Accusée de négligence en pleine pandémie, Nuria Gorrite se défend

Les cantons romands vont commencer à vacciner les enfants ces prochains jours.

A Granges-Paccot (FR), la responsable du site et ses équipes se préparent à accueillir les enfants dès l'âge de 5 ans. Les doses sont arrivées, tout comme le matériel pour faire patienter la centaine de petits inscrits pour samedi.

>> Le reportage du 19h30 :

La présidente du gouvernement vaudois Nuria Gorrite a été mise en cause mardi par un article du Blick romand, relevant qu'elle avait fréquenté un restaurant de Crans-Montana (VS) alors qu'elle était sans doute porteuse du Covid-19.

L'article de Blick, qui se base sur des témoignages et photos, relève aussi que Nuria Gorrite et ses amis sont restés debout et sans masque dans le restaurant, en attendant qu'une table se libère, ce qui est contraire aux directives sanitaires.

>> Plus de précisions dans Forum :

Interviewée mardi dans l'émission Forum, Nuria Gorrite reconnaît une erreur, mais conteste toute forme d'irresponsabilité.

"Quand je suis entrée dans ce restaurant, notre table n'était pas encore prête et le restaurateur nous a proposé un verre à boire debout au bar. J'aurais clairement dû le refuser. C'est l'erreur que j'admets avoir réalisée ce soir-là", admet l'élue.

"En revanche, les accusations qui portent à penser que je me serais rendue dans ce restaurant en me sachant positive au Covid et en étant irresponsable de le diffuser autour de moi, je les conteste formellement. Ce sont des accusations assez graves qui sont erronées et surtout inacceptables compte tenu de la réalité de la situation", affirme Nuria Gorrite.

>> L'interview de Nuria Gorrite dans Forum :

Le médecin cantonal vaudois, Karim Boubaker, a pour sa part défendu la présidente du Conseil d'Etat, qui a effectué plusieurs autotests, tous négatifs, entre le 25 et le 30 décembre. Selon lui, l'élue a suivi "à la lettre les consignes données à la population", tout en faisant preuve "d'une attitude responsable et respectueuse de ses concitoyens".

Le Covid-19 affecte le système ferroviaire au Tessin et en Italie. En raison de l'absence de conducteurs de train et de mécaniciens malades ou en quarantaine, il y a actuellement moins de trains de la compagnie Tilo qui circulent que d'habitude. Certaines liaisons sont supprimées.

C'est le cas pour des lignes entre Chiasso et Côme (I) ou entre Côme et Varèse (I), a indiqué mardi la compagnie ferroviaire italo-suisse. Au total, 30 trains de moins que prévu sont actuellement en service, a précisé une porte-parole de Tilo. L'horaire allégé est valable jusqu'à dimanche.

Les CFF ne sont pas en reste. Selon leur site internet, la situation est également "de plus en plus tendue". Le nombre d'absences pour cause de maladie augmente et il n'y a parfois "plus de réserves de personnel". Les CFF n'excluent pas d'éventuelles suppressions de trains ces prochains jours "à cause d'annonces de maladie de dernière minute".

Soleure, Schaffhouse, Glaris et Bâle-Campagne réduisent à leur tour la durée de la quarantaine pour les cas contacts de 10 à 7 jours. Les quatre cantons suivent ainsi les recommandations de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) pour lutter contre le Covid-19.

Cette mesure entre en vigueur immédiatement à Glaris, mercredi à Schaffhouse et Bâle-Campagne et lundi prochain à Soleure, ont annoncé mardi les quatre cantons. La quasi-totalité des cantons ont suivi les recommandations de l'OFSP. Seuls les Grisons et Argovie n'ont pas encore franchi le pas.

Avec l'accumulation des quarantaines et isolements, les effectifs dans les hôpitaux suisses restent sous pression. La situation n'est pas près de s'améliorer, a prévenu mardi Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse.

Si la déferlante Omicron n'a "pas encore produit de mouvement clair" au niveau des hospitalisations, les absences parmi le personnel soignant se font, elles, déjà ressentir, a relevé Rudolf Hauri lors de la conférence de presse des experts de la Confédération.

