à l'intérieur du cockpit
Les personnes présentes dans la tour sud assistent eux au drame de très près, à l'image de, Constance Labetti, employée au 99e étage: "J'ai pu voir le grand avion venir droit sur nous (...) Il se dirigeait droit vers ce que je pensais être notre immeuble alors qu'en réalité, la tour une était visée. Je suis resté figée. Je n'ai pas bougé. Je ne pouvais pas bouger. (...) Je pouvais voir à l'intérieur du cockpit, ça montre à quel point j'étais proche. (...) Et puis il a heurté la tour une. Et pendant un moment, juste pour ce moment-là, j'étais presque soulagée, jusqu'à ce que je réalise toutes ces personnes qui venaient juste d'être tuées dans cette tour."
Joseph Dittmar, expert en assurances, travaille lui au 105e étage de la tour sud. Il constate rapidement les ravages sur la tour nord: "Ca a été les 30-40 secondes les pires de ma vie (...) de voir ces énormes trous noirs dans le bâtiment, des flammes rouges comme je n'en avais jamais vues de ma vie et des nuages de fumée grise et noire qui s'échappaient des trous."
On voit des meubles, des papiers, des gens soufflés dans le vide... des choses terrifiantes, terribles. J'avais tellement peur
Employé au 107e étage, Michael Lomonaco a pris du retard et arrive sur le site. Il regarde avec horreur le haut de la tour nord en flammes. "Je pouvais voir des gens agiter les nappes blanches depuis les fenêtres" du restaurant, se souvient-il. "C'était horrible, terrible."
08h49
Les TV américaines en direct
A l'image de CBS et CNN, les télévisions américaines interrompent leurs programmes et lancent des émissions spéciales. Elles tentent de savoir ce qu'il s'est passé avec les premiers correspondants sur place et les témoignages de New-Yorkais.
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08h50
Le président est averti d'un "accident"
En visite dans une école élémentaire à Sarasota, en Floride, le président George W. Bush est averti qu'un "petit avion" a heurté le World Trade Center. Lui et ses conseillers supposent qu'il s'agit d'un tragique accident.
08h51
Les autres vols détournés
Un contrôleur aérien de New York se rend compte que le vol 175 a été détourné. Quelques minutes auparavant, les terroristes ont tué le pilote et le copilote avant de prendre possession des commandes et de changer la direction du vol, manquant de peu de percuter plusieurs autres appareils.
Le contrôleur tente en vain de contacter les pilotes puis alerte le New York Center. Les centres d'alerte sont accaparés par le détournement du vol 11 et ne perçoivent pas immédiatement l'urgence de ce deuxième détournement. L'avion descend rapidement et prend la direction de New York.
Nous calculons son altitude et il descend d'environ 10'000 pieds par minute. C'est absolument anormal pour un avion de ligne
Un steward avertit aussi United Airlines du détournement. Des passagers appellent leurs proches pour faire de même, certains indiquant que les pilotes conduisent l'avion de manière saccadée ou précisant que leur intention est de précipiter l'appareil contre un immeuble.
Ça va mal, papa. Une hôtesse de l'air a été poignardée. Je crois qu'ils ont des couteaux ou des cutters. Ils ont dit qu'ils avaient une bombe
A 08h53, le vol 77 est détourné à son tour par les cinq terroristes. Ils coupent le transpondeur du vol et l'appareil disparaît des radars.
La Federal Aviation Administration (FAA) est avertie de ces détournements et elle informe à son tour la Défense nationale.
Nous avons plusieurs urgences ici, c'est l'escalade, on a besoin que des militaires soient impliqués
08h59
Les deux tours évacuées
Alors que l'évacuation de la tour nord avait débuté immédiatement après le premier impact, les autorités avaient dans un premier temps demandé aux personnes se trouvant dans la tour sud de rester dans le bâtiment.
Mais à 08h59, l'ordre est donné d'évacuer les deux tours et des messages sont diffusées par hauts parleurs trois minutes plus tard.
Dans le même temps, pompiers, policiers et ambulanciers affluent sur place pour porter secours aux victimes. Comme les ascenseurs de la tour nord ne fonctionnent plus, les secours montent par les escaliers et commencent à croiser des gens qui descendent dans la précipitation.
Des hélicoptères de la police survolent la tour en feu, mais tout atterrissage sur le toit est impossible à cause de la fumée et des flammes. Et d'ailleurs les plans du WTC n'ont pas prévu d'évacuations par le haut.
09h02
Premières annonces en Europe
Peu après l'Agence France Presse, c'est l'Agence télégraphique suisse qui signale qu'un avion s'est écrasé au sommet d'une tour du World Trade Center.
09h03
Le vol 175 frappe la tour sud du World Trade Center
Alors que nombre de caméras sont déjà braquées sur la tour nord, les télévisions diffusent en direct l'arrivée d'un deuxième Boeing sur Manhattan. Le vol 175 d'United Airlines se fracasse à 950 km/h dans la tour sud, entre les 77e et 85e étages.
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Tous les passagers sont tués instantanément ainsi que plusieurs centaines de personnes à l'intérieur de la tour sud. L'impact rend deux des trois cages d'escalier de secours infranchissables et coupe la majorité des câbles d'ascenseur, piégeant plusieurs centaines de personnes au-dessus de la zone d'impact et à l'intérieur des cabines d'ascenseur.
