L'analyse des morsures révèle qu'un loup - plus vraisemblablement deux - est à l'origine de ces attaques. Les analyses génétiques ont démontré que les attaques de moutons sont dues à un loup.
L'autorisation sera publiée dans le bulletin officiel du 6 août. Elle aura une validité de 60 jours, communique mardi l'Etat du Valais.
L'attaque de jeunes vaches est une situation nouvelle. Le service valaisan de l'agriculture a été mandaté pour vérifier si des moyens de protection des troupeaux de bovins pouvaient être engagés.
1900 bêtes exposées
En application du Concept loup, une séance avec l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a été convoquée. Lors de cette séance du 29 juillet entre la Confédération et le canton, il a été constaté qu'aucune mesure de protection appropriée pour des génisses n'existait. Cette situation, en partie nouvelle, a débouché sur une autorisation de tir pour éviter de nouveaux dégâts, précise le canton du Valais.
Le conseiller d'Etat valaisan Jacques Melly rétorque qu'il n'y a jamais eu d'attaques dans cette région. Et une attaque contre des bovins constitue une première. Il n'est pas possible de déplacer les 1900 têtes de bétail qui séjournent à l'alpage dans la région, laquelle est aussi un lieu de randonnée fréquenté par des milliers de touristes en été.
Des autorisations chaque été
Le Concept loup ne fait pas mention de bovins et selon les spécialistes la présence de chiens dans un troupeau de bovins provoquerait plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait. Un éventuel tir est actuellement limité aux régions d'attaques constatées, précise le canton. En cas de nécessité le périmètre pourra être élargi à l'ensemble du périmètre défini dans l'autorisation de tir.
Depuis l'an 2000, il ne s'est pratiquement passé aucun été sans que le Valais ne délivre une autorisation de tir contre un loup. Et depuis quelques années, ces décisions virent souvent au bras de fer juridique entre les autorités cantonales et les protecteurs de l'environnement.
Le WWF conteste
Le WWF critique l'autorisation de tir délivrée mardi. "On ne résout aucun problème avec le fusil", écrit mardi l'organisation. Le WWF juge la décision "précipitée". Les résultats des analyses ADN ne sont pas encore connues et il n'est pas prouvé que c'est bien un loup qui a attaqué trois génisses, dont deux sont mortes.
Le canton du Valais poursuit une politique d'abattage du loup qui ne mène nulle part, estime le WWF. "Il ferait mieux de se soucier d'une protection des troupeaux suffisante. Elle a déjà fait ses preuves dans d'autres cantons comme Vaud et Berne."
Jacques Melly dit comprendre les critiques du WWF, mais il relève que l'organisation ne propose rien de concret.
ats/ap/sbo
15 à 20 loups en Suisse
Entre quinze et vingt loups déambulent sur tout le territoire suisse cet été.
Ces prédateurs tuent en moyenne quelque 200 moutons par an, soit 50 fois moins que les maladies, les accidents ou les chutes qui sont fatales à 10'000 ovins.
Selon l'OFEV, il devrait y avoir plus de loups cette année qu'en 2009, car lors du rude hiver 2009-2010, les canidés ont trouvé davantage de gibier mort.
L'an dernier, les analyses génétiques ont prouvé la présence de onze de ces prédateurs. Et des indices de passage d'autres individus ont été relevés.
Les loups dont la présence est confirmée se répartissent dans toutes les régions alpines: deux en Valais deux aux Grisons et six dans les cantons de Vaud, de Fribourg, de Berne et dans la région de Lucerne jusqu'au lac de Zurich. Un autre animal rôde au Tessin.
Le programme de suivi des grands carnivores en Suisse a recensé 61 animaux de rente déchiquetés par des loups, presque uniquement des moutons.
La plupart des ovins dévorés se trouvaient dans les cantons de Fribourg (28), du Valais (19) et de Berne (10).