Il a rappelé que la majorité des cantons ont réduit la durée de la quarantaine pour les cas contacts de 10 à 7 jours. Ce qui, selon lui, peut aider dans une certaine mesure.

La situation va toutefois rester tendue ces prochains jours, et dans tous les secteurs. "L'évolution actuelle n'épargnera pas les écoles", a-t-il notamment prévenu.

Alors que les enfants ont repris ou vont reprendre le chemin de l'école après les fêtes, des mesures doivent être prises dans cinq domaines, selon Alain Di Gallo, membre de la task force scientifique de la Confédération. "Les enfants sont fortement touchés par la vague Omicron", a-t-il déclaré mardi devant les médias à Berne.

Le but est de garder les écoles ouvertes et d'éviter une rupture de la formation et de la vie quotidienne, a exposé le directeur de la Clinique pour enfants et adolescents de l'hôpital universitaire de Bâle.

Il a préconisé l'installation de moniteurs pour mesurer le CO2 dans les salles, afin de contrôler la qualité de l'air. Il a aussi recommandé les tests réguliers de tous les enfants, y compris ceux asymptomatiques. "Une, deux voire trois fois par semaine." Il faut en outre être attentif aux enfants qui présentent des symptômes.

Alain Di Gallo a encore insisté sur le port du masque, même dans des pièces bien aérées. Une combinaison de toutes les mesures est nécessaire pour éviter les infections, selon lui.

Il a enfin plaidé pour la vaccination des enfants. Le vaccin permet d'atténuer les effets en cas d'infections, de continuer à aller à l'école ou encore d'éviter le Covid long.

Avec la forte hausse des cas de Covid en raison du variant Omicron, les hospitalisations vont à nouveau augmenter ces prochaines semaines, a averti mardi le chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'OFSP Patrick Mathys. Cela ne conduira cependant pas forcément à une pression supplémentaire sur les soins intensifs, car les données à disposition montrent qu'Omicron conduit plus rarement à des cas graves.

>> Les précisions dans le 19h30 :

Au cours de l'actuelle cinquième vague épidémique, le nombre d'hospitalisations liées au Covid-19 a culminé à 123 par jour (en moyenne sur 7 jours) le 7 décembre dernier, avant de redescendre à 76 actuellement. Le record d'hospitalisations remonte à la 2ème vague (251 par jour fin octobre 2020), suivi de la 1ère vague (170 par jour fin mars).

Le haut taux de positivité actuel aux tests laisse en outre penser que de nombreuses infections ne sont pas découvertes, a poursuivi Patrick Mathys. L'OFSP a indiqué mardi que le taux de positivité s'élève à 33,8%, contre 26,2% il y a une semaine.

>> Ecouter aussi Forum faire le point sur la situation dans les hôpitaux :

Plus de 90% des patients atteint du Covid-19 et traités dans les hôpitaux suisses sont actuellement infectés par le variant Delta du SRAS-CoV-2, a indiqué mardi Samia Hurst, vice-présidente de la task force scientifique de la Confédération. La transition vers Omicron, dominant en Suisse dans les nouveaux cas, est attendue dans les deux prochaines semaines.

>> Les précisions dans Forum :

Keystone/EPA - Narong Sangnak

Les risques de finir à l'hôpital après avoir été infecté par Omicron sont toutefois inférieurs de moitié qu'avec Delta, a-t-elle poursuivi. Mais elle craint quand même une double charge pour les hôpitaux, entre les contaminations du personnel soignant et une surcharge dans l'arrivée de patients. "Un nombre élevé d'hospitalisations diminue la qualité des soins pour tous, aussi dans les services normaux."

Prévenir le manque de main d'oeuvre

Samia Hurst a aussi mis en garde contre les conséquences de la vague d'Omicron sur les entreprises privées. Elle les a invitées à préparer des mesures pour pouvoir fonctionner sans une partie de leur main-d'oeuvre qui serait temporairement isolée.

Elle a enfin insisté sur les mesures à respecter, comme limiter les contacts, porter le masque à l'intérieur ou effectuer des autotests. Elle a aussi insisté sur la dose de rappel, "essentielle pour enrayer la vague".