Encore sous le choc du premier crash, de nombreux New-Yorkais qui filmaient l'incendie vont également capturer l'arrivée du second avion sur le WTC. Tout le monde comprend tout de suite qu'il ne s'agit plus d'un accident.
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En train d'être évacuée de la tour sud, Constance Labetti se souvient avoir cru que la tour nord s'était effondrée sur la tour sud: "Nous avons ressenti et entendu un bruit fort. Les gens ont commencé à tomber dans les escaliers (...) C'était comme si quelqu'un avait pris le bâtiment, l'avait secoué et l'avait remis à sa place."
C'était comme si quelqu'un avait pris le bâtiment, l'avait secoué et l'avait remis à sa place
Joseph Dittmar était aussi en train de descendre par les escaliers après avoir quitté son bureau au 105e étage: "Quelque part entre le 74e et le 75e étage", la cage d'escaliers se met à osciller violemment. Les rampes se descellent du mur, les marches ondulent sous nos pieds comme les vagues dans l'océan, on sent un mur de chaleur, on sent du kérosène."
09h04
Les secours en alerte
Alors que des centaines de véhicules de secours, pompiers, policiers et ambulanciers, faisaient déjà route vers le World Trade Center, le deuxième impact décuple ce mouvement.
Le service de police de New York (NYPD) lance une alerte de niveau supérieur et mobilise des milliers d'agents supplémentaires. Le service incendie de la ville (FDNY) émet aussi une nouvelle alerte et déploie des milliers de pompiers. Des entreprises supplémentaires et du personnel en congé de toute la région métropolitaine se rendent sur les lieux.
Au bas des tours, Joseph Dittmar, parti du 105e étage de la tour sud, poursuit sa descente avec ses collègues. Au 31e étage, ils croisent pompiers et secouristes qui grimpent, à contre-courant, vers les étages supérieurs. "Leur seul regard disait qu'ils savaient qu'ils ne reviendraient pas", dit-il.
Arrivé au rez-de chaussée, après 50 minutes environ, il constate que le sol est jonché d'acier tordu, de ciment et de tâches de sang. "On savait ce que c'était", dit-il avec pudeur. Les images de gens prisonniers des flammes, tombant dans le vide, seront parmi les plus cauchemardesques de cette journée.
09h05
Le président averti
A Sarasota, en Floride, le président George W.Bush dialogue avec la maîtresse et les enfants d'une école primaire. Andrew Card, le chef de cabinet, vient lui parler et lui glisse à l'oreille: "Un deuxième avion a frappé la deuxième tour. Nous sommes attaqués."
Hébété, le président se fige, mais continue d'écouter les enfants lire avec un livre à la main. Puis il les remercie, leur demande s'ils font bien leurs devoirs et les félicite pour leur niveau de lecture.
Il lui faut plusieurs minutes pour quitter la salle de classe.
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Critiqué ou moqué pour ce manque de réaction, George W.Bush confiera plus tard avoir "choisi de ne pas partir immédiatement. Je ne voulais pas choquer les enfants. Je voulais projeter une image de calme. J'ai vécu suffisamment de crises pour savoir qu'un leader doit renvoyer une sensation de calme."
09h10
"On ne peut pas respirer et il fait très chaud"
Coincées dans les tours, de nombreuses personnes appellent les services d'urgence ou des proches, beaucoup ne savent pas exactement ce qu'il s'est passé. Plus de mille appels sont passés depuis les étages supérieures des twins towers. Les opérateurs tentent en vain de rassurer leurs interlocuteurs.
Une femme parvient à appeler son mari et lui dit: "C'est moi, je voulais juste te dire que je t'aime. Je suis bloquée dans ce building. Un avion l'a heurté ou c'est une bombe qui a explosé, on ne sait pas exactement, mais il y a beaucoup de fumée."
Bloquée au 83e étage, une autre femme contacte les urgences: "On ne peut pas respirer et il fait très très chaud, les lumières sont éteintes, tout ce que je vois c'est la fumée. Je vais mourir, à l'aide", dit-elle à l'opératrice durant un long appel, avant de raccrocher.
09h15
Les "virgules noires" et "Falling Man"
Alors que les deux tours du World Trade Center sont en flammes, les employés piégés dans les étages supérieurs suffoquent à cause de la fumée. Certains tombent des fenêtres ou choisissent de sauter. Entre 50 et 200 personnes se jettent ainsi dans le vide. Des "virgules noires", comme elles ont parfois été baptisées. Des images terribles diffusées en direct à la télévision.
Courtier en bourse, James Ronnie Whitney travaille au World Trade Center. Mais il se trouvait encore dans son appartement au moment des attentats, à proximité immédiate des tours jumelles: "Je ne pourrai plus jamais fermer les yeux sans voir les virgules tombant du ciel, ces corps courbés, comme des virgules noires, sautant par douzaines des fenêtres du bâtiment, face à mon appartement."
C'est également à ce moment-là qu'est prise l'une des plus iconique photo de ce drame, un cliché du photographe de l'Associated Press Richard Drew, qui a été nommé "Falling Man". Cette silhouette est apparue dans nombre de médias après les attentats, comme un symbole de chaque vie perdue.
Richard Drew explique qu'il prenait des photos en rafales quand il a capturé la chute de cet homme tombant la tête en avant vers le sol, en symétrie parfaite avec la façade du bâtiment. Il s'agirait de l'un des employés du restaurant Windows of the World, situé au dernier étage de la tour nord.
