Les chiffres du syndicat national de l'édition française (SNE) sont sans appel: les ventes de dictionnaires de français ont baissé de 80% en moins de dix ans. Si en 1990, le chiffre d'affaires atteignait environ 82 millions d'euros, il ne pèse plus que trois millions en 2022.
En Suisse, la librairie Payot a de son côté enregistré une baisse de 20% de ses ventes de dictionnaires de français entre 2021 et 2023. Du côté de la Fnac Suisse, on annonce un recul global des ventes de dictionnaires d'environ 85% sur les quinze dernières années.
La chaîne de magasins explique cette chute par l'apparition de dictionnaires en ligne, mais aussi par "l'importance croissante de l'anglais en milieu scolaire, parfois au détriment du français".
Il est toutefois impossible de quantifier avec précision la baisse des ventes du secteur pour chaque maison d'édition. Contactées, les Éditions Larousse et Le Robert ne communiquent aucun chiffre.
Face à l'émergence d'internet, les poids lourds du secteur, Larousse et Robert, ont diversifié leur offre (dictionnaires thématiques et dictionnaires Junior par exemple) et ont mis en place des plateformes numériques propres.
Dès 1989, les éditions Le Robert ont proposé une partie de leur contenu sur CD-ROM et, près de 25 ans plus tard, elles ont lancé une application mobile. L'année dernière, le Dico en ligne Le Robert enregistrait 24 millions de visiteurs et visiteuses.