Le chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Patrick Mathys a présenté mardi des excuses au nom de son office après l'erreur sur les chiffres de l'épidémie de Covid-19 publiés lundi. Près de 20'000 cas n'avaient dans un premier temps pas été comptabilisés.

"Nous sommes conscients que beaucoup de gens, en particulier les journalistes, se basent sur ces chiffres", a relevé. "Nous ferons encore plus attention à l'avenir", a-t-il assuré.

Dans un premier temps, l'OFSP avait annoncé un peu plus de 38'000 cas sur 96 heures. Le chiffre complet dépassait en fait les 57'000 cas. L'erreur est due au fait que les chiffres de jeudi dernier n'avaient pas été additionnés.

Le Tessin a décidé mardi de renforcer ses mesures de lutte contre le Covid-19 afin de limiter la diffusion du variant Omicron, indique-t-il dans un communiqué publié mardi.

Les grands événements sportifs et culturels réunissant, même à l'extérieur, plus de mille spectateurs restent autorisés, mais les spectateurs devront obligatoirement être vaccinés ou guéris (règle dite des "2G", qui n'autorise plus l'entrée aux détenteurs d'un test négatif), porter un masque et rester assis à leur place.

La consommation de boissons ou de nourriture ne sera possible que dans les structures de restauration, et le nombre de spectateurs sera limité aux deux tiers de la capacité maximale des installations.

Masque obligatoire à l'école primaire

Le Conseil d'Etat a en outre décidé d'étendre l'obligation du port du masque à partir de la 1ère primaire (3e Harmos). Les procédures resteront les mêmes que celles en vigueur avant Noël à partir de la 4e primaire. Cette mesure sera valable jusqu'au 25 février, début des vacances de carnaval.

Le Département de l'éducation recommande en outre aux parents et aux élèves de tous les niveaux d'effectuer un autotest (payant) dimanche, à la veille du retour en classe. En cas de résultat positif, les élèves devront éviter d'aller à l'école durant la première semaine.

Le retour des hôtes européens ainsi que la forte demande locale ont permis aux hébergements des régions de montagne de faire le plein durant les fêtes de Noël et du Nouvel An. Le nombre de nuitées enregistrées devrait représenter la quasi-totalité de celles de 2019.

Par rapport à la même époque de 2020, marquée par la 2e vague de la pandémie, les nuitées devraient avoir augmenté de 10 à 15% grâce au retour des touristes étrangers. "Cette augmentation est, certes, moins importante que celle espérée par la branche en novembre, mais représente tout de même près de 90% du niveau des nuitées atteint en 2019", a souligné Suisse Tourisme dans un communiqué mardi.

Comportement de réservation très volatil

Si le nombre de nuitées a progressé dans les zones de montagne(+13%), il a en revanche encore reculé dans les villes et les zones rurales.

Les professionnels notent aussi "un comportement de réservation toujours très volatil, étroitement lié aux incertitudes épidémiologiques" et à la météo. Mais les annulations venant de l'étranger "peuvent en partie être compensées par des listes d'attente de réservations importantes d'hôtes suisses".

La Suisse compte mardi 20'742 cas de Covid-19 de plus que la veille, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). C'est la première fois que plus de 20'000 cas sont enregistrés entre deux annonces quotidiennes.

On déplore également 15 décès supplémentaires et 109 malades ont été hospitalisés. Il y a sept jours, l'OFSP avait annoncé 13'375 cas, soit 7367 de moins. Le même jour, il dénombrait 17 décès et 124 hospitalisations supplémentaires.

Au cours des 14 derniers jours, le nombre de nouveaux cas atteint 12'958 par jour en moyenne (en hausse), le nombre d'hospitalisations 76 (en baisse) et le nombre de décès 14 (stable).

Actuellement, 316 personnes atteints du Covid-19 se trouvent aux soins intensifs et occupent 34,6% des places disponibles. Tous malades confondus, le taux d'occupation se monte à 76,0%.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 61'328 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 33,8%, contre 26,2% il y a une semaine. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,37. Le taux d'incidence (nombre total d'infections sur 14 jours pour 100'000 habitants) atteint 2083.