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09h17
Des passagers du vol 77 appellent leurs proches
Alors que la direction de l'Autorité de l'aviation civile (FAA) est avertie de la disparition du vol 77, des passagers appellent leurs proches pour les informer que l'appareil a été pris en otage par des terroristes armés de couteaux et de cutters. Les passagers sont forcés de se réunir à l'arrière de l'avion.
09h20
Les Etats-Unis en alerte
Les messages d'alerte se succèdent et des cellules de crise se mettent en place. Au quartier général du FBI à Washington, 250 agents commencent à enquêter en examinant les listes des passagers des vols détournés. Ils commencent à faire le lien avec Al-Qaïda.
A la Maison Blanche, le coordinateur national pour la sécurité et le contre-terrorisme lance une vidéoconférence avec des membres de la CIA, du FBI, des Départements d'Etat et de la Défense, ainsi que de la Défense aérienne.
Deux chasseurs F-15 arrivent au-dessus de New York et commencent à patrouiller sur les lieux. Deux autres chasseurs décollent d'une base militaire de Virginie.
Plusieurs bâtiments de la ville sont fermés, comme l'Empire State Building, le Chrysler Building, le Rockefeller Center et le Metropolitan Museum of Art. Idem pour les ponts et les tunnels. Le maire Rudy Giuliani suit la situation au poste de commandement du NYPD.
Par peur de nouvelles attaques, de nombreux New-Yorkais commencent à fuir leur ville, notamment à pied.
09h28
Le vol 93 est détourné
A 09h28, l'aéroport de Cleveland reçoit deux messages d'alerte venant du vol 93 de United Airlines. Les terroristes tuent un passager et une hôtesse de l'air au moins, prennent possession du cockpit puis forcent les autres passagers à se rassembler à l'arrière.
Le pilote qui a pris possession des commandes donne un ordre aux passagers: "S'il vous plaît, restez assis, nous avons une bombe à bord." L'avion change de direction et se dirige vers Washington.
09h30
George W.Bush: "Une apparente attaque terroriste"
En Floride, George W.Bush se présente devant les élèves, les professeurs et les journalistes, soupire et livre son premier discours aux Américains.
"Mesdames et messieurs, c'est un moment difficile pour l'Amérique", commence le chef de l'Etat avant d'annoncer qu'il rentre à Washington immédiatement. "Aujourd'hui, nous vivons une tragédie nationale. Deux avions se sont écrasés dans le World Trade Center, dans une apparente attaque terroriste contre notre pays", déclare le chef de l'Etat.
George W.Bush précise avoir ordonné que toutes les ressources du gouvernement fédéral soient mises en oeuvre pour aider les victimes et leurs familles, "et mener une enquête à grande échelle pour traquer et retrouver les auteurs de cet acte".
Le terrorisme contre notre nation ne tiendra pas
"Le terrorisme contre notre nation ne tiendra pas", conclut le président, avant d'inviter l'assistance à respecter avec lui un moment de silence: pour les victimes, leurs familles et l'Amérique.
09h35
Le vice-président emmené dans un bunker sécurisé
Les contrôleurs aériens constatent que le vol 77 a changé de direction et se rapproche du district de Columbia. D'autres attaques aériennes semblent se préciser.
Les services secrets ordonnent l'évacuation du vice-président Dick Cheney de la Maison Blanche. Le numéro deux américain est emmené dans le bunker sécurisé du Centre opérationnel d'urgence présidentiel de la Maison Blanche.
09h37
Le vol 77 s'écrase sur le Pentagone
Le vol 77 d'American Airlines, détourné après son décollage de l'aéroport de Washington-Dulles, s'écrase à 850 km/h sur le Pentagone, à Arlington, en Virginie. Les 65 passagers sont tués sur le coup, alors que 125 personnes perdent la vie au sol, des militaires et des civils.
C'est un avion-cargo de l'armée qui avertit les contrôleurs aériens de l'aéroport national Ronald Reagan de Washington que le vol 77 s'est écrasé.
Louise Rogers, une civile travaillant au Pentagone, se souvient: "Au début, j'ai pensé que j'avais fait exploser le télécopieur (...) Et puis j'ai compris que ce n'était pas moi. J'ai senti le kérosène (...) Nous avions entendu à la radio, avant cela, parler des Twin Towers. Mais New York semblait si loin..."
Au début, j'ai pensé que j'avais fait exploser le télécopieur
"Je savais que c'était des terroristes. Mais l'idée d'utiliser un avion comme arme et que ça puisse avoir lieu (au Pentagone), ça c'était un peu difficile à imaginer", raconte aussi Karen Baker, aussi employée au Pentagone.
Le crash a soulevé une boule de feu et allumé un incendie qui a ravagé la façade ouest du bâtiment, alors en partie en rénovation, et celle-ci s'est en partie effondrée. Les pompiers ont dû attendre plusieurs heures avant de pouvoir s'approcher.
Dans un premier temps, plusieurs chaînes de télévision font état de l'explosion d'une voiture piégée au Pentagone. Ce n'est qu'à 09h53 que CNN confirme le crash d'un avion.
