Sorties CD: retour du groove des Roots

L'attente aura valu la peine. Annoncé depuis octobre dernier, le 9e album studio des Roots sort enfin. Et "How I got Over" est une belle cuvée. Le groupe de rap acoustique de Philadelphie parle notamment des présidences de George W.Bush et Barack Obama, pour lequel il s'était engagé lors de la campagne de 2008. Les invités sont à nouveau nombreux et variés, de John Legend à la harpiste Joanna Newsom.

Emmené par un Black Thought toujours aussi affûté au microphone et Questlove à la batterie, le rap version Roots se nourrit abondamment de hip-hop, soul et folk... et offre un groove imparable.

Un opus calme et loin du gangsta rap

Peut-être trop occupés par leur présence régulière en tant que groupe résident du Late Night Show de Jimmy Fallon sur NBC, The Roots ont tout de même peaufiné un album plutôt calme et décidément très loin du rap formaté gangsta.

Très aérien, "Dear God 2.0", une magnifique reprise avec le groupe Monster of folk, ouvre la voie. Très soul, "Now or never" ou "How I got over" sortent également du lot. Beaucoup plus rap, "Web 20/20" et sur tout le costaud "Hustla" ferment un album qui confirme que le collectif de Philadelphie fait (presque) à chaque fois l'événement.

Herbie Hancock monte sa chorale

Anoushka Shankar, Seal, Pink, John Le gend, Jeff Beck, Manu Katche, Chaka Khan, The Chieftains, Los Lobos ou James Morrison: voici une partie des noms réunis par Herbie Hancock pour son projet choral "The Imagine Project".

Le pianiste de jazz de 70 ans a mis plus d'un an pour mettre en place ce collage qui égrène des titres 1000 fois repris ("Imagine" ou "Don't give up") et d'autres nettement plus exotiques. Sous la houlette de l'ancien accompagnateur de Miles Davis, tout ce beau monde signe un patchwork inégal d'où émergent notamment "Tempo de amor" et le chatoyant "The Songs Goes On".

Zaz vient baratiner sur un air musette

Nouvelle venue sur la scène française, Zaz commence à faire entendre sa voix un peu cassée et mutine avec un premier album où résonne un Paris d'avant. Repérée par Raphaël, qui signe 3 titres sur le premier opus éponyme de la demoiselle, Zaz, alias Isabelle Geffroy, fait un peu du Piaf et se la joue saltimbanque, entre jazz musette et swing d'un autre temps. Trompette, guitares, contrebasse, piano; les instruments acoustiques sont à l'avenant.

Ambiance cabaret, fraîcheur et des tonnes d'enthousiasme (à vérifier sur "Le long de la route" ou "La fée"), de quoi emporter le morceau sur ce premier opus.

Caryl Bussy