Le variant Omicron représente 64,2% des cas de SRAS-CoV-2 séquencés ou examinés dans les laboratoires sur sept jours, avec un délai de deux semaines environ.

Au total, 67,3% des Suisses ont déjà reçu deux doses de vaccin. Par rapport à la population âgée de plus de 12 ans (âge minimum pour l'instant pour la vaccination en Suisse), la part des personnes entièrement vaccinées se monte à 76,6%, indique l'OFSP. Par ailleurs, 64,8% des personnes âgées de 65 ans et plus et 25,9% de la population ont déjà reçu une dose de rappel.

Depuis le début de la pandémie, 1'391'771 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 14'947'563 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 11'938 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 39'796.

>> Retour sur la journée de mardi : Accusée de négligence en pleine pandémie, Nuria Gorrite se défend

A Genève, les Hôpitaux Universitaires (HUG) sont en pleine campagne pour pallier le manque de dons durant la période des fêtes de fin d'année. Si les volontaires sont bien au rendez-vous, certains découvrent qu'ils ne peuvent pas donner leur sang parce qu'ils ont été en contact avec un cas Covid.

Ne pas avoir été en contact étroit (soit pendant plus de 15 minutes dans un endroit clos) avec une personne contaminée ces deux dernières semaines est en effet un nouveau critère, décidé sur le plan fédéral. Il existe en fait depuis le début de la pandémie et répond au principe de précaution, a expliqué dans le 12h30 de la RTS Sophie Waldvogel, médecin responsable du Centre de transfusion sanguine des HUG.

"On n'a jamais pu mettre en évidence une transmission du Covid par transfusion. Mais par crainte que ça puisse arriver un jour, on a mis cette restriction", précise-t-elle. Et cette précaution est maintenue avec l'arrivée du variant Omicron, qui laisse supposer qu'il pourrait avoir une transmissibilité par le sang.

Pas de don en cas de rhume

Et la précaution va même plus loin, puisque les personnes qui ont souffert d'un rhume au cours des 15 dernières jours ne peuvent pas non plus donner leur sang, sauf si un test négatif prouve que ce n'était pas le Covid. Dernière consigne: les personnes testées positives jusqu'à une semaine après le don du sang doivent prévenir le centre de transfusion. Selon la date de contamination, la poche sera détruite.

Tout cela rend la collecte de sang difficile. Les HUG ont d'ailleurs dû refuser plus de donneurs que d'habitude, mais heureusement, leur objectif de 1000 poches de sang collectées est déjà rempli.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

KEYSTONE - Laurent Gillieron

Depuis début janvier, les enfants de 5 à 11 ans peuvent recevoir le vaccin à ARN messager de Pfizer. Dans la pratique, la vaccination a réellement débuté ce lundi dans une partie des cantons. Dans les autres, elle débutera dans les jours à venir (lire notre brève de 07h30).

Selon les spécialistes, les effets indésirables, comme les maux de tête ou la fièvre, ont tendance à être moins fréquents chez les petits que chez les adolescents et les adultes. Les enfants reçoivent en outre une dose trois fois moins forte du vaccin.

La vaccination des 5 à 11 ans a lieu sur rendez-vous dans les cliniques pédiatriques ou les centres spécialisés. La procédure est pratiquement la même que pour les adultes: deux piqûres, à environ un mois d'intervalle. A chaque fois, le patient reste en observation un quart d'heure.

>> Les détails dans La Matinale mardi :

AFP - GEOFFROY VAN DER HASSELT

Une étude publiée par les autorités sanitaires britanniques confirme que la vaccination complète contre le Covid-19 offre une forte protection face aux formes sévères de la maladie et aux hospitalisations.

Pour le virologue, professeur à l'EPFL et membre de la task force de la Confédération Didier Trono, ces conclusions sont un plaidoyer pour la vaccination. "Les chiffres indiquent qu'avec une troisième dose de vaccin, on a quelque 88% de chances de moins de finir à l'hôpital si on est infecté par Omicron", a-t-il indiqué mardi dans La Matinale.

>> Ecouter son interview :

Keystone - Laurent Gillieron

La plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne OneDoc, créée en 2017, cartonne depuis que la crise du Covid-19 a éclaté. Elle joue désormais un rôle essentiel dans l'organisation de la politique vaccinale suisse. Deux millions de personnes y ont créé un compte.