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09h40
Emission spéciale de la TSR
Il est 15h40 en Suisse, la TV romande prend l'antenne pour rendre compte de cet événement majeur. Avec de nombreux invités, la présentatrice Philippa de Roten et les journalistes Xavier Colin et Abraham Zisyadis tentent de comprendre ce qu'il se passe aux Etats-Unis, assistant en direct aux derniers événements.
La TSR reste durant 3h50 en direct avec cette émission spéciale, avant de céder l'antenne au 19h30 et ensuite à une autre émission spéciale.
09h42
L'espace aérien américain fermé
Les autorités de l'aviation civile (FAA) ferment l'espace aérien américain, ordonnent à tous les avions en vol d'atterrir sur l'aéroport le plus proche. Tous les vols civils sont annulés jusqu'à nouvel ordre.
"Les vols d'évacuation sanitaire militaire peuvent être libérés" de cet ordre, précise la FAA.
Les vols internationaux qui faisaient route vers les Etats-Unis sont en majeure partie déviés vers le Canada.
09h43
La Maison Blanche évacuée
La Maison Blanche et le Capitole sont évacués et fermés. Idem pour divers bâtiments officiels à travers le pays, comme le quartier général de la CIA à Langley, en Virginie, mais aussi des ponts et des espaces publics.
09h58
Des passagers du vol 93 se révoltent
Des passagers du vol 93 arrivent à entrer en contact avec des proches. Un total de 35 appels sont passés depuis l'avion.
Lauren Grandcolas appelle son mari et lui laisse un message: "Jack, chéri, tu m'entends? OK, je veux juste te dire qu'il y a un problème avec l'avion. Je vais très bien. Je voulais juste te dire combien je t'aimais."
Les passagers sont informés que le World Trade Center a été attaqué, que les pirates de l'air n'ont pas l'intention de se poser et qu'ils vont heurter délibérément un bâtiment.
On leur conseille de tout faire pour reprendre le contrôle de l'avion. Les passagers rassemblés à l'arrière établissent une stratégie pour reprendre le cockpit.
Nous devons faire quelque chose. Je suis en train d'élaborer un plan
Dans l'avion, Tom Burnett appelle son épouse et lui dit: "Nous devons faire quelque chose. Je suis en train d'élaborer un plan."
Todd Beamer utilise lui un téléphone situé sur le dos d'un siège et il est mis en relation avec une opératrice d'United Airlines. Il lui confie qu'ils projettent de reprendre le contrôle de l'avion. Ses derniers mots sont: "Etes-vous prêts, les gars? Okay, allons-y."
09h59
La tour sud du World Trade Center s'écroule
Sous le regard de millions de personnes, la tour sud du World Trade Center s'effondre, 56 minutes après avoir été touchée par le vol 175. En dix secondes, le bâtiment s'écroule entièrement dans un déluge de feu, d'acier et de poussière.
Plusieurs équipes de secours qui se trouvaient dans le bâtiment, ainsi que des personnes bloquées aux étages supérieurs sont tuées. On estime à plus de 800 le nombre de personnes tuées dans la tour sud. La violence est telle qu'aucune trace d'ADN n'a jamais été retrouvée pour des centaines de victimes.
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Le bâtiment 4 du World Trade Center et le Marriott World Trade Center sont partiellement détruits par l'effondrement de la tour sud.
Dans le même temps, un grand nombre de personnes sont en train de quitter la tour nord, en descendant les étages à pied, par les escaliers encombrés. Certains ont eu la vie sauve en quittant rapidement des étages au-delà du 80e.
Je ne voyais même pas mes mains, devant mes yeux
Les témoins affirment que tout le monde descendait dans le calme jusqu'à l'effondrement de la tour sud. Dianne DeFontes, réceptionniste au 89e étage, évoque un "rugissement énorme" et l'escalier qui a tremblé, sans savoir alors de quoi il s'agissait: "C'est comme être dans un tremblement de terre, je peux imaginer que c'est comme ça." Et "personne n'a dit un mot jusqu'à ce que le bruit s'arrête, puis nous avons eu très peur."
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L'ambulancier Al Kim vient d'arriver sur place pour évacuer les blessés. Il échappe in extremis à l'anéantissement. "Je ne pouvais plus respirer, tellement il y avait de fumée dans l'air. Je me souviens avoir utilisé ma chemise pour me couvrir la bouche. Je ne voyais même pas mes mains, devant mes yeux."
Le souffle de chaleur provoqué par l'effondrement de la tour lui brûle les narines, les sourcils. Tout son corps se couvre d'une épaisse couche de cendres.
Il fait complètement noir, mais il entend les voix de deux collègues: ils se retrouvent et se donnent la main, "comme des écoliers". Et se mettent à marcher au milieu des décombres, des flammes, des appels à l'aide et des alarmes individuelles de pompiers pris dans les gravats, faites pour se déclencher automatiquement lorsqu'ils sont sans mouvement trop longtemps.
Egalement au pied de la tour, Larry Tompkins, aussi pompier, se souvient de cet énorme nuage, puis de la scène d'apocalypse qui a suivi: "C'était comme une hallucination, on se serait cru sur la planète Mars."
Sur les chaînes de télévision, c'est la stupeur. Beaucoup mettent plusieurs minutes à comprendre d'où provient l'énorme nuage de poussière qui est diffusé en direct.
