Si vous avez moins de 25 ans, Ozzy Osbourne n'est vraisemblablement pour vous qu'un riche vieillard tremblotant qui marmonne des paroles incompréhensibles dans une stupide émission de télé-réalité retransmise sur une chaîne qui, autrefois, diffusait de la musique. "Scream", 10e opus d'Ozzy Osbourne, 61 ans, vient nous rappeler que l'ancien leader de Black Sabbath est aussi un artiste talentueux au passé glorieux. Cette galette marque la fin de la collaboration entre Ozzy et celui qui officiait à la gratte depuis "No Rest for the Wicked" (1988), Zakk Wylde, désormais remplacé par l'excellent Gus G.
"Let it Die" ouvre l'album dans la plus pure tradition du heavy metal, quoique sans génie. Un début tonitruant servi par les envolées de Gus G. On déplore toutefois la voix sur-travaillée d'Ozzy, une constante sur les onze titres de la galette. Premier single de l'album, "Let me Hear you Scream" poursuit dans la même veine, mais les deux morceaux suivants, l'un plus faible et l'autre plus calme, font baisser la tension. Au final, le Prince des Ténèbres ne révolutionne pas le genre, bien sûr. Mais "Diggin' me Down", pour n'en citer qu'un, restera comme un très grand morceau. "I love you all", chante Ozzy Osbourne à la fin de l'album. "We love you too", a-t-on envie de répondre. Enfin, presque...
Quand hip-hop et jazz se marient
Voilà plus de dix ans que Simon Green, aka Bonobo, l'un des fers de lance du label Ninja Tune, distille son downtempo pour le plus grand plaisir des mélomanes. Avec "Black Sands", son 4e album, l'oeuvre du musicien britannique prend une dimension supplémentaire. Souvent catégorisée "chill out" dans le but de la déconsidérer, la musique de Bonobo, bien que relaxante, ne se limite pas à assurer l'ambiance sonore d'un bar lounge, et "Black Sands" le prouve. L'album débute avec un "Prelude" tout droit venu de l'Empire du Milieu. Bonobo fait la part belle aux cordes et au piano pour lancer "Kiara".
Ce deuxième titre est un pur bijou de complexité. L'orchestration mise en place par Bonobo superpose différentes strates musicales, tout en s'appuyant continuellement sur une boucle lancinante. Dans "Kong", qui semble venir comme une évidence après "Kiara", le hip-hop se marie au jazz dans un délire de sophistication. On atteint là sans doute ce qui se fait de meilleur dans le genre. La suite est à peine moins convaincante, hormis peut-être "Black Sands, qui clôt l'album en toute beauté. Quant à Andreya Triana, qui chante sur trois titres, elle ne réussit malheureusement pas à imprimer sa marque.
La house qui broie du noir
Paul Van Haver, alias Stromae - maestro en verlan -, est un jeune Belge de 25 ans. Son nom ne vous dit peut-être rien mais vous avez certainement déjà entendu son tube "Alors on danse", qui a trusté la première place des charts européens durant plusieurs semaines l'an dernier. Avec son style de dandy, Stromae, ancien rappeur converti à la house, est la nouvelle coqueluche des médias. Il sort son premier album, "Cheese". Loin d'être un produit insipide, cette galette détonne en mêlant des mélodies dansantes à des textes lourds et pessimistes. Par exemple "Dodo" qui, sur un air de comptine enfantine, traite en vrac de pédophilie, de violence conjugale et d'adultère. Ironie, cynisme, humour noir? Qu'importe, le résultat est plutôt réussi.
Didier Kottelat
Les autres albums attendus
Scissor Sisters, "Night work" (28 juin)
Kula Shaker, "Pilgrim's Progress" (29 juin)
Kylie Minogue, "Aphrodite" (2 juillet)
Enrique Iglesias, "Euphoria" (5 juillet)
Korn, "Remember who you are" (9 juillet)
Keith Jarrett et Charlie Haden, "Jasmine" (9 juillet)
The Coral, "Butterfly House" (12 juillet)
M.I.A., "Maya" (13 juillet)
Nina Hagen, "Personal Jesus" (16 juillet)
Sheryl Crow, "100 Miles to Memphis" (16 juillet)
Limp Bizkit, "Gold Cobra" (juillet)
Iron Maiden, "Final Frontier" (13 août)
Yannick Noah, "Frontières" (23 août)
Phil Selway (batteur de Radiohead), "Familial" (30 août)
Katy Perry, "Teenage Dream" (27 août)
Grinderman, "Grinderman 2" (10 septembre)
Patrice, "One" (13 septembre)
Phil Collins, "Going Back" (14 septembre)
Tricky, "Knowle West Boy" (septembre)
L'info musicale de la semaine
Un gant parsemé de brillants, porté par Michael Jackson durant une tournée mondiale en 1984, est parti pour 192'000 dollars lors d'une vente aux enchères ce week-end à Las Vegas, dans le Nevada (ouest des Etats-Unis), organisée à l'occasion du premier anniversaire de la mort du "roi de la pop".
Le gant, l'une des signatures vestimentaires du chanteur de "Thriller", était le clou d'une vente de plusieurs centaines d'objet ayant appartenu à des stars de la chanson, organisée de vendredi à dimanche à l'hôtel Planet Hollywood de Las Vegas par la maison d'enchères californienne Julien's.
Plus de 200 objets en relation avec Michael Jackson - vêtements, photos, posters, disques, autographes, etc. - ont été vendus, pour un montant avoisinant un million de dollars, selon le site internet de Julien's.
Le gant, remporté par une habitante de Los Angeles, selon le journal local Las Vegas Review, a pulvérisé les estimations, tout comme de nombreuses autres pièces, essentiellement vestimentaires.
Une veste dédicacée portée par la star sur son tube "Beat it" est partie pour 132'000 dollars, et deux autres vestes ont été adjugées plus de 100'000 dollars. Un chapeau Fedora a trouvé preneur pour 56'250 dollars, tandis qu'une paire de mocassins dédicacés est partie pour 90'000 dollars.