La possibilité d'y prendre un rendez-vous pour un test Covid ou pour le vaccin l'a fait décoller. "Il y a un jour où on a battu notre record, où 120'000 rendez-vous ont été pris en une journée. C'était le jour où l'ouverture de la vaccination pour tous a été annoncée", se souvient Arthur Germain, cofondateur de Onedoc, interviewé mardi dans La Matinale.

Données hautement sensibles

Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue Médicale Suisse, salue l'arrivée d'acteurs du digital dans la médecine, mais regrette le manque de proactivité des autorités au vu de la sensibilité des données.

"C'est important que ça se modernise, parce que le reste de la société s'est modernisé. Le grand souci est plus du côté de la privatisation à la fois des données et des structures. Tout cela arrive sans vrai débat démocratique, sans qu'on se demande ce qu'on est en train de faire avec le système de santé", a-t-il réagi, rappelant au passage la débâcle de la plateforme mesvaccins.ch, victime de nombreuses défaillances.

>> Lire à ce sujet : Les failles techniques de la Fondation mesvaccins.ch étaient "très graves"

Le grand souci est plus du côté de la privatisation à la fois des données et des structures. Tout cela arrive sans vrai débat démocratique

Pour garantir un maximum de sécurité, OneDoc a décidé de maintenir les données en Suisse. Et Arthur Germain prévient: "Si [le site] devait crasher pendant 24 heures, il ne se passerait plus grand-chose en Suisse au niveau des vaccinations et des tests Covid". La plateforme ne peut donc pas se permettre la moindre interruption de ses services.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Les tests sérologiques permettent de connaître son immunité contre le Covid-19, et donc de savoir si l'on a besoin d'une ou de deux doses de vaccin. Selon certains spécialistes, ils pourraient donc être utiles à ceux qui hésitent devant la piqûre.

"Les personnes qui sont sujettes à être hospitalisées et à avoir des complications, ce sont bien sûr les personnes qui soit n’ont pas été vaccinées, soit n’ont pas fait la maladie", a expliqué mardi le pédiatre et chargé d'enseignement à la faculté de médecine de l'Université de Genève Alessandro Diana dans La Matinale de la RTS.

Selon le spécialiste, la sérologie pré-vaccinale serait une action de santé publique pertinente. L'Etat pourrait cautionner cette démarche et donner un accès gratuit à ces tests.

Pas la panacée

Un autre expert, Didier Trono, virologue et professeur à l'EPFL, n'est pas vraiment convaincu par cette idée. Il met en garde: les tests sérologiques ne sont pas la panacée. "Je ne peux rien dire sur l’effet que ça aurait sur la volonté ou pas de se faire vacciner", indique-t-il. "Je peux dire cependant que cela ne renseignerait pas la personne sur son éventuelle protection contre l’infection ou la réinfection", affirme-t-il.

L'Office fédéral de la santé publique rappelle de son côté que la stratégie de la Confédération repose en premier lieu sur la vaccination. Les tests d'anticorps pour les personnes dont le statut immunitaire n'est pas connu ne sont pas pour l'heure recommandés.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

AFP - Amaury Cornu

La vaccination contre le Covid-19 démarrera samedi prochain dans le canton de Vaud. La journée de lancement aura lieu au centre de Beaulieu à Lausanne. La prise de rendez-vous, elle, a commencé le 27 décembre déjà. Selon la chargée de projet de la hotline Vaud Marie-Jo Valente, un peu plus de 2600 appels ont été reçus et 1316 rendez-vous ont été pris dans les différents centres de vaccination vaudois.

"Les parents posent plutôt des questions sur la manière dont ça se passe, sur les lieux de vaccination", a-t-elle expliqué dans La Matinale de la RTS mardi. Le portrait-robot des personnes qui appellent? "Des parents qui souhaitent protéger leurs enfants face à la recrudescence du virus au niveau de ces âges-là, ou qui ont des grands-parents ou des personnes à risque autour d'elles".