10h00
Panique dans les rues de New York
A New York, l'impensable s'est produit, l'une des tours du World Trade Center s'est écroulée. Dans les rues, c'est la panique. Tout le monde fuit Lower Manhattan, alors qu'un énorme nuage de fumée envahit la ville.
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10h03
Le vol 93 s'écrase à Shanksville, en Pennsylvanie
Dans le vol 93, le groupe de passagers qui entend se révolter se déplace vers l'avant de l'avion. Il semble qu'ils parviennent à maîtriser deux des terroristes dans l'allée centrale. L'homme qui a pris possession des commandes tente de les déstabiliser en faisant vaciller l'avion. Mais les passagers peuvent apparemment pénétrer dans le cockpit en en défonçant la porte avec un chariot.
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Il semble alors que le pilote ait choisi d'écraser délibérément le Boeing pour empêcher les passagers d'en reprendre le contrôle.
Le vol 93 s'abîme dans un champ en bordure d'une forêt près de Shanksville, en Pennsylvanie, à une vitesse de 933 km/h, tuant sur le coup les 40 passagers et les 4 pirates de l'air. L'avion est pulvérisé.
Comme le vol s'est écrasé, sa cible n'est pas connue avec certitude. Les terroristes visaient apparemment la Maison Blanche ou plus probablement le Capitole. Le crash s'est produit à environ 20 minutes de vol de Washington.
10h20
L'autorisation d'abattre un avion si nécessaire
Le président George W.Bush, qui a repris place à bord d'Air Force One pour une destination alors inconnue, annonce au vice-président Dick Cheney qu'il a donné l'autorisation d'abattre un avion si cela est nécessaire.
10h28
La tour nord du World Trade Center s'écroule
Exactement 1 heure et 42 minutes après avoir été frappée et moins de 30 minutes après la tour sud, la tour nord du World Trade Center s'écroule, répandant des milliers de tonnes de débris dans les rues environnantes. Plus de 1600 personnes, des employés pris au piège dans la tour et des pompiers, sont tuées.
Sous les yeux horrifiés des New-Yorkais, les twin towers, symboles forts de la ville très prisés des touristes, n'existent plus.
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Au pied de l'immeuble, l'officier de police David Brink sait qu'il n'a plus le temps de s'enfuir et il se réfugie derrière un petit muret, persuadé qu'il ne survivra pas. "Il me semblait que l'effondrement durait éternellement. La fumée était aveuglante, je ne pouvais courir nulle part. La fumée était tout autour de moi, ainsi que tous les débris. C'était étouffant".
Il me semblait que l'effondrement durait éternellement
A ce moment-là, les attaques et leurs conséquences directes sont formellement terminées. En moins de deux heures, quatre avions se sont écrasés, détruisant le World Trade Center et endommageant le Pentagone. Près de 3000 personnes ont été tuées et les 19 terroristes sont morts.
10h30
Un deuxième nuage de fumée envahit New York
Alors que le sud de Manhattan se couvre de poussière, c'est la panique dans les rues de New York. Des milliers de personnes fuient dans la pénombre qui recouvre la ville, certains se réfugiant où ils le peuvent, dans des magasins ou des restaurants, d'autres étant recouverts par la poussière.
Toute circulation est impossible dans la ville et les gens ne savent où aller, errant dans les rues pour s'éloigner le plus possible du World Trade Center.
Même les forces de secours ne savent pas trop comment réagir, prises au dépourvu par un drame qui les dépasse. Pompiers et policiers sont coupés dans leur élan, en route vers les tours jumelles.
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11h02
L'évacuation de Lower Manhattan ordonnée
Près du World Trade Center, le maire Rudy Giuliani et ses collègues ont trouvé un abri dans un immeuble de bureau. Ils marchent vers le nord pour trouver un endroit en vue d'établir une nouvelle base d'opération pour la gouvernance de la ville.
Interrogé par des journalistes au milieu des incessantes sirènes, Rudy Giuliani exhorte la population à évacuer le sud de Manhattan. "Je voudrais profiter de cette occasion pour dire à tout le monde de rester calme et, dans la mesure du possible, d'évacuer Lower Manhattan", déclare-t-il.
Des dizaines de bateaux, ferries, bateaux de pêche ou yachts, se mobilisent et évacuent quelque 500'000 personnes. Des milliers d'autres marchent, parfois des heures durant, fuyant par le Brooklyn Bridge à l'est ou par le nord de Manhattan.
Peu après, c'est Wall Street, temple de la finance mondiale, qui est fermé, le siège de la bourse américaine se trouvant non loin du World Trade Center.
11h18
Swissair suspend ses vols vers les Etats-Unis
La compagnie helvétique Swissair Group annonce la suspension de tous ses vols vers les Etats-Unis. Neuf appareils s'y dirigeaient et ceux qui n'avaient effectué qu'une petite partie du trajet ont fait demi-tour.
Pour les autres, Swissair trouve des aéroports d'urgence hors des Etats-Unis, essentiellement au Canada.
11h30
Une ville dévastée
Alors que les chaînes de TV du monde entier sont braquées sur New York, le bilan des attaques est impossible à établir et change constamment.
Les images dignes d'une scène de guerre sont diffusées, montrant une ville partiellement dévastée.
12h00
L'armée en alerte maximale
Un retour direct à Washington étant jugé peu sûr, Air Force One prend la direction de la Barksdale Air Force Base à Shreveport, en Louisiane. Arrivé sur place, le président George W.Bush place les forces armées américaines en état d'alerte maximum, à un niveau jamais atteint depuis les années 70.
