Dans ce premier épisode, le Point J essaie de comprendre ce qui fâche autant les paysans, avec Valentina Hemmeler Maïga, directrice générale de l’Office de l'agriculture et de la nature du canton de Genève.
"Pour faire simple, c'est d'une part les normes imposées et la bureaucratie, et d'autre part, les prix qui sont payés aux paysans pour leurs produits. Il s’agit donc là plutôt d'une adresse à la grande distribution, aux transformateurs", analyse-t-elle.
S'il le faut, on ira peut-être jusqu'à bloquer le transit des camions de la grande distribution
Ces mobilisations paysannes ont lieu dans un contexte d’événements climatiques extrêmes: sécheresses, inondations, gels. "À cela s’ajoutent des prix volatiles et des coûts de production en hausse, en raison notamment de la crise COVID, mais aussi des guerres en Ukraine et au Proche-Orient", précise Valentina Hemmeler Maïga.
"En Suisse, on a les mêmes problèmes de fond qu'en Europe. On a vraiment l'impression de travailler beaucoup, [de produire] du bon lait, de bonnes céréales, mais on est très peu payé pour ce qu'on produit. On n'arrive pas à vivre", répond de son côté Arnaud Rochat, qui a lancé en Suisse le mouvement "On marche sur la tête".
Arnaud Rochat souhaite collaborer avec la population. "On voit que les consommateurs ne sont pas contents du fait qu’il n'y a que très peu du prix d'achat qui revient aux paysans. Ils n'ont pas non plus l'impression de récompenser l'agriculteur qui a fait le travail."
Où ce mouvement de contestation a-t-il commencé? Qu’est-ce qui a déjà été mis en place pour calmer cette colère?
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J