Surtout les 9-11 ans

La majorité des inscriptions (65%) concerne les 9 à 11 ans, selon des chiffres fournis par le Département vaudois de la santé et de l'action sociale (DSAS). Des rendez-vous ont aussi été pris pour les plus petits, les 5-6 ans représentant 10% des inscriptions. Ce sont alors presque toujours des soeurs ou frères d'enfants inscrits chez les 9-11 ans.

Les vaccinations seront réalisées par des pédiatres et des infirmières spécialisées en pédiatrie. Elles se poursuivront les mercredis après-midi dans l'ensemble des centres vaudois qui vaccinent déjà les jeunes de 12 à 15 ans, et les samedis au centre de vaccination de Morges.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Keystone/DPA - Sebastian Gollnow

Plusieurs cantons, notamment en Suisse alémanique, ont donné le coup d'envoi de la vaccination des enfants. En Suisse romande, ils devront encore attendre quelques jours.

En Argovie, les cliniques pédiatriques des hôpitaux cantonaux d'Aarau et de Baden, ainsi que le centre de vaccination de Spreitenbach, accueillent depuis lundi les petits âgés de 5 à 11 ans. Dans les cantons de St-Gall, d'Appenzell Rhodes Extérieurs et de Schwyz, la vaccination sera possible dès mercredi. Zoug a commencé le 31 décembre dernier.

Dès mercredi à Genève

A Genève, la vaccination débutera mercredi. Quelque 500 enfants sont pour l'instant inscrits. Le canton dispose de suffisamment de doses de vaccin. Cette semaine est considérée comme un tour de chauffe avant la rentrée scolaire, prévue lundi prochain. Neuchâtel, Zurich, Uri et les Grisons ont pour leur part ouvert lundi la possibilité de prendre rendez-vous pour vacciner les enfants.

A Neuchâtel, le vaccin est recommandé pour les enfants qui sont atteints dans leur santé ou qui sont en contact étroit avec des personnes à risques, a précisé lundi le canton. Les petits Neuchâtelois pourront se faire piquer les samedis 8 et 15 janvier.

La vaccination des 5-11 ans débutera aussi samedi dans les cantons de Vaud, de Fribourg et de Schaffhouse, le 10 janvier à Uri et le 12 janvier en Valais. Dans le canton de Berne, les parents peuvent annoncer leurs enfants depuis la mi-décembre dans l'un des centres de vaccination "U-12" de Berne, Bienne et Thoune. Certains médecins pratiqueront aussi le vaccin dans leur cabinet à partir de janvier.

>> Lire aussi : La vaccination pour les enfants de 5-11 ans désormais recommandée en Suisse

Parmi les figures de l'ombre de la crise du Covid-19, la Protection civile s'est imposée comme une cheville ouvrière essentielle. Depuis deux ans, la PCi renoue avec sa mission première d'appui à la population, avec à la clé des expériences humaines inédites.

Action de prévention et de contrôles, appui aux pharmacies et aux hôpitaux, transports, transferts et installations. Depuis le début de la pandémie, la protection civile a été amenée à effectuer de nombreuses tâches généralistes. Mais pas seulement. Au fil du temps, ses tâches se sont affinées. Le personnel engagé se forme maintenant à des rôles plus spécifiques, comme la vaccination.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

La cinquième vague de Covid-19 n'épargne pas les EMS. Dans le Jura, le regain épidémique de ces derniers mois a été vécu de plein fouet dans l'EMS du village de Charmoille. Depuis fin novembre, le Covid a emporté 20 personnes sur les 70 résidents, soit près d'un tiers de l'effectif.

Pour le personnel, soit une centaine d'employés au total, cette période a été particulièrement difficile à vivre, comme l'explique Anne Mandres en charge de l'animation dans l'établissement jurassien.

"C'était une période pesante. Venir au travail en se disant le matin 'est-ce qu'il va y avoir de nouveaux cas positifs', 'est-ce qu''il va y avoir des décès', 'comment est-ce qu'on va retrouver les résidents', c'est très difficile."

>> Voir le sujet du 19h30 :

Ce lundi, les élèves de plusieurs cantons alémaniques, dont Zurich et Bâle, faisaient leur rentrée, alors que le variant Omicron continue sa progression.