"La liberté a été attaquée ce matin", indique le chef de l'Etat dans un message enregistré, en promettant de "traquer et punir les lâches responsables" des attentats.
Le président est ensuite transféré sur la base aérienne d'Offutt, dans le Nebraska, où il convoque le Conseil national de sécurité.
12h30
Les miraculés du WTC
Vers 12h30, 14 personnes sont repérées dans une section de la tour nord qui a miraculeusement survécu à l'effondrement. Ils se trouvaient alors dans une cage d'escalier, restée miraculeusement debout.
Durant les heures qui suivent, plusieurs personnes sont encore retrouvées en vie dans les gravats, notamment deux policiers vers 20h. Genelle Guzman-Mc Millan est la dernière: elle est extraite des débris 27 heures après l'attaque.
13h00
De multiples réactions internationales
Les réactions et condamnations se multiplient dans le monde entier, à commencer par le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, qui exprime sa sympathie aux victimes et aux familles. "Nous sommes tous traumatisés par ces attentats", a-t-il dit.
Le secrétaire général de l'OTAN George Robertson condamne "avec la plus grande fermeté les attaques" et dénonce des "atteintes intolérables à la démocratie". Il souligne la nécessité de "faire front commun pour combattre le fléau du terrorisme".
Nous sommes tous traumatisés par ces attentats
Le président de la Commission européenne Romano Prodi se dit "horrifié" par la "tragédie" qui se déroule à New York et à Washington. "Les Européens sont aux côtés des Etats-Unis" dans leur condamnation et leur résistance au terrorisme.
Pour le Premier ministre britannique Tony Blair,"ce terrorisme de masse est le nouveau fléau du monde d'aujourd'hui". "Il est perpétré par des fanatiques qui sont indifférents au caractère sacré de la vie humaine". La reine Elizabeth II adresse elle ses condoléances au peuple américain.
Le président français Jacques Chirac déclare que la "France a toujours condamné et condamne sans réserve le terrorisme". Le chancelier allemand Gerhard Schröder exprime son "effroi": "Le peuple allemand se tient aux côtés des Etats-Unis dans ces heures terribles".
Le président russe Vladimir Poutine déplore cette "tragédie horrible" et le président chinois Jiang Zemin envoie un message de sympathie à son homologue américain.
Le pape Jean-Paul II condamne vivement "la violence qui ne construit rien", dans un télégramme adressé au Président américain George W. Bush. Il "a été informé constamment du déroulement de cette énorme tragédie et il a, dès le premier moment, prié Dieu pour qu'il accorde le repos éternel aux nombreuses victimes et le courage à leurs familles", a déclaré le porte-parole du Vatican.
Au Proche-Orient, Israël propose son aide et l'envoi d'équipes de secours. Le chef de la diplomatie Shimon Peres estime que le monde doit s'organiser pour lutter sans compromis contre le terrorisme", qui est "un danger mondial". Le ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer dénonce la menace que fait planer "le terrorisme de l'islam extrémiste".
Le président palestinien Yasser Arafat qualifie lui ces actes de "totalement inacceptables". "Nous condamnons cette opération grave. Nous sommes complètement choqués. C'est incroyable, incroyable", a-t-il dit.
Nous sommes complètement choqués
Cela n'empêche pas des Palestiniens de tirer des salves à l'arme automatique en signe de joie à Naplouse en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans les camps de réfugiés du Liban.
La vague d'attentats a aussi été condamnée par l'Iran et par l'ambassadeur au Pakistan du régime des talibans au pouvoir en Afghanistan.
13h20
Etat d'urgence à Washington
Le maire de Washington Anthony Williams décrète "l'état d'urgence dans la capitale", ce qui signifie la mobilisation immédiate des personnels "essentiels" de police et des casernes de pompiers.
Le centre-ville est complètement désert, car les gens ont arrêté le travail pour rentrer précipitamment chez eux.
13h30
Les téléspectateurs du 19h30 revivent le fil de journée tragique
Il est 13h30 à New York et 19h30 en Suisse. Les téléspectateurs du Téléjournal revivent les images folles d'une journée tragique aux Etats-Unis.
13h33
Moritz Leuenberger, président de la Confédération: "Il n'y a pas de mots"
Le président de la Confédération Moritz Leuenberger réagit aux attentats, se disant "touché et profondément ému, je trouve à peine les mots. Il n'y a pas de mots pour exprimer une catastrophe humaine et politique, qui était inimaginable et qui ne pourra jamais être comprise".
Et d'exprimer au nom du Conseil fédéral et du peuple suisse, "notre profonde compassion, notre immense tristesse et notre solidarité au peuple et au gouvernement américain".
Il n'y a pas de mots pour exprimer une catastrophe humaine et politique, qui était inimaginable et qui ne pourra jamais être comprise
Moritz Leuenberger estime encore que "des acquis et des valeurs telles la paix, la démocratie libérale et la tolérance subissent une lourde défaite par ces actes monstrueux pleins de haine. Ce sont des valeurs auxquelles nous continuons pourtant de croire. Car la haine, la terreur et la guerre ne sont jamais les moyens pour résoudre des conflits et d'autant moins pour rechercher la justice".
Le président a envoyé un télégramme au président Bush pour lui faire part de ces sentiments et proposer l'aide de la Suisse.
Egalement membre du Conseil fédéral, Joseph Deiss s'est dit "choqué" et "affligé" dans le 19h30. Il s'est toutefois voulu rassurant sur d'éventuelles menaces en Suisse, à l'exception des intérêts américains. Une ligne d'aide téléphonique est mise en place.
15h35
Al-Qaïda et Ben Laden au centre de l'attention
Ce qui bruissait depuis de longues heures est confirmé par un haut responsable américain: le groupe Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden est soupçonné d'être impliqué dans les attentats.
Certaines sources ont tout d'abord attribué les attentats au Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), mais ce dernier a immédiatement démenti. La piste d'un terrorisme intérieur a en revanche été rapidement éliminée.
C'est ensuite vers le Saoudien Oussama Ben Laden que les regards se tournent, car il a déjà affirmé par le passé qu'il frapperait les Etats-Unis "pour se débarrasser du démon américain". Le leader du réseau Al-Qaïda se trouve en Afghanistan et certaines sources le disent proche du mollah Omar, le chef suprême des talibans au pouvoir dans le pays.
Les Etats-Unis tiennent déjà Ben Laden pour responsables des attentats à la bombe dirigés contre les ambassades américaines de Nairobi, au Kenya (213 morts, dont huit Américains) et de Dar es Salam en Tanzanie (11 morts, tous Tanzaniens) en août 1998.
"Monsieur Ben Laden n'est pas impliqué. Il s'est vu confisquer tous ses moyens de communication. Il n'a pas les moyens d'organiser un tel attentat", déclare Abdul Salam Zaeef, l'ambassadeur des talibans au Pakistan. Et de répéter ensuite: "Il ne peut pas parler au téléphone, il n'a pas l'internet, ni de téléphone satellitaire pour contacter qui que ce soit."
Mais la piste Ben Laden va rapidement se préciser et le terroriste le confirmera quelques mois plus dans un message: "Je vous le dis, Allah sait qu'il ne nous était pas venu à l'esprit de frapper les tours. Mais après qu'il fut devenu insupportable de voir l'oppression et la tyrannie de la coalition américano-israélienne contre notre peuple de Palestine et du Liban, j'ai alors eu cette idée."
Les Etats-Unis demanderont aux talibans de lui livrer Ben Laden et après le refus de ceux-ci, George W.Bush va lancer une intervention internationale en Afghanistan dans le but déclaré d'anéantir Al-Qaïda et de capturer son leader.
17h20
Le bâtiment 7 du World Trade Center s'écroule
Après avoir brûlé durant plusieurs heures, le bâtiment 7 du World Trade Center, un immeuble de 47 étages voisin des deux tours, s'effondre. Il abritait notamment le PC de crise de la mairie de New York qui avait été évacué dans la matinée.
Les abords de l'esplanade sur laquelle s'élevaient les deux tours ont été interdits à quiconque, même aux sauveteurs, en raison du grand nombre de débris qui continuent à tomber des immeubles endommagés.
18h54
George W.Bush de retour à la Maison Blanche
Après avoir atterri à la base d'Andrews, près de Washington, le président George W. Bush rentre à la Maison Blanche.
20h30
George W.Bush s'adresse à la nation
George W.Bush s'adresse aux Américains dans un discours télévisé qui commence ainsi:
"Aujourd'hui, mes chers compatriotes, notre mode de vie, notre liberté même ont été la cible d'une série d'actes terroristes délibérés et meurtriers. Les victimes se trouvaient dans des avions ou dans leurs bureaux. Des secrétaires, des hommes d'affaires et des femmes, des militaires et des employés fédéraux. Des mères et des pères. Des amis et des voisins."
A l'antenne, le chef de l'Etat ne cache pas son émotion: "Les images d'avions fonçant sur des immeubles, les images d'incendies, d'énormes bâtiments s'effondrant nous plongent dans l'incrédulité, dans une profonde tristesse ainsi que dans une colère calme, mais inflexible."
George W.Bush promet également qu'il ne restera pas sans réaction: "Ces massacres visent à effrayer notre nation et à la pousser vers le chaos et le recul, mais ils ont échoué. Notre pays est fort. Les actes terroristes peuvent ébranler les fondations de nos bâtiments les plus importants, mais ils ne peuvent atteindre les fondements de l'Amérique."
Ces massacres visent à effrayer notre nation et à la pousser vers le chaos et le recul, mais ils ont échoué. Notre pays est fort
"Nous recherchons actuellement qui est responsable de ces actes diaboliques. Nous ne ferons aucune distinction entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les hébergent", ajoute-t-il.
Et le président de conclure: "Ce soir, je vous demande de prier pour tous ceux qui souffrent, pour les enfants dont l'univers a été brisé, pour tous ceux dont la sécurité a été menacée. Et je prie pour qu'ils aient une force plus grande qu'aucun d'entre eux, exprimée à travers les âges dans le Psaume 23: "Même si je traverse à pied la vallée de la mort, je ne ressens aucun mal car tu es avec moi".
Voici donc un jour où tous les Américains de tous milieux s'unissent dans une même détermination en faveur de la justice et de la paix. L'Amérique a vaincu des ennemis par le passé et le fera aussi cette fois-ci. Aucun d'entre eux n'oubliera ce jour, et nous allons continuer de défendre la liberté et tout ce qui est bon et juste dans notre monde.