Et à chaque canton, ses propres règles. Si le port du masque est par exemple obligatoire partout, dans certains cantons il est imposé dès la première année, dans d'autres dès la quatrième, ou parfois encore seulement dès le secondaire.

En ce qui concerne les tests, là aussi les pratiques diffèrent. Ils sont recommandés partout, parfois obligatoires, ou parfois encore organisés en masse.

Tous, enfin, reprennent en présentiel, sauf à Bâle-Campagne où les écoliers étudieront à distance tant qu'ils n'auront pas tous été testés négatifs.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Quid de la Suisse romande

En Suisse romande, si tout va bien, la rentrée aura lieu dans une semaine. Les cantons communiqueront leur décision jeudi après s'être réunis mercredi.

Les enseignants romands tiennent à pouvoir donner leurs cours, quitte à ce que le port du masque soit obligatoire, que les écoles fassent des tests généralisés et que des remplaçants soient prévus pour reprendre les classes des professeurs en quarantaine.

>> Le sujet de Forum :

Problèmes d'organisation pour les parents

Une reprise des cours en présentiel, c'est également ce que souhaite Isabelle Colliard, présidente de la Fédération des Associations de parents d'élèves du canton de Fribourg. D'autant plus si la décision des cantons n'est communiquée que jeudi.

En cas de report ou de classe à distance, "comment vont faire les parents pour s'organiser", s'interroge-t-elle lundi au micro de Forum. Avant de poursuivre: "Tous ne peuvent pas télétravailler, donc ils ne pourront parfois pas aller travailler. Ce sera un problème pour les entreprises."

>> L'interview complète d'Isabelle Colliard :

Dans la grande majorité des cantons suisses, la durée de la quarantaine a désormais été réduite de 10 à 7 jours. Elle ne concerne plus que les personnes vivant sous le même ménage que les cas positifs, ou celles étant dans une relation intime avec une personne malade.

Les autres types de cas contact sont exemptés de quarantaine. En revanche, même les personnes vaccinées ou guéries y sont soumises, sauf si vaccin ou guérison ont eu lieu il y a moins de 4 mois.

Manque de données scientifiques dénoncé à Soleure

Le Tessin, Genève, Bâle-Ville, Vaud, le Valais, le Jura, Zoug et Fribourg sont soumis à ce régime depuis vendredi dernier, St-Gall depuis mercredi dernier et Neuchâtel, Berne, Lucerne, Uri, Schwyz, Obwald, Nidwald et les deux Appenzell depuis ce lundi. En revanche, aucune décision n'a encore été prise en Argovie.

A Soleure, il n'est pas prévu de procéder à des adaptations de la quarantaine. Contactée par l'ATS, la médecin cantonale soleuroise Yvonne Hummel a estimé que de telles modifications devraient être réglées au niveau fédéral. Par ailleurs, selon elle, "il manque des données médico-scientifiques" qui montrent une contagiosité plus courte des personnes infectées ou potentiellement infectées. Elle dit craindre une détérioration rapide de la situation épidémiologique avec la quarantaine raccourcie.

Ce lundi marque le jour de rentrée scolaire en Suisse alémanique pour la plupart des enfants. Pour les Romands et les Bernois, ce sera lundi prochain. La question de repousser cette rentrée se pose face à la propagation très rapide du variant Omicron en Suisse. Aussi bien les experts scientifiques de la Confédération que certains pédiatres le demandent, car les écoles ont connu une fin d'année compliquée avec beaucoup de quarantaines et des classes fermées.

Retarder la rentrée scolaire doit être une mesure de dernier recours, estime toutefois le pédiatre, infectiologue et chargé d'enseignement à l'Université de Genève Alessandro Diana. Pour lui, cette mesure n'est pas prioritaire.

Faire une sérologie pré-vaccinale

"On pourrait peut-être prendre d'autres mesures préventives au sein même de l'école, notamment la détection du CO2, le port du masque et la distanciation entre les personnes", a-t-il plaidé lundi dans La Matinale de la RTS.

"Ce que je conseille aux parents, c'est de faire avant tout une sérologie pré-vaccinale, de voir quel est l'état de l'enfant et s'il a été en contact avec la maladie ou pas", développe le pédiatre. "Ceux qui ont eu la maladie, on le saura parce qu'il y aura eu un test. La sérologie permet d'identifier les personnes qui ont fait une maladie asymptomatique."