Merci. Bonne nuit et que Dieu bénisse l'Amérique."
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20h40
Des milliers de morts
Plus de dix heures après les premières attaques, il demeure difficile d'établir un bilan. Les responsables américains livrent les informations au compte-gouttes, jusqu'à ce que George W.Bush donne un premier chiffre dans son discours: "Des milliers de vies ont été soudain emportées par des actes de terrorisme funestes et abjects."
Des dizaines de personnes ont été tuées dans l'attentat qui a endommagé le Pentagone mardi, a de son côté déclaré le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld lors d'une conférence de presse. Il a précise que plusieurs morts ont été retirés des lieux du drame, mais ne donne aucun chiffre sur le nombre de morts et de blessés.
21h00
Deux tours en feu sur toutes les Unes
Alors que radios et télévisions poursuivent leur direct, diffusant inlassablement les images des attentats , la presse sort de son côté des éditions spéciales dès la soirée de cette journée tragique.
Sur toutes les Unes apparaissent les twin towers en feu ou en train de s'écrouler. Et il en ira de même le lendemain pour la presse du monde entier.
22h30
Les rues de Manhattan sont désertes
Les habitantes et habitants de New York se couchent après la pire journée de leur histoire et des images dramatiques dans les yeux.
Les rues sont quasi-désertes à Manhattan, donnant des airs de ville fantôme à une ville qui d'ordinaire ne dort jamais. Quelques rares piétons s'aventurent hors de chez eux, alors que les fameux taxis jaunes ne sont qu'une poignée à circuler. Régulièrement, des ambulances trouent le silence et rappellent le drame qui a secoué la ville dans la journée.
Ici ou là, des bougies sont déposées en hommage aux victimes. Ou des portraits de disparus sont placardés, des proches espérant encore les retrouver en vie.
Les bâtiments publics sont cernés par des cordons policiers, alors que la majorité des restaurants et tous les théâtres sont fermés. Dans les rares bars ouverts, les têtes sont toutes levées vers le poste de télévision, qui repasse encore et encore les mêmes images des deux tours en feu ou s'écroulant.
A la gare de Grand Central, qui achemine chaque jour des dizaines de milliers de banlieusards, seuls quelques voyageurs attendent encore d'improbables trains. Sur les affichages électroniques, la Croix-Rouge demande des volontaires pour donner leur sang.
En sous-sol, les métros reprennent peu à peu du service. Toutes les rues donnant accès à la gare sont bouclées par des cordons policiers, tout comme un peu plus loin les abords de la bibliothèque municipale ou ceux du Rockefeller Center.
23h00
Le bilan
Au total, 2977 personnes ont perdu la vie lors des attentats du 11 septembre 2001: 2753 à New York, 184 au Pentagone et 40 en Pennsylvanie. Un décompte qui n'inclut pas les 19 terroristes.
Parmi ces victimes figurent près de 500 pompiers et membres des secours qui sont intervenus, pour la plupart à New York.
L'attaque des twin towers a provoqué à elle seule le décès de 2753 personnes, mais seules 1643 victimes ont été formellement identifiées.
Sur les 2977 victimes, 310 étaient de nationalité étrangère, dont 67 Britanniques, 41 Indiens, 28 Sud-Coréens, 24 Canadiens, 24 Japonais, 4 Français et 1 Belge. La plus jeune victime avait 2 ans, la plus âgée avait 85 ans.
Plus de 6000 personnes ont aussi été blessées, selon le bilan officiel, mais diverses sources évoquent un bilan de plus de 20'000 blessés.
Des dizaines de milliers de personnes ont aussi été exposées aux dégagements toxiques. Beaucoup ont souffert de problèmes pulmonaires ou respiratoires par la suite.
Au total, huit immeubles se sont totalement ou partiellement effondrés sur le site du WTC: le 1 World Trade Center (tour nord), le 2 World Trade Center (tour sud), le Marriott World Trade Center, le 4 World Trade Center, le 5 World Trade Center, le 6 World Trade Center, le 7 World Trade Center et l'Église orthodoxe grecque Saint-Nicolas.
Les débris ont aussi causé de lourds dommages aux immeubles adjacents: une cinquantaine ont subi des dégâts.
23h30
Et maintenant?
A la place du World Trade Center a été construit un mémorial dédié aux victimes qui égrène les 2983 personnes tuées lors des attentats, les 2977 du 11 Septembre et les 6 victimes de l'attaque à la bombe qui avait secoué le WTC le 26 février 1993.
Le mémorial est essentiellement constitué par deux bassins carrés représentant l'empreinte des deux tours détruites. De l'eau s'écoule en leur centre, un mouvement d'eau qui symbolise la chute des tours.
Sous le mémorial se trouve un musée dédié à ce drame qui présente des centaines d’artefacts récupérés des décombres. Non loin se trouve un mausolée contenant les restes des victimes non identifiées, un site qui n'est pas accessible au public.
Un nouveau complexe d'immeubles a en outre été construit autour du mémorial, dont la One World Trade Center, qui en est la plus haute tour. Inaugurée en 2014, celle-ci compte 94 étages et mesure 546 mètres avec sa flèche.
00h00
Les images marquantes
Rarement, un événement n'aura été autant filmé, photographié, commenté. Vingt ans après, les images de ces attentats demeurent gravées dans les mémoires.