>> L’interview d’Alessandro Diana dans La Matinale :

Dédoubler les classes

Pour Stéfanie Prezioso, conseillère nationale genevoise d'Ensemble à gauche, il faudrait aussi des mesures de prévention beaucoup plus fortes en milieu scolaire. Par exemple tester les enfants massivement, dédoubler les classes et les moments passés à la cantine, ce qui signifie davantage d'enseignants et de personnel.

>> L'interview de Stéfanie Prezioso dans La Matinale :

KEYSTONE - Peter Klaunzer

La task force scientifique de la Confédération et plusieurs pédiatres suisses veulent limiter la transmission du Covid dans les écoles, virus auquel, selon les experts, tous les enfants finiront par être exposés.

Dans une prise de position commune, ils recommandent cinq mesures, à commencer par l'amélioration de la qualité de l’air, en utilisant par exemple des capteurs de CO2, un moyen simple et peu coûteux pour savoir quand il est nécessaire d'aérer les espaces.

Faciliter la vaccination des 5-11 ans

Il faut en outre procéder à un dépistage régulier des élèves, au moyen de tests salivaires au moins une fois par semaine, ce qui diminuerait le risque de devoir mettre en quarantaine des classes entières. Les experts recommandent également de garder à la maison les élèves qui présentent des symptômes.

Autre mesure préconisée, faciliter la vaccination des 5 à 11 ans pour les parents qui le souhaitent. En revanche, le report de la rentrée scolaire n'est pas souhaité, sauf si la mobilité de l'ensemble de la population est également fortement réduite.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

AFP - Eliot Blondet

La publication du nombre des nouveaux cas de Coronavirus par l'Office fédéral de la santé a rencontré des problèmes lundi. Le communiqué publié dans un premier temps en début d'après-midi sur Twitter indiquait des données sur 72 heures, soit depuis vendredi. On dénombrait alors 38'437 nouveaux cas, 33 décès supplémentaires et 150 hospitalisations. Or, l'OFSP n'avait pas encore publié les cas recensés jeudi 30 décembre, en raison du week-end du Nouvel An.

Contacté par la RTS, l'OFSP a déploré une erreur dans la présentation des chiffres, tout en assurant que les données en elles-mêmes étaient correctes.

Un nouveau tweet de l'Office a tenté de clarifier les choses peu avant 17h en séparant les données de jeudi et celles du week-end du Nouvel An, soit depuis vendredi.

Au final, la Suisse compte lundi 57'387 cas supplémentaires en 96 heures (soit les cas recensés jeudi, vendredi, samedi et dimanche). On déplore 57 décès supplémentaires et 278 malades ont été hospitalisés.

Hausse des cas, mais recul des hospitalisations

Lundi dernier, il y avait 36'261 nouvelles infections, 69 décès supplémentaires et 345 hospitalisations en 96 heures. On constate donc en une semaine une hausse des contaminations, mais un recul des décès et des hospitalisations.

Actuellement, 631 personnes se trouvent aux soins intensifs. Les patients Covid-19 occupent 36,20% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 74,10%.

Durant les dernières 72 heures, les résultats de 144'131 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 26,7%. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,36.

Le variant Omicron représente 64,2% des cas de coronavirus séquencés ou examinés dans les laboratoires sur sept jours, avec un délai de deux semaines environ.

Au total, 67,21% des Suisses ont déjà reçu deux doses de vaccin. Par rapport à la population âgée de plus de 12 ans (âge minimum pour l'instant pour la vaccination en Suisse), la part des personnes entièrement vaccinées se monte à 76,48%, indique l'OFSP. Par ailleurs, 64,32% des personnes âgées de 65 ans et plus et 25,12% de la population ont déjà reçu une dose de rappel.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 172'209, soit 1977,29 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Depuis le début de la pandémie, 1'371'038 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 14'886'196 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 11'922 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 39'686.

>> Retour sur la journée de lundi : Couac de l'OFSP dans sa présentation des chiffres du week-end du Nouvel An

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